Les États-Unis étudient la possibilité de mener dans les jours ou semaines qui viennent des frappes aériennes visant à aider les forces irakiennes à reprendre la ville de Tikrit (nord) au groupe État islamique (EI), ont indiqué mardi des responsables américains. Les États-Unis mènent déjà des vols de reconnaissance près de Tikrit, avait indiqué plus tôt mardi un haut responsable de la coalition internationale anti-jihadiste, confirmant pour la première fois une implication américaine dans cette offensive. La coalition dirigée par les états-Unis mène des raids aériens contre l’EI et fournit formation et équipement à l’armée irakienne dans plusieurs régions d’Irak, mais elle n’a pas encore pris part à la bataille de Tikrit, lancée le 2 mars et dans laquelle l’Iran joue un rôle clé aux côtés des forces gouvernementales et des milices chiites. L’éventualité de lancer des frappes aériennes près de Tikrit est «discutéE à un haut niveau» et pourrait se concrétiser dans les jours ou les semaines qui viennent, a précisé à l’AFP un responsable américain, qui a requis l’anonymat. Des responsables américains à Washington ont confirmé la présence «d’yeux dans les airs» près de Tikrit pour aider les forces irakiennes et les milices chiites soutenues par l’Iran. Ces vols de reconnaissance et l’hypothèse de frappes américaines à Tikrit montrent que Washington s’engage dans une collaboration indirecte avec Téhéran, en dépit de la méfiance qui prévaut entre les deux ennemis, engagés par ailleurs dans d’ardentes négociations sur le programme nucléaire iranien. L’administration Obama affirme que les opérations militaires contre l’EI sont coordonnées avec le gouvernement irakien. Le général Abdelwahab al-Saadi, l’un des principaux commandants pour l’opération de Tikrit, avait appelé le 15 mars à un appui aérien de la coalition internationale, précisant avoir sollicité le ministre irakien de la Défense pour en faire la demande. Mais le Pentagone a affirmé mardi ne pas avoir reçu de demande de Bagdad en ce sens. «Si les Irakiens en font formellement la demande, nous la regarderons», a affirmé à la presse le colonel Steven Warren, porte-parole du Pentagone. Rien n’est «acquis ou exclu», a-t-il ajouté, en reconnaissant que l’offensive irakienne à Tikrit «marquait le pas» en dépit du fait que les combattants de l’EI sont moins nombreux et moins bien armés. «L’opération de Tikrit n’a pas franchement avancé récemment», a-t-il déclaré, expliquant que les difficultés étaient dues au fait que les batailles avaient lieu en milieu urbain. Le plus haut gradé américain, le général Martin Dempsey, avait estimé que la reprise de Tikrit à l’EI n’était qu’une question de temps.