Représentant du président Abdelmadjid Tebboune au Sommet États-Unis- Afrique qui s’est tenu du 13 au 15 décembre à Washington, le Premier ministre, Aïmène Benabderrahmane, a fait une intervention devant le Forum d’affaires afro-américain, lors d’une séance tenue mercredi matin sous le thème « Bâtir un avenir durable: partenariats pour le financement des infrastructures de base en Afrique et la transition énergétique ». Il a présenté les étapes importantes franchies par l’Algérie en matière de réformes économiques, notamment le financement des infrastructures de base et la transition énergétique. L’Algérie, a-t-il souligné, accorde un intérêt particulier à tous les aspects liés à cette question importante, notamment les infrastructures de base, la transition énergétique et le développement durable. C’est, visiblement, la substance du message que l’Algérie, qui a conscience de son poids grandissant dans le monde, a voulu faire passer à l’occasion de ce Sommet. Pour le reste, les positions de notre pays, notamment sa conception des relations internationales et son approche des grandes questions qui concernent l’Afrique et la région ou les conflits dans le monde, sont connues de tous ses partenaires, dont les Etats-Unis. Ces positions sont systématiquement exposées à toutes les occasions par le président Tebboune et aussi par le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra. Ce n’est un secret pour personne, l’Algérie refuse toute ingérence dans sa façon de mener sa politique de développement ou sa politique extérieure, tout comme elle veille à ne pas intervenir dans les affaires de ses partenaires étrangers. Un think tank américain, l’Institut de Washington pour la politique du Proche-Orient (Washington Institute for Near East Policy), basé à Washington, qui se concentre sur la politique étrangère américaine vis-à-vis des pays du Proche-Orient, semble l’avoir compris. Dans une analyse publiée ce jeudi sur son site web, il explique aux dirigeants américains, qu’il est vain, du point de vue de la concurrence entre les grandes puissances, de tenter de diluer la relation de longue date de l’Algérie avec la Russie ou de l’éloigner de l’influence chinoise. Cela s’avérerait probablement difficile, voire impossible, insiste-t-il. Le think tank rappelle, à titre d’exemple, que l’Algérie a récemment demandé son adhésion au groupe BRICS, apparemment avec l’approbation de Pékin, de son point de vue. Il recommande à Washington de renforcer ses liens avec Alger en s’appuyant sur de nombreux autres intérêts et options. L’Institut de Washington pour la politique du Proche-Orient considère comme plus important encore, le fait que l’Algérie soit un partenaire de premier plan dans la lutte contre le terrorisme et qu’elle soit appelée à jouer un rôle militaire clé dans la région du Sahel, où les djihadistes sont de plus en plus actifs, note le think tank. Il fait remarquer que le budget proposé par l’Algérie pour 2023 augmente considérablement ses dépenses de défense, de sorte qu’elle aura une capacité suffisante pour un tel rôle. Le think tank américain estime que, bien que les relations de Washington avec Alger n’aient guère été chaleureuses au fil des ans, elles n’ont pas non plus été particulièrement hostiles. Il considère que la décision du président Tebboune de choisir le Premier ministre pour le représenter au Sommet États-Unis-Afrique devrait être perçue comme un petit mais important signal à Washington concernant l’attention portée à l’évolution rapide du rôle régional et mondial de l’Algérie.
Washington devrait également renforcer son engagement économique, autrement dit augmenter le volume de ses investissements en Algérie. L’Institut de Washington pour la politique du Proche-Orient attire également l’attention des dirigeants américains, dans le domaine culturel, sur le choix fait par l’Algérie d’introduire l’enseignement de l’anglais dans les écoles primaires dans le cadre d’un effort progressif pour remplacer le français.
M’hamed Rebah
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