Le 340ème jour a été marqué par un nouvel épisode de terreur, alors que les avions de l’occupation ont semé la mort dans la région de Mawasi, à Khan Younès. Les statistiques préliminaires font état d’un grand nombre de martyrs et de blessés. Ce massacre figure parmi les plus horribles perpétrés dans le secteur de Ghaza.
Le bilan provisoire du massacre, survenu après minuit dans cette même région, fait état de plus de 40 martyrs et 65 blessés, alors que les opérations de recherche se poursuivent. Les premiers chiffres indiquent que le bilan pourrait être encore plus lourd, en particulier parce que les forces d’occupation ont ciblé les ambulances se rendant sur les lieux, compliquant considérablement les efforts de secours et de recherche de survivants ou de victimes. La plupart des ambulances et des véhicules de la défense civile qui n’ont pas été bombardés sont hors service, faute de carburant. Il a également été signalé que certains corps ont été retrouvés à une distance éloignée du lieu de l’explosion en raison de la violence des déflagrations. Les équipes de secours continuent de fouiller à mains nues dans le cratère profond laissé par les bombes, décrit comme d’une profondeur et d’une ampleur sans précédent. La présidence palestinienne a tenu l’administration américaine pour responsable du massacre de Mawasi et de la poursuite des incursions dans les villes et camps de la Cisjordanie occupée. Elle a déclaré qu’il est grand temps qu’Israël et les États-Unis prennent conscience que toute la région est au bord d’une explosion totale. De son côté, la défense civile de Ghaza a annoncé que les bombes larguées par les avions de l’occupation sur les tentes des déplacés dans la région de Mawasi, à Khan Younès, pesaient chacune 2 000 livres. Les équipes sur place continuent de rechercher les disparus parmi les tentes, ayant déjà récupéré de nombreux martyrs et blessés, dont certains ont subi des amputations. Le porte-parole de la défense civile de Ghaza a ajouté que des familles entières ont été englouties sous le sable en raison de l’utilisation par l’occupation de bombes à effet de souffle. Selon des sources palestiniennes, l’aviation israélienne a tiré cinq missiles sur plus de 20 tentes de déplacés à Khan Younès, formant un véritable mur de feu autour de l’hôpital britannique, dont les installations ont complètement disparu. Le directeur de la communication gouvernementale de Ghaza, Ismaïl Al-Thawabtha, a affirmé que l’occupation a utilisé des missiles géants fabriqués aux États-Unis, conçus pour détruire des montagnes, pour frapper les tentes des déplacés. Il a précisé qu’un grand nombre de martyrs, de blessés et de disparus ont été enregistrés dans les tentes de déplacés de Mawasi, à Khan Younès. Le Centre Euro-Méditerranéen des droits de l’Homme a révélé que l’occupation avait largué trois bombes américaines de type MK 84 sur un regroupement de tentes de déplacés dans la région de Mawasi, à Khan Younès. Par ailleurs, des sources médicales ont annoncé ce mardi que le nombre de martyrs dans la bande de Ghaza s’élève désormais à 41 020, la majorité étant des enfants et des femmes, depuis le début de l’agression de l’occupation israélienne le 7 octobre dernier. Ces mêmes sources ont ajouté que le nombre de blessés a grimpé à 94 925, tandis que des milliers de victimes restent encore sous les décombres.
Les secours du Croissant Rouge menacés d’un arrêt total
Le Croissant-Rouge palestinien a lancé mardi une alerte concernant la menace d’une interruption totale de ses services dans les gouvernorats du nord de Ghaza, soumis à une violente agression sioniste, en raison de l’épuisement des réserves de carburant indispensables au fonctionnement des ambulances, des cliniques et des secours. L’association palestinienne de secours a indiqué dans un communiqué que ses équipes « font face à une pénurie critique de carburant depuis environ trois semaines et opèrent actuellement à capacité réduite, ce qui entrave gravement la fourniture des services d’urgence et aggrave la catastrophe humanitaire et sanitaire qui frappe Ghaza et les gouvernorats du nord. » La même source a averti que « l’arrêt de l’approvisionnement en carburant entraînerait la cessation complète des services ambulanciers de l’association, la rendant incapable de répondre aux attaques répétées contre les civils, et provoquerait également l’arrêt des cliniques médicales qui viennent en aide à des milliers de citoyens. »
L’ONU et le ministère de la Santé palestinien dénoncent l’utilisation de missiles interdits
L’émissaire de l’ONU pour le processus de paix au Moyen-Orient, Tor Wennesland, a fermement condamné les frappes aériennes sionistes qui ont visé des déplacés à Khan Younès, dans la bande de Ghaza, ce matin. Ces frappes ont causé la mort d’au moins 40 personnes. Dans un communiqué, Wennesland a affirmé : « Je condamne avec la plus grande fermeté ces frappes meurtrières dans une zone densément peuplée où des personnes déplacées cherchaient refuge. Le droit international humanitaire doit être scrupuleusement respecté en tout temps. » Il a ajouté : “Nulle part à Ghaza n’est en sécurité. Cette guerre horrible doit cesser. » Par ailleurs, Khalil Al-Dakran, porte-parole du ministère de la Santé palestinien, a révélé sur la plateforme X que des missiles interdits au niveau international ont été utilisés lors de l’attaque de mardi sur des tentes de déplacés à Al-Mawassi, dans la ville de Khan Younès, au sud-ouest de la bande de Ghaza. Il a précisé que des missiles interdits ont été employés pour bombarder les tentes des déplacés dans la zone d’Al-Mawassi. Les blessures sont graves et les hôpitaux sont saturés.
