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Hanoune souhaite la formation d’un nouveau gouvernement

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À demi-mot, la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, a appelé, hier à Alger, à la formation d’un nouveau gouvernement. Le gouvernement actuel, un gouvernement patchwork au sein duquel des ministres patriotes nationalistes siègent au côté de ministres inféodés à l’oligarchie, est incapable de relever les défis de l’heure, a déclaré en substance Louisa Hanoune, faisant part de son indignation.
Le gouvernement Sellal a été composé par le biais des procédés du clientélisme et de la courtisanerie, selon les propres termes de la secrétaire générale qui a fait part de son interrogation quant au retard mis dans un remaniement qui était dans l’air. Du bilan d’un an d’exercice du président Bouteflika, Louisa Hanoune considère que tout compte fait, «l’état descriptif des lieux nous angoisse». Une année est tout juste suffisante pour donner des indications sur la sincérité des engagements pris, a-t-elle enchaîné. En matière de mobilisation populaire, le peuple a joué son rôle au côté de l’ANP et des forces de sécurité. Si bilan du Président il y a, Louisa Hanoune fait observer que la révision en profondeur de la Constitution est un engagement pris par le président Abdelaziz Bouteflika lui-même dès 2011. Le processus de réformes politiques, promises par Bouteflika, a pris du retard, notamment celui relatif à la révision constitutionnelle. Un engagement qui devait pourtant se concrétiser juste après les élections présidentielles, selon Hanoune. «Nous sommes bien loin de l’État de loi et de l’État de droit», se désole-t-elle.
En un mot, si révision devait avoir lieu, les consultations doivent faire participer le peuple dans son ensemble à travers un débat large, et suivre la voie du référendum populaire. Dans le cas où la révision ne passe pas par un référendum, c’est qu’il s’agit de la confiscation de la souveraineté populaire. C’est le seul moyen d’ancrer la démocratie. Toutefois, et si Louisa Hanoune semble ménager le président de la République, elle attaque frontalement les deux Chambres du Parlement, dont elle dit qu’elles ne sont guère représentatives des aspirations du peuple algérien, et qu’elles doivent, en principe, ne pas survivre au redécoupage administratif. En fait, et lors d’une conférence de presse assez succincte au siège du parti à Alger, Louisa Hanoune a fait d’élections locales et législatives anticipées, devant couronner le redécoupage administratif, un leitmotiv. À ce propos, elle plaide non seulement pour de nouvelles wilayas, mais aussi pour la création de nouvelles communes, y compris, grâce à l’exploitation des données sociologiques. Sur un autre registre, Ali Haddad n’échappe également pas aux attaques de Hanoune qui, pour la première fois, nomme expressément le FCE dont elle dit que ce n’est finalement qu’une organisation patronale algérienne parmi une vingtaine d’autres. Louisa Hanoune reproche au FCE d’avoir demander à l’État de lui assurer des représentations à l’étranger sous couvert de promouvoir le commerce extérieur.
L’État doit reprendre le monopole sur le commerce extérieur ne serait-ce que pour une période transitoire, afin de réguler les prix, a-t-elle suggéré. L’oligarchie, un terme que Louisa Hanoune affectionne, profite de l’accointance de ministres et de certains responsables exerçant dans les rouages de l’État, a-t-elle asséné, expliquant que les propositions adressées par Ali Haddad et consorts constituent une opération de désertification de l’appareil productif du pays. Louisa Hanoune a cité même à l’appui l’exemple du Medef français qui, a-t-elle assuré, ne possède pas de représentations à l’étranger. Le FCE et assimilés travaillent pour le compte des multinationales, a tranché Louisa Hanoune. L’oligarchie, se moquant de l’intelligence du peuple, est encore plus dangereuse que le terrorisme, a-t-elle poursuivi, ajoutant constater que la corruption s’est généralisée à travers les sphères de l’État.
Mohamed Djamel

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