En plus d’avoir offert au public, nombreux de Tamanrasset, et aux touristes venus dans la région en fin d’année, une programmation musicale éclectique, le 5e Festival des arts de l’Ahaggar a été marqué par une tendance à revisiter les musiques et les instruments traditionnels africains. Une semaine durant, le campement du Festival international d’Abalessa Tin Hinan pour les arts de l’Ahaggar (Fiataa), inauguré le 30 décembre 2014, a connu une grande affluence du public attiré par la musique Assouf et Ishumar, et les activités des ateliers du campement malgré les conditions météo très rudes en soirée. Cet engouement pour ces deux styles très en vogue dans la région, a permis par la même occasion au public de la région et aux touristes algériens venus en vacance, de découvrir ce qui se fait dans les pays voisins (Mali, Niger, Mauritanie et Burkina Faso) en matière de musique. En plus d’avoir donné leur chance à de jeunes groupes de la musique, sur comme «Imazourag», «Aguenar», «Ithran n’ahaggar» ou encore «Toumast Ténéré» le Fiataa, a offert aux spectateurs l’occasion de découvrir la musique du griot malien Bassekou Koyaté, de la troupe mauritanienne «Sahel Khoumaissa», des «Tindé Dissawat» ou encore celle du musicien nigérien Yakouba Moumouni. Toutes ses formations et d’autres encore ont confirmé une tendance dans les pays du Sahel à revenir aux fondamentaux culturels de leurs société, d’adhérer à la modernité et aux impératifs musicaux d’aujourd’hui, tout en mettant en avant des instruments ancestraux comme la n’goni, la kora et la Tama. Une démarche qui permettra à la culture africaine de «s’imposer par son authenticité» et de fédérer des peuples que «la culture réuni et que les conflits déchirent». Pour une meilleure organisation et un plus grand impact local, même si le spectacle et le public sont toujours au rendez-vous, et que le festival participe au rayonnement de la culture de l’Ahaggar dans son sens le plus large, le Fiataa peine encore à se stabiliser et à s’élever en événement de référence dans la région, à même d’attirer des touristes nationaux ou étrangers. Les organisateurs avaient exprimé, depuis la création de se festival en 2009,leur volonté de participer au renouveau du tourisme et de la dynamique économique dans la région, mais le Fiataa peine encore à atteindre cet objectif en raison de l’instabilité des dates de tenu de l’événement, ce qui influe négativement sur la programmation et sur la préparation du festival. Le commissaire du festival Ahmed Aouali a indiqué à l’APS que le Fiataa sera «fixé au mois de novembre» à partir de 2015 et que «la préparation de la 6e édition était déjà en cours», pour remédier à l’instabilité qui a perturbé les deux dernières, même si il a estimé que le Fiataa avait atteint 70% de ses objectifs en matière d’animation et de mise en valeur du patrimoine local. Des journées d’études sur les «méthodes d’approche des inventaires et de la collecte du patrimoine immatériel» seront organisées en avril, alors qu’une résidence d’artistes chapeautée par le chanteur Akli D se tiendra en février.
Vu le regain d’affluence de touristes nationaux, le commissaire du festival a évoqué l’éventualité d’un «partenariat avec les professionnels du tourisme pour organiser des séjours pendant le festival». Ouvert le 30 décembre, le 5e Fiataa a pris fin dimanche soir après une série de spectacles musicaux, qui ont vu se succéder sur scène de grands noms de la musique des pays du Sahel.