Le cabinet d’analyse anglais, Oxford Analytica, dans un rapport sur les risques de guerre entre le Maroc et l’Algérie indique que les perspectives d’amélioration des relations entre les deux pays et une désescalade sont minimes.
En cause, les tentatives du Maroc d’entretenir cette tension à travers ses politiques dangereuses pour la région à travers des alliances avec les puissances occidentales ou encore la normalisation de ses relations avec l’entité sioniste.
Le rapport révèle que si le Maroc se méfie des capacités militaires de l’Algérie, l’Algérie considère que les liens du Maroc avec la France, les États-Unis et Israël sont une menace pour toute la région d’Afrique du nord. Parallèlement, et même si Alger et Rabat tendent la main vers les gouvernements du Sahel et d’Europe en proposant des investissements, des partenariats sécuritaires et un renforcement des relations diplomatiques, c’est l’Algérie qui a pris une bonne longueur d‘avance en raison de son potentiel d’investissement, ses ressources et son implantation géographique qui pourrait servir de hub pour les transactions commerciales et autres entre l’Afrique et l’Europe.
Le rapport indique que le Maroc, par ses alliances avec des puissances occidentales et sa politique expansionniste verse dans une dynamique de tension permanente qui lui permet d’engranger des points sur le plan intérieur en montant les sujets du Roi contre le voisin de l’Est, une façon de leur faire oublier les difficultés sociales qu’ils vivent. Le Maroc, qui a voulu parvenir à une situation de statuquo dans le dossier du Sahara occidental, a mis la région sur une poudrière. Depuis la rupture du cessez-le-feu en novembre 2020 contraignant le Front Polisario à reprendre les armes pour libérer son pays, le conflit va augmenter les tensions régionales. L’Algérie, qui défend une cause juste et qui soutient le Front Polisario, a montré une grande sagesse dans la gestion des tensions que crée le Maroc. Au mois d’octobre 2023, des routiers algériens, dans une zone qui n’est pas sous contrôle marocain et qui devaient livrer de la marchandise en Mauritanie, ont été la cible d’une attaque de drone. L’Algérie avait condamné l’agression et promis que le crime ne resterait pas impuni, mais après l’intervention de plusieurs pays arabes et partenaires, Alger a préféré faire preuve de sagesse en faisant baisser la tension, ce qui n’est pas le cas pour le Maroc qui continue ses provocations.
Le Sahara occidental et le « retour » à la neutralité
Les Forces armées algériennes sont deux fois plus importantes que celles du Maroc (Forces armées royales -FAR) et possèdent un arsenal dissuasif qui fait de l’ANP un partenaire privilégié quand il s’agit d’évoquer la sécurité dans la région du sahel et en Afrique du Nord. Le défilé militaire organisé à l’occasion du 1er novembre 2024 à l’occasion du 70e anniversaire du déclenchement de la Guerre de libération nationale, a montré le gros potentiel de l’Armée algérienne qui dispose d’une puissance de feu dissuasive.
Le Maroc, qui tente de s’offrir le soutien des puissances occidentales dans sa tentative d’imposer son plan de large autonomie comme seul cadre de règlement du conflit du Sahara occidental, a réussi à soudoyer la France, l’Espagne et les États-Unis qui ont cautionné une grave dérive, celle de fouler aux pieds les résolutions du Conseil de sécurité qui reconnaissent le droit du peuple sahraoui à décider de son sort. Mais, l’Espagne pourrait très bientôt revenir à sa position de neutralité traditionnelle dans le dossier, alors que l’administration Trump, qui avait, lors du premier mandat, soutenu le Maroc, est, pour cette fois, décidée à réviser ce soutien et en apportant sa caution au plan de paix onusien. Reste pour le Maroc, le soutien de la France qui volera en éclats après les prochaines élections présidentielles qui signifieront la fin de mission pour Macron et Israël dont la présence au Maroc est condamnée par de larges couches du peuple marocain.
Finalement, le Maroc est convaincu que même s’il affiche un bellicisme et une grosse hostilité à l’Algérie, il va beaucoup perdre si d’aventure il venait à engager une guerre contre notre pays. Ses alliés l’ont d’ailleurs dissuadé à plusieurs reprises, « reste maintenant la position de son nouveau mentor, l’entité sioniste, qui a pris le contrôle des affaires du royaume et qui pourrait pousser son armée à commettre la folie suicidaire d’attaquer l’Algérie », note en substance le rapport d’Oxford Analytica.
Slimane B.
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