Le Pacte de l’alternative démocratique a, dans un communiqué rendu public en fin semaine, tenu à dénoncer ce qu’il a appelé « les actes répressifs » contre certaines catégories professionnelles qui ont observé des débrayages pour faire valoir leurs revendications, mais aussi contre les étudiants et les magistrats. Le PAD a tenu également à dénoncer « les interdictions de réunions de l’opposition et la société civile ». « Le pouvoir (…) a multiplié, durant toute la semaine, les actes répressifs contre les enseignants du primaire, le personnel navigant commercial d’Air Algérie et les étudiants, les interdictions de réunions de l’opposition et la société civile, les mesures coercitives contre des magistrats refusant le dictat de l’exécutif… », peut-on, en effet, lire dans le document. Rappelons que des mesures, jugées trop musclées, ont été prises suite à la grève du personnel naviguant commercial (PNC) d’Air Algérie, dont la suspension de 82 stewards et hôtesses de l’air. La grève a été jugée illégale, puisqu’elle a été décidée, selon le porte-parole de la compagnie, sans préavis. Outre ce débrayage qui a défrayé la chronique, puisqu’il a causé l’annulation de pas moins de 40% des vols qui étaient au programme, le PAD fera allusion à la marche qui a été initiée par la Coordination nationale des enseignants du primaire qui désiraient atteindre le Palais du Gouvernement afin de remettre une lettre de protestation et de revendications au Premier ministre. Le PAD met en avant le fait que lesdits « actes répressifs » interviennent avec plus d’intensité à la veille de la célébration, qui s’annonçait « grandiose », de l’an I de la « Révolution du 22 février 2019 ». « La contradiction entre les discours “bénissant” la révolution et les pratiques autoritaires et despotiques du régime est flagrante », rappellent les rédacteurs du document.
Accès à la capitale
De ces deux mouvements précisément, le président de la République a fait une lecture purement politique. « La succession de grèves dans des secteurs importants à un timing précis n’est ni un phénomène sain, ni une pratique syndicale », a-t-il déclaré lors de sa rencontre périodique avec les médias nationaux.
Comme le PAD, il fera un parallèle entre les grèves et le premier anniversaire du Hirak. Mais, bien évidemment, pas d’un même point de vue. Outre le traitement réservé aux syndicats, aux étudiants et aux magistrats – il s’agit, en premier, de la mutation du procureur de la République adjoint, Belhadi Mohamed, à El Oued –, le PAD a, dans le même document, tenu à dénoncer les mesures visant à restreindre l’accès à la capitale. « Le pouvoir, écrit le PAD, vient de prendre des mesures gravissimes visant à empêcher, voire interdire l’accès à la capitale aux Algériennes et Algériens qui veulent s’y rendre pour célébrer le premier anniversaire de la révolution ». « D’évidence c’est la volonté du peuple algérien de poursuivre sa mobilisation populaire jusqu’à la réalisation des objectifs de la révolution qui est visée », écrit encore le PAD qui note une « dangereuse escalade », exprime sa « profonde inquiétude » et tient « comme responsable le pouvoir de fait, de tout développement fâcheux ». Exigeant « le strict respect des libertés démocratiques dont la liberté de manifestation et la libre circulation », les forces du Pacte de l’alternative démocratique appellent, enfin, « la population à maintenir la mobilisation et à rester vigilants devant toutes les provocations possibles des autorités».
Hamid F.