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L’export et le marché intérieur

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La fête de la datte algérienne s’est clôturée samedi dernier. C’était à la Safex d’Alger pour le 2ème Salon international des dattes. Plus de 180 exposants étaient présents. Des producteurs, stockeurs, emballeurs, exportateurs, transformateurs, ou simples artisans locaux. Au cours d’une conférence de presse, le SG du ministère de l’Agriculture, Hamid Bensaâd, a précisé que les dattes algériennes sont exportées vers « plus de 90 pays à travers les continents grâce à leur bonne qualité et à leur diversité de plus de 1000 variétés ». Il a ajouté que « ces dattes connaissent un fort engouement et une demande croissante à l’étranger ». Ce qui est encourageant pour le développement de nos exportations hors hydrocarbures dont l’objectif tracé par le programme du président de la République est d’atteindre « 29 milliards de dollars à l’horizon 2030 ». Les dattes n’étant qu’un produit agricole parmi plusieurs autres éligibles à l’export. D’autres secteurs sont concernés par cet objectif comme les mines avec le fer, les phosphates, le ciment, les produits pharmaceutiques, l’électroménager, etc. La doctrine algérienne est de n’exporter que la partie excédentaire de notre production. Ce qui se comprend car il faut d’abord assurer les besoins du marché intérieur. C’est pourquoi les produits relevant du secteur alimentaire, comme la datte, suscitent plus d’attention de la part du gouvernement. Principalement en amont pour réguler et contrôler la disponibilité permanente sur le marché intérieur. En aval, il s’agit de toute une logistique comme l’installation des banques algériennes à l’étranger, de l’apport de la diplomatie économique algérienne, du partenariat avec la grande distribution à l’étranger, etc. Sans oublier la préférence accordée au marché africain et notamment la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), avec ses infrastructures de base comme les routes, les divers moyens de transports, etc. Ce sont là autant de points déterminants pour nos exportations hors hydrocarbures et qui ont, très certainement, été discutés, le 21 novembre dernier, lors de la réunion présidée par le Chef de l’État et consacrée aux exportations. Ceci dit et vu l’importance vitale que revêt le secteur alimentaire dans la couverture des besoins nationaux, il a certainement été aussi question de la mise en place d’une passerelle entre le commerce intérieur et le commerce extérieur, chargée de veiller au plus près de la disponibilité permanente des produits sur le marché intérieur avant toute procédure d’exportation. Avec le souci d’interdire aux opérateurs de ne laisser aux consommateurs algériens que les produits bas de gamme. Et pourquoi pas, dans la lancée, agir sur le tableau de la mercuriale publié par le ministère de l’Agriculture en rétablissant le classement des qualités des fruits et légumes (de la 1ère à la 3ème catégorie) et les prix qui vont avec. Ce qui participerait à l’augmentation du pouvoir d’achat des ménages !
Zouhir Mébarki

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