Une prise d’otages était toujours en cours lundi dans un café du centre de Sydney, la plus grande ville d’Australie, où un homme agissant apparemment seul a fait brandir un drapeau noir portant des inscriptions blanches en arabe. Les négociateurs de la police sont en contact avec lui mais les autorités n’ont fait aucun commentaire sur ces exigences. D’après des médias australiens, qui s’appuient notamment sur des messages postés sur les réseaux sociaux, l’homme exigerait de s’entretenir directement avec le Premier ministre, Tony Abbott. Il aurait également affirmé avoir dissimulé deux bombes dans Sydney. La prise d’otage a débuté vers 09h45 (dimanche 22h45 GMT) dans le café Lindt, sur Martin Place. Cinq otages, trois hommes puis deux employées de l’établissement, ont pu quitter les lieux. On ignore s’ils se sont enfuis ou s’ils ont été relâchés. Les policiers les interrogent. « Notre méthode est de résoudre cette crise aussi pacifiquement que possible. La priorité est d’assurer la sécurité de toutes les personnes concernées», a dit la commissaire adjointe de la police de Sydney, Catherine Burn. Le quartier, où se trouvent aussi le siège de la banque centrale australienne et des banques commerciales, a été bouclé et des unités d’intervention sont en place. Pas plus qu’elle ne commente les exigences du preneur d’otage, la police n’a précisé le nombre de personnes qu’il retient. «Je ne peux pas spéculer sur le nombre de personnes qui se trouvent toujours dans ce café», a dit Catherine Burn.
Mais la police a indiqué que leur nombre exact était inférieur aux 30 à 40 otages un temps mentionnés par des médias. Andrew Scipione, le chef de la police de Nouvelle-Galles du Sud, avait indiqué auparavant que l’affaire s’orientait sur un «événement terroriste». L’Australie, qui participe à la coalition militaire organisée par les Etats-Unis contre l’Etat islamique (EI) en Syrie et en Irak, est en état d’alerte élevée. Les autorités craignent des attaques de la part de musulmans australiens de retour des combats au Proche-Orient. En septembre, la police antiterroriste australienne avait annoncé avoir déjoué une menace imminente de décapitation au hasard et, quelques jours plus tard, un adolescent à Melbourne avait été abattu après avoir attaqué deux membres de l’antiterrorisme avec un couteau.
Selon la presse australienne, l’inscription qui figure sur le drapeau que le preneur d’otage a fait brandir contre une vitre de l’établissement serait la shahada, la profession de foi de l’islam qui dit: «Il n’y a pas d’autre Dieu qu’Allah et Mahomet est son prophète.» La prise d’otages a contraint à l’évacuation de plusieurs bâtiments alentours et a pris de cours les Australiens. Le Conseil australien national des imams a dit «condamner sans équivoque cet acte criminel» dans un communiqué commun avec le grand mufti d’Australie.