La parole présidentielle française s’avère très difficile à suivre. Par contre, l’État algérien fait de la constance, dans ses positions, une obligation. Sans y ajouter la dissimulation française des réelles motivations dans ses relations avec l’Algérie. C’est la troisième fois, sur des sujets sensibles, qu’une volte-face du président français, Emmanuel Macron, est constatée. Après la honteuse reculade sur « le crime contre l’humanité de la colonisation en Algérie », et « l’octroi hors-la-loi » du Sahara occidental au Maroc, voilà que le chef de l’État français, vient d’annoncer unilatéralement « la suppression » de l’accord signé, en 2013, avec l’Algérie. Mal lui en a pris. D’une part, il semble avoir oublié que le dit-accord avait été conclu sur la demande insistante de la France. Et elle seule. D’autre part, par sa décision de suspension, Macron « offre à l’Algérie l’opportunité idoine d’annoncer, quant à elle, la dénonciation pure et simple de ce même accord » indique le communiqué publié jeudi dernier par notre ministère des Affaires étrangères. Et toc ! Dans le même communiqué, l’Algérie ne manque pas de rappeler que « La protection consulaire de l’Algérie à l’égard de ses ressortissants en France sera sans faille. Elle les aidera à faire valoir leurs droits et à faire respecter tout ce que les législations française et européenne leur garantissent comme défense contre l’abus et l’arbitraire ». Ce rappel du « devoir de protection consulaire de l’État algérien à l’égard de ses ressortissants en tous lieux et en tout temps » était nécessaire. Il répond à la réactivation française du « levier visa-réadmission ». Tout en constatant que « ce levier est en flagrante violation de l’accord algéro-français de 1968 et de la convention européenne des droits de l’Homme de 1950 ». En ajoutant au préalable que « ces manquements français n’ont eu pour but que de passer outre le respect des droits acquis des ressortissants algériens éloignés souvent arbitrairement et abusivement du territoire français, leur privation des possibilités de recours administratifs et judiciaires ». Mieux, en convoquant le chargé d’affaires de l’ambassade de France en Algérie pour « lui notifier formellement la dénonciation, par la partie algérienne, de l’Accord algéro-français de 2013 », il a été informé de l’autre décision « des autorités algériennes de mettre fin à la mise à disposition, à titre gracieux, de biens immobiliers appartenant à l’État algérien au profit de l’ambassade de France en Algérie ». Il a été prévenu « également, du réexamen des baux (pour d’autres biens immobiliers), considérablement avantageux, contractés par l’ambassade ». Ceci dit, cette lettre de Macron, adressée depuis son lieu de vacances, à Bayrou et au « Figaro », ressemble à une urgence. Une urgence franco-française liée aux assauts d’un Retailleau à la conquête de l’Élysée. C’est à qui « tapera » le plus fort sur l’Algérie ! Un racisme institutionnel sournois qui, refoulé depuis 63 ans, refait surface au plus haut sommet de la France !
Zouhir Mebarki