Au lendemain de l’attentat perpétré en Tunisie, par des terroristes islamistes, à l’intérieur du musée du Bardo, situé près du Parlement tunisien, et ayant couté la vie à 21 personnes dont 19 touristes de nationalités étrangères, le monde entier a tourné le regard vers ce pays, qui reste sous le choc. Mais, il n’est point isolé du reste du monde, car, la communauté internationale s’est montrée solidaire et elle est unanime à condamner cet acte ignoble. Pour sa part, l’Algérie a exprimé son soutien indéfectible au peuple tunisien et à son gouvernement. Jeudi dernier, l’organisation terroriste Daech a revendiqué l’attentat, dans un communiqué qu’elle a diffusé sur le réseau Twitter. Les terroristes de l’Etat Islamique se sont même enorgueillis de leur sale besogne, en révélant l’identité armée des deux assassins. Il s’agit d’Abou Zakaria Al-Tounsi et Abou Ans Al-Tounsi, a-t-elle précisé, selon des informations rapportées par le journal français «Le Monde». Le président tunisien Béji Caïd Essebsi a réagi mercredi soir dans un message télévisé, en assurant de son engagement à combattre le terrorisme «sans pitié», avant de rassurer le peuple tunisien que ces «traitres seront anéantis», a-t-il déclaré. Depuis la Révolution tunisienne, le pays est en proie à des frappes terroristes. Le dernier attentant en date, est celui ayant couté la vie à quatre gardes nationaux, commis le 18 février dernier, à Boulaâba. Mercredi dernier, 18 mars, vers 12H30, deux personnes vêtues en tenue militaire, munies d’armes de type Kalachnikov, ont tenté d’entrer à l’intérieur du siège de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), avant qu’ils ne soient repoussés par les agents chargés de la sécurité du Parlement. Au même moment, les députés discutaient de la loi anti-terroriste, où les forces armées ont été auditionnées par cette assemblée. Les assaillants se sont ensuite dirigés vers le musée de Bardo, à quelque dizaines de mètres de là. Les hommes armés ont ouvert le feu sur un bus transportant des touristes, avant que ces derniers ne se retranchent à l’intérieur du musée pour y trouver refuge. Les terroristes ont poursuivi les visiteurs où une prise d’otages a eu lieu à l’intérieur de l’établissement touristique. Des tirs ont été entendus loin de là. Suite à quoi, Plusieurs policiers anti-terroristes ont été déployés et des hélicoptères ont survolé la zone. Les forces spéciales ont délimité et bouclé un périmètre de sécurité autour du musée et du Parlement. Les passants traversant ce périmètre ont reçu l’ordre de s’éloigner de la zone en danger, pendant que les véhicules de la Protection civile et des ambulances ont été mobilisés dans les alentours. Telles sont les images qui défilent sur les télévisions du monde entier. L’assaut est lancé.
Guerre contre le terrorisme
A la fin de l’opération menée par les éléments combinés des forces de sécurité, vers 15H20, le Premier ministre tunisien, Habib Essid, a fait état de 19 morts parmi lesquels 17 étrangers de nationalités diverses, rapportent plusieurs sources. Tous les autres otages ont été libérés et les deux assaillants ont été éliminés. Jeudi dernier, soit le lendemain de l’attaque sanglante, le bilan s’est alourdi. Pas moins de 22 morts, dont 20 touristes étrangers et 2 membres des forces de sécurité tunisiennes. Les services de la santé ont enregistré 42 blessés parmi lesquels il y a des cas graves, indiquent des sources diverses. D’ailleurs c’est pour cela que le bilan définitif n’est pas encore arrêté, tant il y a eu des victimes qui ont succombé à leurs blessures 48 heures après cet acte terroriste, dont l’impact a eu des échos dans le monde entier. Dans une vidéo publiée, hier, sur le site du journal français « Le Monde », les autorités tunisiennes ont ouvert le musée du Bardo aux journalistes. Les images montrent les traces de sang marquant le sol à l’entrée et à l’intérieur de l’établissement. L’impact des balles tirées lors des échanges de coups de feu entre les forces de l’ordre et les assaillants sont également visibles sur le toit et les murs du musée. Selon le ministre de l’Intérieur tunisien, Habib Essid, les deux terroristes ont été identifiés. Il s’agit de Yassine Abidi et Hatem Khachnaoui, connus des services de sécurité, a-t-il indiqué avant-hier. Jeudi matin le président Essebsi a réuni son État-major. Il a mobilisé pour la première fois autour d’une réunion, les Hauts conseils des trois armées et la sureté intérieure. Le chef de l’État dans un souci de coordination, a juré et déclaré la guerre au terrorisme.
L’Algérie condamne fermement
L’Algérie n’a pas hésité à condamner de façon énergique l’attentat perpétré en Tunisie. Dans un communiqué rendu public, mercredi, le Ministre des Affaires étrangères, a indiqué que « L’Algérie qui condamne cet acte criminel odieux et la prise d’otages qui s’en est suivie, exprime sa solidarité absolue et inconditionnelle avec le président, le gouvernement et le peuple tunisiens face à cette tentative désespérée qui, en aucun cas, n’atteindra l’objectif recherché par les auteurs et commanditaires de déstabiliser la Tunisie sœur et attenter sa sécurité ni n’entamera la détermination des toutes les composantes de la société tunisienne unie et solidaire», avant de réitérer son soutien indéfectible et ses condoléances aux familles des victimes. Pour sa part, le président Abdelaziz Bouteflika, a adressé un message à son homologue tunisien, Béji Caïd Essebsi dans lequel il lui a exprimé le soutien « ferme de l’Algérie à la Tunisie dans cette dure épreuve.»
Le monde derrière la Tunisie
Le président Barak Obama a exprimé, jeudi dernier, son soutien à son homologue tunisien et a réaffirmé «la solide coopération anti-terroriste et les questions de sécurité au sens large avec le gouvernement tunisien». Quant à lui, François Hollande a déclaré mercredi : «Je pense aux victimes du musée du Bardo, je pense à ces hommes et à ces femmes une fois encore lâchement assassinés.
Je pense aux Tunisiens qui accueillent déjà beaucoup de réfugiés et qui ont réussi une transition démocratique exceptionnelle… », a-t-il indiqué. Par ailleurs, un rassemblement de soutien a été organisé, jeudi, à Paris, devant l’ambassade de Tunisie en France. Plus de 200 personnes ont pris part à cette action de solidarité. Elles ont brandi des pancartes sur lesquelles il est écrit entre autres: «Debout la Tunisie !», «Nous sommes tous Bardo !».
Farid Guellil