Animant une conférence de presse, la première, après le congrès constitutif du parti Talaiou-El-Houriyet (TEH), son président, Ali Benflis, a indiqué hier que «trois clés» ont permis la réussite de ces assises constitutives. Il s’agit, a-t-il cité, du projet politique porté par le parti, la qualité des militants et des cadres et enfin aux 220 membres de l’instance de préparation du congrès constitutif, annonçant, à cette occasion, la tenue courant mois de Ramadhan, de la réunion du bureau politique. Qualifiant la teneur et la portée des travaux du congrès constitutif, tenus les 13 et 14 juin derniers, de «réussite», l’ex-chef du gouvernement a fait savoir que sa formation politique compte «peser» sur la scène nationale et par conséquent sur le cours de la vie politique du pays.
«Oui, notre parti a gagné son pari, il est sur de bons rails et il introduit une nouvelle donne dans le paysage politique national», a-t-il déclaré, animant une conférence de presse au siège de sa formation politique, à Ben-Aknoun, Alger. Ne manquant pas de réaffirmer que le pays est confronté «à une crise multidimensionnelle», à propos de laquelle il a appelé à son règlement «sans heurts» dans son discours prononcé, dès son élection au poste du président du parti, le premier jour des travaux du congrès précité.
Convaincus du rôle premier et essentiel des élites dans toute dynamique, politique, économique, sociale et culturelle, dans le pays, les instances dirigeantes issues des assises comprend un nombre important de ces élites, dont des femmes et des jeunes, qui sont le moteur «de tout projet de modernité» pour le pays. Si, parmi les 390 membres du comité central, 90 sont des femmes, le bureau politiquecompte six femmes, et la jeunesse est fortement représentée par 13 membres ayant moins de 45 ans. Tout en relevant plus loin, dans ses propos, «la haute tenue de tous les documents adoptés» lors du congrès en question, prenant à témoins les professionnels des médias ayant couvert cet évènement, Ali Benflis rappelle que «les grandes problématiques de l’heure auxquelles notre pays est confronté» figurent dans les neuf Déclarations et Résolutions adoptées lors des assises du parti TEH.
Ce qui l’amène à exprimer ses inquiétudes, quant à l’absence de «l’éthique» et de la «morale» dans la pratique politique dans le pays, conséquence du retournement de l’échelle des valeurs de la vie politique, qui, selon notre interlocuteur, est dû à «l’entrée en force de l’argent sale». S’agissant de l’actualité politico-médiatique, l’ex-chef du gouvernement a répondu à une question de savoir qu’elle est son commentaire aux propos tenus par le président français Francois Hollande, en visite à Alger, lundi dernier.
Ali Benflis a dit d’emblée: «Je n’accorde pas trop d’intérêts aux déclarations protocolaires et diplomatiques» avant de déclarer «nous n’avons pas besoin de l’expertise étrangère» allusion faite aux propos rassurant du président français sur la santé du chef de l’État. Par ailleurs, à la question de savoir quel est le rôle de l’institution militaire dans le règlement de la crise à laquelle est confronté le pays, Ali Benflis dira que «les missions de l’Armée sont bien définies dans la Constitution», et de souligner que «l’Armée accomplit bravement son devoir».
Plaidant plus loin dans sa réponse, pour «un rôle d’appui et d’accompagnement» de la phase de transition «loin de toute interférence», indiquant que «l’Armée est, là, pour appuyer l’acte décidé par la classe politique», a-t-il déclaré. Évitant de verser dans l’invective, car celle-ci «étant contraire à mon éducation», rappelle-t-il, et s’est contenté de déclarer «nous ne répondons pas à nos détracteurs», avant d’ajouter, «nous préférons faire face, sur le terrain, des idées, des propositions, des solutions et des projets politiques», a-t-il lancé.
Réaffirmant que son parti, en attente d’un agrément, après la tenue de son congrès constitutif, qui selon la loi ne doit pas dépasser le délai de deux mois, Benflis a réaffirmé, hier, que sa formation est dans l’opposition et compte, a-t-il souligné, «peser» sur le cours, la teneur et la portée de l’action politique, notamment, par son rôle de «force de propositions et de mobilisation», conclut-il.
Karima Bennour