Le Conseil exécutif de l’Union africaine, réuni à Niamey vendredi passé, à l’occasion de sa 35e session ordinaire, a réitéré l’attachement de l’Union au droit de tous ses Etats membres de participer pleinement aux réunions de partenariats qui lient l’Union africaine à d’autres ensembles régionaux. Lors des débats sur cette question et malgré plusieurs manœuvres visant à remettre en cause cette réalité, le Conseil exécutif a opté pour la préservation de l’unité de l’organisation en consacrant, une nouvelle fois, les décisions antérieures relatives au format de participation dans les réunions de partenariats.
Le Maroc, qui a essuyé un cuisant échec lors des travaux du Comité des représentants permanents, a tenté de rouvrir le débat sur cette question au niveau du Conseil exécutif par ses alliés interposés, dans l’espoir d’obtenir une décision qui pourrait remettre en cause le droit de la République sahraouie de prendre part, en tant qu’Etat membre, aux réunions de partenariats de l’Union avec le reste du monde.
Malgré le débat houleux qui s’en est suivi et les manœuvres dilatoires adossées sur des interprétations fallacieuses des décisions de l’Union africaine, les Etats membres ont démontré leur unité autour de ce principe représentant pour eux un gage de dignité et d’unité sur lequel aucune concession n’est possible. Et certainement pas à un Etat, le Maroc, qui bafoue au quotidien la charte de l’UA , en poursuivant son occupation d’un Etat membre.
La ferme position adoptée par l’Union africaine fait clairement le distinguo entre les partenariats de l’Union avec des ensembles régionaux, où le droit de participation est garanti pour tous les Etats membres, et les partenariats liant le continent avec des partenaires individuels. Sur ce dernier type de partenariats, le Conseil exécutif a renvoyé la question, pour d’amples réflexions, au sous-comité chargé de la coopération multilatérale, en vue de parvenir à une formule de représentation qui garantit la dignité de l’Afrique à travers une représentation réduite. Pour rappel, et s’agissant précisément des partenariats avec un partenaire individuel, l’Union africaine a déjà une formule dite de «Banjul» qui implique un nombre réduit d’Etats membres selon des critères institutionnels. Celle-ci a été révisée avec une décision adoptée en janvier 2017, de faire représenter l’Afrique par la troïka de la présidence de l’Union africaine, les présidents des communautés économiques régionales, ainsi que le président de la commission de l’UA.
Par ces manœuvres visant à remettre en cause cette réalité, le Maroc reste le seul pays, parmi les 55 Etats membres de l’UA, à proposer cette trompeuse et insistante réforme du CPS, érigée en seul élément de langage de sa diplomatie depuis son élection au sein de cet organe, en marge du 30e Sommet de l’UA en janvier 2018, alors même que d’autres questions plus cruciales sont à l’ordre du jour.
D’ailleurs, des sources, au fait du dossier, soulignent qu’il se dégage une unanimité des membres du CPS pour dire que le protocole instituant cet organe est complet et n’a pas besoin de refonte, si ce n’est une réflexion mûrie pour réussir sa mise en œuvre optimale.
M. B.
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