Le ministre du Commerce, Amara Benyounes, a une autre conception du travail. Il compte faire la rupture avec la méthode de travail de son prédécesseur, Mustapha Benbada. Le ministre du Commerce a qualifié «de jamais vu» le nombre de dérogations qui lui sont soumises à la signature. Il s’est plaint devant les cadres centraux de son ministère qu’il a réuni hier à l’hôtel El-Aurassi d’Alger à propos de ce sujet. La méthode de travail de l’ex-ministre du Commerce ne semble pas être du goût de son successeur. Amara Benyounes a clairement signifié aux cadres de son département son refus de signer ces dérogations. Pas question pour lui de passer son temps à signer des paraphes entiers de dérogation. Amara Benyounes est prêt à revoir les textes réglementaires, s’il le faut, afin de mettre fin à une telle situation. Le ministre du Commerce adopte, ainsi, le principe de tout ou rien. Soit ces opérateurs ouvrent droit pour telle ou telle activité commerciale, soit ils n’en ont pas.
La réponse du successeur de Mustapha Benbada à la tête du ministère du Commerce est claire là-dessus : «Il est hors de question que je continue à signer les dérogations». Il a instruit les cadres centraux de son ministère afin de se pencher sur la question. «Si le problème se pose au niveau des textes, on est prêt à les revoir», a-t-il dit. Devant les cadres centraux de son département, il a fait état de son mécontentement du fonctionnement des directions du commerce au niveau des wilayas. Il a établi un sévère réquisitoire contre leurs méthodes de travail.
«Cessez de mener la vie dur aux commerçants», a-t-il déclaré à l’adresse de ses cadres centraux. Le ministre est intransigeant sur cette question. Il ne voit pas de raisons pour lesquelles des directions du commerce au niveau des wilayas bloquent les dossiers des opérateurs économiques pendant des semaines, voire des mois à leur niveau. Ce comportement bureaucratique pénalise à plus d’un titre l’opérateur économique.
Il a appelé ses responsables au niveau local à faire preuve de souplesse dans leurs relations avec les opérateurs économiques nationaux. Parmi les mesures que Amara Benyounes compte entreprendre, pour y remédier, figure l’allégement des dossiers administratifs, supprimant quelques pièces qui n’ont aucune importance, ni pour l’opérateur économique et encore moins pour son administration. «Il est inadmissible que les commerçants se lèvent à 5 heures du matin pour faire la chaîne au niveau des directions du commerce des wilayas pour se faire délivrer une pièce administrative», a-t-il regretté.
«Contrôler les commerçants oui, les bloquer non»
Par ailleurs et au sujet de la préparation du mois de Ramadhan qui intervient en pleine saison estivale, le ministre du Commerce a rassuré les Algériens quant à la disponibilité des produits alimentaires de base durant ce mois. Selon lui, il y a suffisamment en stocks les produits alimentaires qu’il faut pour le mois de Ramadhan. Toutefois et pour mieux veiller à la santé du consommateur, Amara Benyounes a appelé les cadres de son département à plus de rigueur dans le contrôle, tout en évitant les situations de blocage qui peuvent perturber la chaîne de distribution des produits alimentaires.
«Contrôler oui, bloquer non», c’est là en quelque sorte le slogan du ministre du Commerce pour ce mois de Ramadhan qui coïncide avec la période estivale.
Hacène Naït Amara
