Le Premier ministre, Aïmène Benabderrahman, a révélé que l’Algérie a atteint des stades avancés dans le cadre de la stratégie fixée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour développer les startups.
«L’Algérie ambitionne d’atteindre le million de porteurs de projets l’année prochaine », a annoncé le PM en marge de l’exposition de startups de divers pays africains organisée lors du Forum africain des startups. Une exposition durant laquelle ont été programmées des sessions thématiques traitant des problèmes les plus importants auxquels sont confrontés les jeunes africains innovants et de l’avenir de l’entrepreneuriat en Afrique. Durant son discours, le Premier ministre a affiché la volonté de l’État à apporter son appui aux startups algériennes, appelant les jeunes algériens à adhérer davantage à cette stratégie. Benabderrahmane a profité de sa présence parmi les entrepreneurs pour rappeler que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a donné des instructions à l’effet d’accélérer le traitement des dossiers au niveau du Fonds algérien des startups permettant à ces dernières d’accéder aux sources de financement. À ce propos, le ministre a souligné que le portefeuille de gestion des fonds d’investissement locaux, doté de 58 milliards de dinars, à raison d’un milliard de DA pour chaque wilaya, était à même de renforcer la capacité du fonds à financer le plus grand nombre possible de start-up. Le chef du gouvernement a également évoqué la nécessité de passer d’une gestion purement administrative à une gestion économique, en déclarant qu’ « Il est nécessaire de procéder à des approches économiques et financières dans la gestion des institutions émergentes, afin de permettre aux jeunes d’acquérir l’expérience nécessaire et les motiver à lancer leurs projets ». Il a ajouté que « l’État est déterminé à fournir tout le soutien nécessaire aux startups nationales émergentes ». Aïmene Benabderrahmane a entre autres appelé ces startups à relever le défi de produire localement des puces électroniques pour les documents d’identification biométriques, et développer des projets de services qui favorisent le tourisme, en particulier dans le Sud ».
Pour sa part, le ministre de l’Économie de la Connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises, Yacine El Mahdi Oualid, a souligné dans son intervention l’ambition de l’Algérie de créer un écosystème intégré et intégré au profit des compétences et des talents en Afrique, en promulguant une législation qui encourage l’investissement dans le savoir, et en surmontant les obstacles auxquels sont confrontés les jeunes innovateurs à travers le continent africain. El Mahdi Oualid a notamment mis en lumière l’importance de la mobilité des jeunes talents et innovateurs entre les pays africains, l’attraction des investissements locaux à l’intérieur du continent à travers l’exploitation du capital africain pour le développement des start-up, la mise en place d’un réseau d’accélérateurs et d’incubateurs, outre le lancement des mécanismes de financement conjoints et la création d’une instance africaine chargée du suivi des start-up africaines et de leurs activités.
Vers une collaboration intra-africaine pour promouvoir les startups
Il est à noter que la conférence comprenait une réunion ministérielle des pays africains sur la question des startups afin de soulever les problèmes et discuter des voies de coopération intra-africaine, avec la participation de 35 pays africains représentés par des ministres et hauts fonctionnaires en charge de l’innovation. Une manière de mettre en œuvre son contenu, qui comprendra de nouveaux mécanismes établissant la première coopération africaine de haut niveau dans le domaine des startups. L’annonce a été publiée après l’achèvement des travaux de la conférence. À cet effet, El Mahdi Oualid a déclaré que « les ministres africains étudieront de manière pragmatique plusieurs mesures qui permettraient de jeter les bases du développement de l’activité des startups sur le marché africain ». Durant les consultations, plusieurs experts se sont accordés sur l’opportunité que représente cette collaboration intra-africaine pour promouvoir les startups, notamment à travers une reconnaissance régionale voire continentale de ce type d’entités économiques. À l’instar du conseiller du président de la République du Nigéria, Oswald Osaretin Guobadia, lequel a mis en avant l’intérêt de créer un pacte de coopération africain autour des startups. « Il s’agit d’encourager la co-création de startups, ainsi que les échanges entre startups autour d’un cadre spécifique à ce type d’entité », a-t-il estimé. Pour sa part, le responsable de la société tunisienne « Our Digital Future », Noomane Fehri, a plaidé en faveur d’une « plus grande coopération digitale » entre les pays africains grâce à une reconnaissance régionale, voire continentale, des startups, tout en adoptant un cadre légal en adéquation avec les besoins de l’écosystème des startups et de l’innovation. De son côté, le conseiller au ministère du Numérique de la République Démocratique du Congo, Freddy Mpinda, a souligné la nécessité de « créer et de développer les infrastructures liées à l’écosystème des startups, suivies d’un cadre réglementaire adéquat ». Pour sa part, l’investisseur nigérian, Cole Segun, a évoqué les lourdeurs administratives que connaissent de nombreux pays en Afrique, rendant certains investisseurs réticents quant au financement des startups.
Hamid Si Ahmed