La grève des PNC d’Air Algérie a pris fin hier, après quatre jours de fortes perturbations sur les vols domestiques et internationaux.
Ceci, sans parler de la grande pagaille à laquelle ont été livrés les passagers à l’Aéroport d’Alger. Donc la compagnie aérienne nationale a repris ses vols normalement. Une cellule de suivi et de veille a été mise en place pour rattraper les retards de vols, selon le porte-parole d’Air Algérie, Amine Andaloussi. Ce responsable a indiqué que l’arrêt de la grève fait suite aux déclarations du Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, et en réponse à l’appel du ministère des Travaux publics au respect de la décision de justice et à l’arrêt « immédiat » de ce mouvement de protestation.
Cette grève surprise, enclenchée lundi par le Personnel navigant commercial (PNC) d’Air Algérie, a causé de grandes perturbations et a pénalisé des centaines de voyageurs à l’aéroport d’Alger. Plus que ça, 40% des vols ont été annulés durant les deux premières journées de grève. Le Sud du pays a été fortement impacté par la grève puisque aucun avion n’a desservi cette région depuis deux jours, avait souligné le porte-parole d’Air Algérie, lors d’une récente déclaration à la Radio Chaîne 1, ajoutant que 60% des programmes de vols ont été toutefois assurés.
Pour faire face à cette situation de crise, la direction de la compagnie aérienne a installé une cellule de suivi et a affrété deux avions auprès de Tassili Airlines. Quant au manque de personnel, la compagnie a recruté de nouveaux stewards et hôtesses fraîchement diplômés et formés dans des centres agréés par l’État.
Le porte-parole d’Air Algérie a estimé que les grévistes auraient dû déposer un préavis de grève, ce qui aurait permis à la compagnie aérienne de prendre ses précautions pour assurer un service minimum. Il a par ailleurs indiqué que 82 PNC grévistes ont été suspendus.
Pour rappel, la justice a qualifié la grève du personnel navigant commercial (PNC) d’Air Algérie, d’«illégale ».
De son côté, le ministère des Transports et des Travaux publics a appelé, jeudi, le personnel navigant commercial en grève au respect des décisions de la justice et à l’arrêt « immédiat » de leur mouvement. Le département ministériel a affirmé « qu’il sera procédé à l’examen des motifs de cette grève, à la définition des responsabilités et à la prise des mesures adéquates à l’encontre des auteurs de cette situation inacceptable ».
Un droit syndical, mais…
Après avoir rappelé le droit à la grève comme garanti par la Constitution et les lois de la République, le ministère a mis l’accent sur l’impératif d’exercer ce droit conformément aux dispositions prévues dans les règlements en vigueur. « La grève ne doit pas être un motif pour porter préjudice aux intérêts des parties concernées », explique le ministère.
Le Syndicat national du Personnel navigant commercial algérien (SNPNCA) avait annoncé que les revendications des PNC ne sont pas d’ordre matériel, mais d’ordre social pour l’amélioration des conditions de travail et la gestion des ressources humaines et des équipements, outre la répartition d’un volume horaire juste en termes des programmes mensuels pour chaque employé du PNC. En revanche, Air Algérie avait affirmé, dans un communiqué, que les revendications de ce syndicat « sont principalement salariales ».
Quant à la santé financière de la compagnie aérienne, Air Algérie ne semble pas être en situation de déficit financier. Preuve en est, elle envisage d’acquérir 29 avions, selon son porte-parole, qui a rappelé que la compagnie dispose de 56 appareils et emploie actuellement 9 600 salariés.
Par ailleurs, il convient de souligner que la compagnie détient plus de 52% du marché entre l’Algérie et la France, dans un secteur aérien très concurrentiel, caractérisé par des marges bénéficiaires faibles.
H. Hadjam