Avant de jouer jeudi soir la RD Congo (score final 1-1) dans le désormais jardin fétiche de Tchaker à Blida qu’il considère de «lamentable», Belmadi a dû, contraint, (re)dire, le cœur gros encore une fois et pas de trop, une vérité parmi les nombreuses vérités (bonnes à dire) qui lui tenaient à cœur de divulguer, à l’occasion d’un point de presse où il se montrera, à l’occasion et comme à son habitude, tranchant de … vérité. De sincérité. En plus de l’état d’esprit et de forme dans lequel se trouve son groupe, il s’attardera fatalement sur ce mal profond qui ronge un football national dans la tourmente. Des stades et des pelouses impropres à la pratique de la discipline.
Azzouaou Aghilas
Du grand n’importe quoi
Rien à ajouter, plus rien à dire. Et si l’on arrêtait, cessait une fois pour toute, de parler pour dire n’importe quoi ? Ne rien dire de plus qui puisse froisser l’opinion qu’on prend pour ce qu’elle n’est pas, indisposée qu’elle est de devoir jouer le dindon d’une farce de mauvais, vraiment mauvais goût. Qui montre, vendredi après vendredi d’un «Hirak» (merci Belmadi pour votre courage et le soutien au mouvement populaire pacifique au contraire de bien de personnalités connues et de sportifs ayant choisi de ne pas se mouiller et se faire ainsi oublier sur la question) n’en démordant pas de prendre pour argent comptant les bobards qu’on lui a toujours essayé de vendre ? Notamment en provenance de la maison de verre du «1er Mai» où l’on a décidé, et ce n’est pas une nouveauté avec l’équipe Bernaoui, qui ne sait d’ailleurs plus à quel saint se vouer sur nombre de dossiers sensibles, de tirer un peu trop et à n’en plus finir sur la corde-football, en oubliant ses missions de ministère des «sports», le sport-roi écrasant, on le comprend sans le dédouaner, de tout de son poids médiatique incomparable le reste des disciplines. Un Bernaoui qui fait feu de tout bois. Sur tout et n’importe quoi. Sans convaincre personne sur des intentions qui paraissent bonnes mais sans cesse rattrapées par la ou les réalités d’un terrain sans concession, renvoyant tel un miroir déformé, une situation pas bonne à voir. Rien à ajouter et plus rien à dire qu’on dit n’importe quoi, fait du n’importe quoi ? Ce n’est pas l’avis du sélectionneur national Belmadi dont les échéances, autant que les objectifs immédiats, s’entrechoquent, avec des campagnes qualificatives pour la prochaine CAN (Cameroun 2021, que le MJS rêve d’accueillir sur les si hospitalières terres algériennes en prenant le risque d’indisposer à nouveau les autorités de ce pays qui mettent justement les bouchées doubles pour espérer être dans les temps et s’éviter un autre camouflet avec un autre retrait) dont les «Verts» sont les tout frais nouveaux maîtres, et le Mondial 2022, au Qatar, avec l’ambition clairement affichée d’un retour parmi la crème du jeu à onze mondial, dans une prestigieuse messe universelle qui fait rêver, plus que de raison, leurs fans après l’exploit d’Égypte.
