Le président russe Vladimir Poutine a ordonné jeudi un cessez-le-feu en Ukraine pour le Noël orthodoxe des 6 et 7 janvier, première trêve d’ampleur depuis le début de l’invasion il y a près d’un an, fustigé par Kiev qui dénonce « hypocrisie » et volonté de gagner du temps. Au lendemain de l’annonce par la France d’envoi de chars légers en Ukraine, États-Unis et Allemagne ont promis à Kiev, dans un communiqué conjoint, la livraison de blindés d’infanterie, de type Bradley côté américain et de modèle Marder côté allemand. Berlin s’est aussi engagé à fournir une batterie de défense antiaérienne Patriot, comme l’a déjà fait Washington. Volodymyr Zelensky a aussitôt salué « une décision très importante », en remerciant les dirigeants américain et allemand. Il a aussi fustigé le cessez-le-feu unilatéral annoncé par Vladimir Poutine pour le Noël orthodoxe, qui n’est, selon lui, qu’une « excuse dans le but d’au moins arrêter l’avancée de nos troupes dans le Donbass et apporter équipements, munitions, et rapprocher des hommes de nos positions ». « Quel sera le résultat ? Plus de morts », a-t-il affirmé. Dans la journée, le président russe avait annoncé ce cessez-le-feu, après un appel en ce sens du patriarche orthodoxe russe Kirill, mais aussi une proposition du chef de l’État turc Recep Tayyip Erdogan, qui a téléphoné à M. Poutine dans la matinée. « Compte tenu de l’appel de Sa Sainteté le patriarche Kirill, je charge le ministre russe de la Défense d’introduire un régime de cessez-le-feu sur toute la ligne de contact entre les parties en Ukraine à partir de 12H00 le 6 janvier de cette année jusqu’à 24H00 le 7 janvier », a dit le président russe, cité dans un communiqué du Kremlin. Il a en outre appelé les forces ukrainiennes à respecter cette trêve afin de donner la possibilité aux orthodoxes, la confession majoritaire en Ukraine comme en Russie, d' »assister aux offices la veille de Noël, ainsi que le jour de la Nativité du Christ ». Ce cessez-le-feu constitue la première trêve à caractère général depuis le début de la guerre, seuls des accords locaux ayant été jusqu’alors conclus comme par exemple pour l’évacuation des civils de l’usine Azovstal à Marioupol (sud-est) en avril.