Le président de la République tunisienne, Kaïs Saïed, est en visite d’État, aujourd’hui, à Alger, à l’invitation du président de la République, Abdelmadjid Tebboune. À l’issue de son élection, en octobre dernier, le Président tunisien, Kaïs Saïed avait annoncé, pour rappel, que la première visite officielle à l’étranger sera effectuée en Algérie et sa venue aujourd’hui, coïncide avec ses 100 jours à la tête de la présidence tunisienne. La visite du Président tunisien, à Alger, aujourd’hui, intervient au moment où sur les scènes régionale et internationale, deux questions dominent, auxquelles, Alger et Tunis, accordent un intérêt particulier, pour des raisons multiples, à savoir : la question palestinienne et la crise libyenne. Au cours de cette journée, les deux présidents, Abdelmadjid Tebboune et Kaïs Saïed auront des entretiens sur les voies et moyens de «coopération entre les deux pays frères et évoqueront» indique le communiqué de la présidence, «les situations internationale et régionale, particulièrement en Libye et en Palestine occupée» lit-on. Bien avant sa venue aujourd’hui, le Président tunisien a rendu un vibrant hommage à la Révolution du peuple algérien, de novembre 1954 contre l’occupant français, en recevant en grandes pompes, au Palais de Carthage, une des figures emblématiques de cette révolution, la moudjahida Djamila Bouhired et en la décorant «des insignes du grand cordon de la République». La cérémonie a été marquée par la présence de militants, syndicalistes, politiciens et artistes tunisiens, pour ne citer que le responsable et militant politique Hamma Hammami, son épouse l’avocate et militante, Radhia Nasraoui et le chanteur et compositeur tunisien Lotfi Bouchnak. La profondeur des relations historiques, de fraternité et de coopération unissant les deux pays alimentant la volonté politique d’Alger et de Tunis de conforter et consolider davantage les relations bilatérales, il sera, sans nul doute, question entre les deux présidents, notamment, d’échanger sur les opportunités qu’offrent mutuellement les deux pays, dans leur coopération économique. Les questions de sécurité qui ne manqueront pas d’être abordées, sur fond de la crise libyenne et de la situation chaotique et d’insécurité dans laquelle a été plongé, leur voisin, la Libye. La visite du président Kaïs Saïed, à Alger, intervient après une semaine de la tenue, à Alger, du conclave des ministres des Affaires étrangères des pays voisins de la Libye, avec la présence de leur homologue malien, sur la crise libyenne, au terme duquel, ils ont convenu de consentir davantage d’efforts en faveur de la relance du dialogue politique inter-libyen et exprimé leur refus des ingérences et interférences étrangères, chez notre voisin libyen. Aussi sur la question palestinienne, qui depuis mardi soir occupe l’actualité politico-diplomatique internationale, suite au plan avancé par le président américain Donald Trump, dans lequel il propose une spoliation des droits légitimes d’un peuple pour satisfaire les grandes attentes des sionistes, depuis l’Accord de Belfort en 1917 et l’occupation de la Palestine en 1948, Alger comme Tunis ont adopté des postures intransigeantes contre ce qui se trame sur le dos des palestiniens. Et c’est aussi sur cette question que les deux président, Abdelmadjid Tebboune et Kaïs Saïed aborderont aujourd’hui, à la lumière notamment de la dernière annonce faite hier, par le Président palestinien, d’interrompre toutes les relations avec Washington et l’entité sioniste, quelques jours, après sa rencontre avec l’ensemble des fractions palestiniennes, mardi soir, à Ramallah, Cisjordanie, le soir même, de l’annonce de Trump de «l’accord du siècle» en présence du premier ministre de l’entité sioniste, B. Natanyahou.
Karima Bennour