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8 000 ENTREPRISES (EX-ANSEJ) DÉFAILLANTES CUMULENT 172 MILLIARDS DA DE DETTES : L’ANADE déclare la fin du social

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70 % des micros et petites entreprises créées dans le cadre de l’Agence nationale d’appui et de développement de l’Entreprenariat (ANADE), ex Ansej, sont en défaillances. Récemment, les promoteurs ont introduit une demande de rééchelonnement de leurs dettes auprès des banques.

Les impayés de crédits bancaires, depuis 2011, se chiffrent à 172 milliards DA, a annoncé hier, le directeur général de l’Agence nationale de soutien du développement de l’Entreprenariat, Mohamed Cherif Bououd. Selon ce dernier, l’Anade a recensé 8 000 entreprises défaillantes, qui ont introduit une demande de rééchelonnement de leurs dettes, notant que l’opération est toujours en cours et qu’une plateforme numérique a été lancée pour recenser la totalité des entreprises défaillantes. Le P-DG de l’ANADE a expliqué que son organisme a signé en septembre dernier un accord avec les banques pour procéder au rééchelonnement des dettes de ces entreprises, sans exiger des pénalités de payement, ni d’intérêts, et ce pour booster ces entreprises et éviter qu’elles ne cessent leurs activités.
Dans ses explications des raisons de cet important passif d’impayés, le responsable a souligné que les mesures introduites en 2011, consistant à élargir la durée de remboursement des crédits à 3 ans, a été derrière l’accumulation de ces dus, alors qu’auparavant les jeunes créateurs d’entreprises réglaient leurs dettes dans les délais.
Mohamed Cherif Bououd a précisé que l’État, depuis 2011, coïncidant avec les événements dits « Printemps arabe », a procédé à des facilitations pour les jeunes désireux alors créer des entreprises : obligation des banques à financer les projets, l’apport personnel réduit à seulement 1% ou 2 % (au lieu des 20% auparavant).
« Les jeunes font la queue devant les agences ANSEJ jusqu’à 2 heures du matin », a rappelé Mohamed Cherif Bououd, invité au Forum du journal Echaab, révélant que le nombre des entreprises financées est de 386 000 depuis 1996, date de la création de l’ANSEJ, devenue l’année dernière l’ANADE.
Cependant, 70 % de ces entreprises se sont avérées défaillantes, a précisé le P-DG de l’ANADE, soulignant que désormais la création d’entreprises ne répondra plus à des raisons sociales mais économiques (création de richesses et postes d’emplois) et ce afin de maintenir en vie ses entreprises et préserver les postes d’emplois. Il a ajouté que « cette nouvelle dimension répond à une approche purement économique », et vise beaucoup plus les régions de Sud et les zones d’ombre, de part les énormes potentialités qu’elles recèlent.
Interrogé sur la demande des jeunes entrepreneurs de réduire le taux d’apport personnel pour accéder au financement de leurs projets, Mohamed Cherif Bououd a estimé que le taux actuel de 15 % est acceptable vu la situation économique du pays, et qu’il n’est pas question de réduire ce taux pour le moment.

Le financement priorise les entreprises exportatrices
Répondant à une question des jeunes qui ont bénéficié de crédits pour le lancement de leurs  projets, mais détournant la destination de ces crédits, le PDG de l’ANADE a expliqué que son organisme pense à externaliser le contrôle sur les lanceurs de projets,  en recourant aux bureaux d’huissiers de justice pour mener des visites de contrôle sur les lieux de lancement des projets. L’interlocuteur a estimé, par ailleurs, que son organisme s’intéresse et donne la priorité aux entreprises qui veulent exporter leurs produits ou services.
Il a affirmé avoir recensé déjà 135 entreprises qui ont commencé à exporter et 45 autres entreprises qui exportent d’une manière indirecte. « Nous avons identifié des entreprises exportatrices activant dans l’agroalimentaire, l’artisanat. Nous avons peu recensé beaucoup de produits exportables, le seul problème existant est l’absence d’agences des banques algériennes à l’étranger.
Nous nous concertons avec le ministère des Finances pour trouver des solutions aux problèmes de transfert de devise », a-t-il expliqué.

Le FMI et la BAD pourraient être sollicités
Pour sa part, le conseiller du ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des microentreprises, a indiqué que son département a tracé un programme de coopération internationale dont l’un de ses objectifs est l’accompagnement des jeunes entrepreneurs à exporter leurs produits et services.  Il s’agit également de s’ouvrir sur les expériences en entrepreneuriat à l’international, échanger le savoir-faire, bénéficier des financements internationaux, s’imprégner des valeurs entrepreneuriales internationales.
Ce programme est entré en vigueur en novembre 2020, avec l’implication des ministères du Commerce et des Affaires étrangères, et l’objectif majeur est d’arriver à 5 milliards de dollars d’exportations.
Le conseiller a souligné qu’un accord d’entente a été signé entre le ministère du commerce et l’ANADE pour faire bénéficier d’encadrement les jeunes entrepreneurs et les aider à accéder aux manifestations et foires internationaux. Le même responsable a ajouté que le ministère délégué auprès du Premier ministre, chargé des micro-entreprises, mènent des pourparlers avancés pour que les entrepreneurs nationaux bénéficient des différents programmes de financement et de formation auprès du FMI et de la Banque de développement africain.
Le même responsable a précisé que le ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des microentreprises, Nassim Diafat, a reçu de nombreux ambassadeurs de pays étrangers (Turquie, Corée de sud, Chine, Mali, Côte-d’Ivoire) afin du signer des accords bilatéraux visant à créer des Forums pour les jeunes entrepreneurs.
Hamid Mecheri

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