Vérités des un contre-vérité du révélateur terrain
Il a dit (quitte à froisser certaines «certitudes» non moins puériles) ce qu’il avait à dire. Ce qu’il fallait dire. Sans se mentir et en prenant à témoin une opinion qui ne croit, pour sa part, plus en rien. Sans essayer de plaire à quiconque lui qui, collectionnant les coups de «gueules» toutefois applaudis chaudement par ses supporters, ne semble plus disposé à prendre de gants pour appeler les responsables appelés à contribuer au développement de la discipline chez nous (E.N en tête, dans sa position d’équipe désormais à battre et pourquoi pas, parce qu’il faut s’y attendre pour qui connaît le jeu de coulisses en Afrique, à abattre pour, et ce n’est jamais simple, de se mettre dans les meilleures conditions, défendre au mieux une couronne continentale acquise de haute lutte) à leurs responsabilités. Et cette récente sortie où il tombera à bras raccourcis (mérité d’ailleurs) sur ceux qui veillent à la pérennité de cette enceinte en constante dégradation (comme d’ailleurs la majorité de nos stades en besoin pressant d’un plus de rigueur car tombant en ruines) qu’est cet antre de Tchaker entré dans l’histoire au détour de nombre d’exploits retentissants réalisés depuis au moins la fin de la 1ère décennie des années 2000. Sur la pelouse duquel ont été écrits de belles pages comme les deux qualifications successives aux phases finales des Coupes du monde 2010 et 2014. Avant cette explication, sur un terrain en piteux état, devant une bonne et coriace sélection de la RD Congo (le score de parité, 1-1, est là, en plus de l’opposition forte imposée par l’adversaire sur le plan physico-tactique notamment par les camarades de l’excellent Bakambu, pour prouver que les «Verts» ont encore du pain sur la planche pour espérer mener à bien les prochains duels, ce dont le coach est conscient lui qui dira que tout n’a pas été parfait et que quelques éléments l’ont déçu), c’est un entraîneur qui n’a décidément pas la langue dans la poche qui a encore … dit. Dit ce qu’il avait à et fallait dire en pointant du doigt la gestion de Tchaker. Avec des propos amers et tout de justesse. À l’image de cette phrase sans équivoque, lui qui veut bien rappeler à tout le monde qu’il est là pour travailler et que l’enchaînement de certaines affaires le fatiguent plus que ne l’empêchent de travailler selon sa propre philosophie.
«Tchaker» pour tout… dire !
Avait-il raison de qualifier de «bricolage» ce qui se fait à Blida, véritable point de fixation avant (et après bien sûr, les choses ne vont sûrement s’arranger, comme par enchantement, sur un simple claquement de doigts et de simples promesses) ce test amical contre un accrocheur et teigneux onze congolais révélant quelques lacunes côté algérien (une prestation d’ensemble à la limite en dessous de la moyenne pour ne pas dire décevante et donc des espérances mais pleine d’enseignements, on peut l’imaginer) confirmant ses craintes de départ. On peut lire, entre autres : «Ce qui est en train de se faire au stade Tchaker c’est lamentable. Me chagrine. Malheureux de le dire.» Dépité (c’est lui qui le répète), il enfonce le clou quand il aborde l’épisode Algérie- Maroc comptant pour le dernier tour des qualifications pour le CHAN 2021. On ouvre à nouveau les guillemets : « J’ai assisté au triste spectacle de ce match. Une pelouse en piteux état, l’hymne national diffusé via un téléphone portable sur Youtube et l’éclairage qui s’en va en plein match.» Après un titre de champion d’Afrique tout frais, ça la f… t vraiment mal, serait-il tenté de souligner. Des regrets, il n’en manque pas. Parmi lesquels, il reconnaît que, «sur le plan infrastructurel, on est dans la difficulté (…) Sur ce que j’ai vu hier (on peut parier que l’appréciation s’est aggravée un peu plus à l’arrivée de cette répétition contre le Congo sur laquelle il a beaucoup à dire et il le dira à son vestiaire sans se dérober, ndlr), je suis attristé. Ça fait mal au cœur.» Sans concession, comme pour l’affaire dite des consultants qu’il ne ménagera point en usant de qualificatifs qui ont fait effet et entraîné une véritable onde de choc, il assène sans sourciller, que «c’est criminel de ne pas avoir une pelouse digne du statut de l’E.N.» Résultat des courses, il avertit «ne pas être en mesure de promettre que le stade de Blida accueillera encore, dans un avenir proche, nos prochaines rencontres internationales.» Pourquoi la Colombie en France et pas à Blida alors que le public algérien méritait bien un tel cadeau? « Il ne faut pas aller chercher loin les raisons.» Tout simplement. Libre aux officiels, le ministre de tutelle notamment, de ressasser et de mettre en avant les moyens «considérables» que possède notre pays de ce côté particulier de la pratique sportive avec des infrastructures «dignes des plus nantis et capables de permettre l’organisation des plus grands événements.» Discours creux et sans réelle prise sur la réalité. À la limite du démagogique. On arrête de parler messieurs. Surtout pas dans ce chapitre. Merci Belmadi d’être là (encore et toujours) pour confondre un peu tout le monde et remettre bien des choses à leur juste place. Merci encore… Merci également Tchaker de tout dire après le révélateur « 5 Juillet. »
A. A.