À court d’arguments pour faire taire la contestation devenue grandissante depuis la normalisation avec l’Etat hébreu et l’accession d’Akhenouch à la tête du gouvernement, le Makhzen use d’espionnage tous azimuts et de répression contre les voix qui s’élèvent pour dénoncer les conditions de vie devenues précaires et les restrictions sur les droits et les libertés au Maroc.
Il ne se passe pas un jour sans que des manifestations sporadiques sont signalées dans des villes marocaines pour dénoncer la cherté de la vie, l’augmentation des prix des produits de première nécessité et contre la répression qui s’abat sur les militants du mouvement associatif ou des droits de l’Homme. Ces méthodes répressives n’ont pas eu raison de la vague de contestation qui voit ses rangs s’agrandir chaque jour un peu plus et ses méthodes de mobilisation s‘affiner encore plus. Dans ce cadre, la Confédération marocaine du travail a appelé à une marche nationale, demain à Dar El Beida, pour dénoncer la cherté de la vie, la paupérisation de larges couches de la société marocaine, et contre la répression utilisée comme moyen pour restreindre les libertés et attenter aux droits de l’Homme. Cette manifestation qui réunira un large spectre de la classe politique marocaine et un conglomérat de syndicats et d’associations corporatistes se veut une réponse à la politique du gouvernement d’Akhenouch qui a accentué le fossé entre riches et pauvres au Maroc et qui a provoqué une véritable fracture sociale entre une classe minoritaire nantie qui détient la richesse et les clés du pouvoir et une majorité de laissés pour compte contraints de vivre dans des conditions sociales très précaires. À ce titre, l’Alliance de la fédération de gauche, anciennement appelée fédération de la gauche démocratique) a annoncé sa participation à cette marche nationale. Dans un communiqué rendu public, elle a dénoncé la cherté de la vie, et le non-respect, par le gouvernement de ses engagements en matière de revalorisation des salaires et de réduction de l’indice de l’impôt sur le revenu global pour les salariés (IRG). Dans ce document, elle a appelé à cesser les campagnes de répression qui ont restreint les libertés et les droits de l’Homme, à améliorer les conditions de vie des classes laborieuses et à condamner la normalisation des relations avec l’Etat hébreu. Lui emboitant le pas, le parti, la voie démocratique travailliste a annoncé lui aussi sa participation à la marche nationale prévue demain à Dar El Beida tout en appelant le gouvernement à respecter les engagements pris au moment de son investiture en matière de protection du pouvoir d’achat des couches sociales défavorisées et de respect des libertés individuelles et collectives. Cette manifestation connaitra également la participation de plusieurs syndicats et associations à l’image du Syndicat national des aéroports, le Syndicat national de l’information et des journaux, le Syndicat des agents d’hygiène et de sécurité ou encore le Syndicat national des métiers du tourisme. Le Makhzen qui fait face à une guerre d’usure menée par les combattants de la République arabe sahraouie démocratique dans les territoires occupés, qui ne sait plus comment échapper à l’emprise de plus en plus grandissante sur l’Etat et ses rouages par Tel Aviv depuis la signature des accords de normalisation des relations diplomatiques et qui fait face à une contestation sociale de plus en plus grandissante, se retrouve au pied du mur. Et c’est ce qui fait dire aux observateurs que, « acculé, le Makhzen pourrait faire abattre sur le Maroc une chape de plomb et faire de la répression des libertés et des droits de l’Homme un mode de gouvernance.
Slimane B.