Guterres évoque un « apocalypse humanitaire » à Ghaza
Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a déclaré que la « destruction et la mort » dans la bande de Ghaza sont « les pires » qu’il ait jamais observées depuis sa prise de fonction en 2017. Lors d’une conférence de presse, il a précisé que les Nations unies avaient proposé de surveiller un potentiel cessez-le-feu à Ghaza, en rappelant l’existence de l’Agence des Nations unies pour la surveillance de la trêve au Moyen-Orient (UNTSO). Cependant, Guterres a reconnu que l’acceptation de cette proposition par Israël reste une « faible possibilité », tout en qualifiant d' »irréaliste » une implication directe de l’ONU dans l’avenir de Ghaza. Il a également insisté sur l’urgence d’un cessez-le-feu immédiat dans l’enclave palestinienne, déclarant : « Je n’ai jamais été témoin d’un tel niveau de mort et de destruction que ce que nous voyons à Ghaza ces derniers mois. » Guterres a réaffirmé que la solution à deux États est « la seule voie » pour mettre fin au conflit israélo-palestinien, soulignant qu’il n’existe « aucune autre alternative ».
L’armée israélienne intensifie ses opérations en Cisjordanie occupée
Des échanges de tirs ont éclaté hier entre les résistants et l’armée d’occupation dans le camp de Tulkarem, situé au nord de la Cisjordanie occupée. Selon l’armée israélienne, de grandes unités sionistes ont été déployées à Tulkarem dans le cadre d’une opération militaire en cours au nord de la Cisjordanie. Le Croissant Rouge palestinien a signalé que plusieurs Palestiniens ont été blessés par balles lors de cette incursion. Les Brigades des Martyrs d’Al-Aqsa à Tulkarem ont affirmé qu’elles étaient en pleine confrontation avec les forces d’occupation, armées de mitrailleuses, autour du camp. Les forces d’occupation ont envahi Tulkarem avec plusieurs véhicules militaires, attaqué divers quartiers et assiégé l’hôpital gouvernemental Thabet Thabet ainsi que les entrées du camp. Parallèlement, les forces d’occupation ont arrêté hier 14 Palestiniens en Cisjordanie occupée, dont une mère de martyr, une fille, un enfant et des ex-prisonniers. La Commission des affaires des prisonniers et le Club du prisonnier ont précisé que ces arrestations ont principalement eu lieu dans les villes d’El-Khalil, Bethléem et Ramallah, et ont été accompagnées de harcèlements, d’agressions et de menaces à l’encontre des détenus et de leurs familles. Depuis le début de la guerre génocidaire contre le peuple palestinien, plus de 10 600 civils palestiniens, y compris à El-Qods occupée, ont été arrêtés en Cisjordanie occupée.
Les technologies israéliennes pourraient accroître les souffrances civiles, avertit HRW
Human Rights Watch a exprimé de vives inquiétudes concernant l’utilisation par l’armée israélienne de technologies de surveillance, d’intelligence artificielle et d’autres outils numériques pour identifier les cibles à Ghaza. L’organisation a souligné que ces technologies, en se basant sur des données erronées et des estimations inexactes, pourraient augmenter les risques de préjudice pour les civils et poser de graves problèmes moraux, juridiques et humanitaires. Dans un document publié hier, Human Rights Watch a averti que ces outils numériques sont susceptibles de violer les obligations d’Israël en vertu du droit international humanitaire, notamment les règles de discrimination et de précaution. Zach Campbell, chercheur principal en surveillance à Human Rights Watch, a expliqué que l’utilisation de données incomplètes et de calculs erronés pour des décisions cruciales concernant des vies humaines pourrait entraîner des dommages accrus aux civils. Il a précisé que ces outils, qui incluent une surveillance continue et systématique de la population de Ghaza et l’utilisation de données personnelles collectées avant les hostilités, peuvent, au lieu de réduire les préjudices, causer des blessures et des morts illégales parmi les civils. L’organisation a appelé l’armée israélienne à veiller à ce que toute utilisation de la technologie dans ses opérations soit conforme au droit international humanitaire. Elle a insisté sur le fait que les décisions de ciblage ne doivent pas reposer uniquement sur les recommandations d’outils d’apprentissage automatique. Si les forces israéliennes se basent sur ces outils sans vérification adéquate ou informations complémentaires, ce qui conduit à des attaques causant des dommages aux civils, elles pourraient violer les lois de la guerre et commettre de graves infractions, telles que des attaques indiscriminées contre des civils, constituant ainsi des crimes de guerre.
M. Seghilani