Deux magistrats du parquet et de l’instruction judiciaire prendront part, durant deux jours, à partir d’aujourd’hui, à l’atelier régional (Webinaire) sur la lutte contre l’utilisation d’internet et les réseaux sociaux à des fins terroristes, et la collecte internationale des preuves numériques, indique le ministère de la Justice, dans un communiqué, publié, sur son site. Organisé par l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) dans le cadre du projet dédié au renforcement des capacités des pays de d’Afrique du Nord et du Sahel au recensement des besoins de chacun, cet atelier vise à exposer les pratiques internationales et régionales liées à la lutte contre l’utilisation d’internet à des fins terroristes et les mesures juridiques préventives. L’occasion aux participants, de profiter de l’échange d’expériences et de voir des défis opérationnels à déterminer, dont les investigations dans les affaires de terrorisme et les instruments de collecte des preuves électroniques, de la part des opérateurs de services multinationaux dans le cadre des enquêtes transfrontalières sur le crime organisé et le terrorisme. Les participants auront à se pencher sur l’évaluation de la première session de formation organisée au Sénégal, juillet 2019 ainsi que l’élaboration de la première étape du projet programmée dans une année. L’atelier contribue à la formation de nos magistrats aux standards internationaux, concernant, particulièrement la cybercriminalité, laquelle prend des proportions alarmantes, chez nous et dans le monde. La formation en question touchera aussi la collecte de la preuve numérique, ce qui conduira à la création d’une équipe de magistrats formateurs, dans ledit domaine. La formation spécialisée des juges offrira la maîtrise de ce nouveau genre de criminalité, ce qui permettra de garantir le droit à un procès équitable. Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Belkacem Zeghmati avait affirmé, dans ses déclaration, que « le traitement récent de grands dossiers de corruption a montré l’existence de difficultés. Les juges ont fourni beaucoup d’efforts pour prendre en charge ces dossiers. C’était pénible pour eux, il fallait solliciter de l’expertise » aussi, devons-nous revoir, a-t-il poursuivi « la question de la formation des magistrats et la spécialisation des juges qui est inévitable», avait-il affirmé. Les cycles de formations réguliers de nos magistrats, dont celle prévue aujourd’hui et demain, permettront d’améliorer substantiellement les réponses aux nouvelles menaces sécuritaires, notamment dans le monde virtuel, par l’utilisation d’Internet à des fins terroristes «phénomène en plein essor » selon des experts. Le traitement de cette forme de criminalité est au centre d’intérêt, au niveau criminologique que juridique, du fait que les enquêtes sur ce type d’actes en violation des lois « sont très complexes ». L’internet qui constitue, selon un rapport de l’organisme onusien ONUDC,
« un outil privilégié des organisations terroristes », dans leur propagande est aussi un terrain de prédation des fanatiques, pour recruter des terroristes, use aussi de la diffusion de jeux de violence pour attirer des futurs terroristes. L’étude de l’ONUDC met en avant aussi l’étendue de l’usage de l’espace bleu par les terroristes pour communiquer entre eux, et coordonner des opérations terroristes, procédé utilisé, par, Daesch, El Qaïda et Aqmi. L’Algérie qui est dotée de dispositifs de surveillance et d’interception, dans le cadre de son plan préventif, dispose aussi de moyens de répression de ces procédés de recrutement de terroristes, par des équipes spécialisées, des cyber-policiers et cyber-gendarmes. Dans leur bilan de 2020, les services de police des wilayas du Centre du pays, font état de traitement de plus de 2000 affaires, ayant conduit à l’arrestation de plus de 1 500 cyber-délinquants. Bénéficiant de formations régulières, notamment dans la cybercriminalité, à l’exemple de celle qui se tiendra aujourd’hui et demain, le secteur de la Justice, a vu, pour rappel, septembre dernier, 10 magistrats à avoir bénéficié d’une formation, via un atelier online, portée « sur «l’autorité de la justice pénale et les fournisseurs de services multinationaux : le renforcement de la coopération entre les secteurs public et privé en matière de cyberspace» organisé, dans le cadre du Programme européen de lutte contre la cybercriminalité, l’organisation internationale de la police criminelle avec le Bureau européen de la lutte contre la cybercriminalité, à travers le projet (GALAXY). L’atelier a été animé par des experts du Conseil de l’Europe, Interpol, l’État du Chili, l’entreprise Facebook, la société américaine Cloudflare (fournisseur d’internet et sécurisation des données sur le web) et le groupe de travail chargé de la lutte contre la fraude sur internet (APWG).
Karima B.