Les intervenants au Sommet arabe, à leur tête le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, ont appelé à l’unanimité à conjuguer les efforts et saisir cette opportunité historique, en vue d’aboutir à une position unifiée dans le soutien à la cause palestinienne, et d’exprimer cette cause devant l’Organisation des Nations unies, conformément au droit international.
Depuis la proclamation de l’Etat de Palestine, à Alger en novembre 1988, l ‘Algérie continue, sous la direction du Président Tebboune aujourd’hui, d’afficher son soutien indéfectible au peuple palestinien, afin de lui permettre d’exercer ses droits légitimes. Bien avant la tenue officielle du Sommet arabe, le récent coup de force du chef de l’Etat, qui s’est traduit par la Déclaration d’Alger en vue de la réconciliation palestinienne et la proposition de mettre en place un mécanisme de suivi arabe, est synonyme d’efforts diplomatiques algériens considérables à l’égard de cette cause « sacrée ». Tebboune avait déclaré dans cette lignée, que « l’Algérie ne soutiendrait ni ne participerait à la ruée vers la normalisation », considérant « la cause palestinienne comme fondamentale pour l’Algérie », et soulignant que l’Algérie n’accepte pas le colonialisme et que « la Palestine est pour les Palestiniens, et pour personne d’autre ». Des positions fermes pour « une question de principe », qui interviennent à un moment où un nombre croissant de pays arabes ont établi des relations bilatérales avec Israël, dont le Maroc, l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis.
Abdelmadjid Tebboune : « Un comité arabe afin de soutenir la cause palestinienne à l’ONU »
Mardi, dans son discours en ouverture du sommet, le chef de l’Etat a réaffirmé la « centralité de la cause palestinienne à travers le monde arabe ». S’adressant à un auditoire comprenant le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, Tebboune a appelé à une session de l’Assemblée générale de l’ONU pour faire de la Palestine un État membre à part entière. « la convocation d’une session extraordinaire de l’Assemblée générale des Nations unies pour accorder à l’État de Palestine la pleine adhésion à l’ONU, et exiger de cette dernière de reconnaître la Palestine comme un Etat indépendant ». Tebboune a exprimé dans ce sens, son espoir qu’au cours de ce sommet, « un comité de liaison et de coordination panarabe soit mis en place afin de soutenir la cause palestinienne », affirmant que cette demande est conforme à l’engagement « d’accomplir le devoir arabe envers la cause palestinienne, étant le cœur battant de la nation arabe ». Dans son allocution, Tebboune a ajouté que la question palestinienne « fait l’objet de tentatives de liquidation, du fait de la poursuite de graves violations par les forces d’occupation », tout en persistant sur l’importance de militer pour « la mise en place d’un état palestinien indépendant ».
Exprimant ses félicitations aux frères palestiniens pour l’accord historique parrainé par l’Algérie avant la tenue du Sommet, à savoir la signature de la Déclaration d’Alger pour l’unification des rangs palestiniens, le Président Tebboune a invité les dirigeants arabes à « conjuguer les efforts en vue d’accompagner les frères palestiniens sur la voie du parachèvement de ce projet national pour tourner définitivement la page des différends, à la faveur de la mise en œuvre des échéances nationales prévues par la feuille de route adoptée et énoncée dans la Déclaration d’Alger ». « Devant l’incapacité du Conseil de sécurité de l’ONU à garantir la solution à deux Etats, nous sommes appelés à redoubler d’efforts pour le soutien politique et matériel du peuple palestinien dans sa résistance face aux crimes organisés qu’il subit. Nous devons, dans ce contexte, renouveler notre engagement », a-t-il dit, tout en insistant sur la nécessité de poursuivre le processus de réconciliation inter palestinienne.
Mahmoud Abbas : « Nous avons besoin de votre soutien »
Le président Mahmoud Abbas, de son côté, a appelé hier ses homologues arabes à former deux comités ministériels arabes afin d’agir au niveau international pour soutenir politiquement et juridiquement l’État de Palestine. « Nous attendons avec impatience votre soutien afin de former un comité ministériel arabe pour agir au niveau international, pour dénoncer les pratiques d’occupation, d’expliquer notre histoire, de mettre en œuvre l’Initiative de paix arabe, d’obtenir plus de reconnaissance par les pays européens pour l’État de Palestine, et d’obtenir le statut de membre à part entière de l’ONU », a déclaré le président palestinien. Abbas a souhaité entre autres « l’organisation d’une conférence internationale de paix sur la base de la légitimité internationale, dans le but d’assurer une protection internationale au peuple palestinien et mettre en œuvre la résolution 2334 du Conseil de sécurité, et les résolutions 181 et 194, qui étaient des conditions pour l’adhésion d’Israël à l’ONU, qu’elle n’a pas respectées ».
