Le nord de la bande de Ghaza est sous un blocus intense depuis très longtemps, l’entité sioniste cherchant à isoler cette partie du territoire du reste du secteur. La violence des frappes israéliennes s’est encore intensifiée, faisant au moins 74 morts et plus de 200 blessés durant les dernières 24 heures, selon le ministère de la Santé palestinien.
Dans le sud de Ghaza, les villes de Khan Younès et Rafah ont été particulièrement touchées. Au moins 12 personnes ont été tuées et plusieurs dizaines blessées lors de bombardements ciblés. Des avions de guerre israéliens ont notamment frappé la zone de Muwassi à Rafah, causant la mort d’au moins 7 civils et blessant 60 autres. Par ailleurs, un drone israélien a attaqué la maison de la famille Al-Sharif à proximité d’Asda, au nord-ouest de Khan Younès, tuant 5 membres de cette famille. Le bilan s’alourdit : depuis l’aube de ce samedi, 21 personnes ont perdu la vie dans différentes frappes à travers la bande de Ghaza. Dans la ville de Ghaza et à Khan Younès, les attaques ne cessent pas. Une attaque de drone a frappé un groupe de civils sur la rue Al-Shaâf à l’est de la ville de Ghaza, tuant quatre personnes et en blessant plusieurs autres. La même zone a également subi des bombardements d’artillerie lourde, tout comme les quartiers d’Al-Shujaya, Al-Shaâf et Al-Tuffah. Le citoyen Ahmed Eyad Muhammad Al-Sharif a succombé à ses blessures, rejoignant ainsi cinq membres de sa famille tués plus tôt dans leur maison à Khan Younès. Plus tôt, les équipes de secours ont extrait le corps d’Osama Sufyan Atiya Al-Masri des décombres de leur maison détruite à Joura Al-Lout, à Khan Younès. Une autre victime, Aida Awad Abdallah Al-Najili, 50 ans, est décédée des suites de ses blessures causées par des bombardements antérieurs à l’ouest de Khan Younès. Depuis le 7 octobre 2023, date du début de l’offensive israélienne, le bilan des victimes palestiniennes s’élève à 53 901 morts, majoritairement des femmes et des enfants, et plus de 122 500 blessés, selon un comptage encore provisoire. De nombreux corps restent ensevelis sous les décombres, rendant l’accès difficile aux équipes de secours. Dans les dernières 24 heures, 79 nouveaux morts ont été enregistrés dans les hôpitaux de Ghaza (dont 5 extraits des décombres), ainsi que 211 blessés supplémentaires. Ces chiffres n’incluent pas les hôpitaux du nord du secteur, difficilement accessibles aux équipes médicales. L’armée israélienne a mené des raids intensifs dans tout le secteur. Au nord, des bombardements répétés ont détruit plusieurs bâtiments résidentiels, provoquant de lourds dégâts matériels et humains. À Ghaza-ville, un camp de déplacés dans le quartier de Safaṭawi a été la cible d’une frappe aérienne, faisant plusieurs blessés parmi les civils. Au centre du territoire, le camp de réfugiés de Nusseïrat a subi des attaques meurtrières, avec au moins deux morts et plusieurs blessés. Plusieurs personnes restent portées disparues après le bombardement d’une maison de la famille Jawda dans le sud du camp. Parallèlement, l’artillerie israélienne a visé les zones à l’est de Deir al-Balah. Le sud de Ghaza a été le théâtre d’une escalade particulièrement violente. À Khan Younès, une frappe a détruit un appartement de la famille Mukhaymar dans le quartier Al-Amal, tuant 4 civils et blessant d’autres personnes. Dans la ville de Rafah, l’ouest a été bombardé de façon répétée, avec de puissantes explosions secouant la ville. À Khan Younès, la région de Qarara, au nord de la ville, a aussi été touchée par l’artillerie israélienne. Cette intensification des attaques survient alors que la bande de Ghaza subit déjà un effondrement total de ses infrastructures vitales, aggravant une crise humanitaire sans précédent. Les appels palestiniens et internationaux pour un cessez-le-feu et l’ouverture urgente de couloirs humanitaires se multiplient, en vain jusqu’à présent. Les habitants de Ghaza, pris au piège dans ce blocus et ces bombardements incessants, vivent un véritable enfer quotidien. Les secours peinent à atteindre les victimes ensevelies sous les ruines, tandis que les hôpitaux croulent sous le nombre de blessés.
M. Seghilani