Conclu tout récemment, lors de la participation du président Abdelmadjid Tebboune au sommet du G7 (Bari, Italie, 13-15 juin), l’accord stratégique de partenariat algéro-italien en vue de la réalisation d’un mégaprojet dans la wilaya de Timimoun pour la production de céréales et de légumineuses et dans le domaine de l’industrie agroalimentaire connaît un début de concrétisation.
Il s’agit d’un projet intégré, inscrit dans le cadre de la +Fondation Mattei Afrique+, qui sera géré par une joint-venture détenue à 49% par le Fonds national d’investissement (FNI) et à 51% par la société italienne spécialisée en agriculture Bonifiche Ferraresi (BF). Il s’étend sur une superficie de 36.000 hectares dans la wilaya de Timimoun, et est destiné à la production de blé, lentilles, haricots secs et pois chiches et la construction d’unités de transformation pour la fabrication de pâtes alimentaires, de silos de stockage et d’autres structures vitales. L’accord-cadre pour la mise en place de ce projet a été signé samedi, à Alger, par le ministère de l’Agriculture et du Développement rural et Bonifiche Ferraresi, en présence, côté algérien, de plusieurs ministres dont le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Youcef Cherfa, ainsi que de hauts responsables, et, côté italien, du ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et des Forêts, Francesco Lollobrigida, et de hauts responsables. Le lancement des travaux du projet aura lieu en octobre 2024 avec le démarrage de la saison labours-semailles, pour la préparation du sol en prélude de l’opération de semailles en décembre, a fait savoir Youcef Cherfa, qui intervenait lors d’une conférence de presse animée avec le ministre italien, en marge de la cérémonie de signature. Les sources italiennes précisent que la première phase des travaux sera lancée avec le forage des puits pour mettre en place un système moderne d’irrigation goutte à goutte. Selon les indications données par le ministre, le projet consiste en une ferme intégrée pour la production de céréales et de légumineuses, une minoterie de blé dur, une ligne de production de pâtes alimentaires, une ligne de production de couscous, et des silos de stockage des céréales et des légumineuses d’une capacité totale de stockage de 62.000 tonnes. Le mégaprojet qui s’étendra de 2024 à 2028, commencera à produire dès l’été 2025. Youcef Cherfa a précisé que ce projet permettra d’augmenter la production nationale annuelle de blé de 170.000 tonnes, de lentilles de 7.100 tonnes, de haricots de 14.000 tonnes et de pois chiches de 11.000 tonnes. Il a expliqué que le projet contribuera également à réaliser l’autosuffisance nationale en blé dur, notamment suite à l’importante production réalisée cette année, ayant permis de satisfaire 80% de la demande nationale. Le ministre a fait savoir que 60% du blé dur produit dans le cadre de ce projet sera destiné au stock stratégique et 40% de la production à la transformation et l’exportation. Le ministre a annoncé que d’autres projets suivront pour atteindre l’objectif de mise en valeur de 500.000 hectares dans le Sud du pays à l’horizon 2027, fixé par le président Tebboune, au titre du plan national de développement des cultures stratégiques. Pour le ministre italien, Francesco Lollobrigida ce projet, « un modèle de partenariat » entre les deux pays, a-t-il souligné, apporte une valeur ajoutée, notamment en termes de contribution à la création d’emplois et de richesse. C’est « le plus grand investissement italien dans un projet agricole de haute technicité au Sud de la Méditerranée », selon la société BF qui révèle que son activité en Algérie prévoit des programmes de formation au profit des professionnels algériens et le développement de projets en collaboration avec les établissements académiques et de recherche algériens.
M’hamed Rebah