Toujours dans le contexte du soutien attendu du monde arabe envers cette cause légitime, en appelle à la conscience des pays arabes, Mahmoud Abbas a souhaité la « formation d’un comité juridique chargé de suivre les crimes commis contre le peuple palestinien à la suite de la publication par le gouvernement britannique de la déclaration Balfour en 1917, et de son mandat, en coopération avec le États-Unis d’Amérique, et ses répercussions sur le peuple palestinien, et la perpétration par Israël de plus de 50 massacres pendant et après la Nakba de 1948, et la destruction et le pillage ultérieurs de plus de 500 villages palestiniens. Les crimes ne sont pas soumis à la prescription, nous appelons donc toutes les parties qui ont commis ces crimes à reconnaître ce qu’elles ont commis, à s’en excuser et à faire des réparations. Aujourd’hui marque le 105e anniversaire de la malheureuse déclaration Balfour, dont les répercussions se poursuivent à ce jour », a conclu le président palestinien.
Macky Sall : « Nous continuons à défendre la cause palestinienne »
Dans leur contexte africain, les violences commises par les forces israéliennes ont toujours constitué aux yeux des chefs d’Etat du continent et des organisations africaines, une violation flagrante du droit international.
À cet effet, et réitérant le soutien indéfectible de l’Union africaine au peuple palestinien dans sa quête légitime d’un État indépendant et souverain, et appelant à des efforts internationaux renouvelés et authentiques pour trouver une solution juste et durable, dans le cadre des engagements pertinents de l’UA et des Nations unies, le président en exercice de l’Union africaine (UA), Macky Sall, a affirmé que la défense de la cause palestinienne était l’un des principes communs entre les Africains et les pays arabes, plaidant pour le renforcement de la coopération conjointe. « Nous avançons ensemble vers la réalisation des objectifs communs, dont la défense de la cause palestinienne, une question que nous continuons à défendre » a indiqué M. Macky Sall soulignant que « les principes de l’unité arabo-africaine sont ancrés dans notre culture et notre civilisation ». Un discours synonyme d’engagement africain dans son soutien à la juste cause du peuple palestinien dans sa lutte pour l’indépendance, en fidélité à l’histoire des luttes et des peuples africains contre les colonisateurs.
Kaïs Saïed : « Il ne peut y avoir de paix sans que les Palestiniens ne revendiquent tous leurs droits »
Dans son discours à l’occasion de la passation par son pays de la présidence de la Ligue arabe à l’Algérie, Saied a plaidé pour « l’établissement d’un État palestinien libre avec El Qods comme capitale ». Soulignant la nécessité de « faire avancer la réconciliation intra-palestinienne comme condition préalable pour faire face aux politiques répressives des forces d’occupation israéliennes ». Le président tunisien a ajouté « qu’il ne peut y avoir de paix dans la région sans que les Palestiniens ne revendiquent tous leurs droits et l’établissement d’un État palestinien indépendant ». Saïed dira entre autres que « Nous espérons que le sommet d’Alger sera le sommet des frères et des solutions », saluant au passage les efforts de l’Algérie pour aider les factions palestiniennes à parvenir à la réconciliation. Enfin, le chef d’Etat tunisien s’est dit convaincu que les décisions qui découleront du Sommet sont à même de « rassembler les frères autour d’un ensemble de solutions et de convenir d’un minimum d’approches et de moyens devant transcender les différends cumulés dans le passé et traiter les développements survenus ces dernières années ».
En attendant que le peuple palestinien retrouve son droit légitime de vivre sur la terre de ses ancêtres, la fameuse phrase de Houari Boumediene: «Nous sommes avec le peuple palestinien oppresseur ou opprimé», en dit long sur le total engagement de l´Algérie pour l´indépendance de ce peuple spolié de tous ses droits. Une cause conditionnée, bien évidemment, par un soutien indéfectible et inconditionnel des pays arabe « frères ».
Synthèse Hamid Si Ahmed