Dans un long message, adressé hier à la Nation, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a annoncé le report de la Présidentielle, son retrait de la course électorale, ainsi qu’un ensemble de décisions rappelant la tenue d’une Conférence de consensus national, un changement important au sein du gouvernement, l’institution d’un gouvernement de compétences nationales… En somme, des décisions pour amorcer une période de transition pour la mise en place d’une deuxième République.
«L’Algérie traverse une étape sensible de son Histoire. Ce 8 mars, pour le troisième vendredi consécutif, d’importantes marches populaires ont eu lieu à travers le pays. J’ai suivi ces développements et, comme je vous l’ai déjà annoncé le 3 de ce mois, je comprends les motivations des nombreux compatriotes qui ont choisi ce mode d’expression dont je tiens, une fois de plus, à saluer le caractère pacifique», écrit le chef de l’état.
«Je comprends tout particulièrement le message porté par les jeunes en termes, à la fois, d’angoisse et d’ambition pour leur avenir propre et pour celui du pays. Je comprends aussi le décalage qui a pu être source de préoccupation entre, d’un côté, la tenue de l’élection présidentielle à une date techniquement appropriée en tant que jalon de gouvernance dans la vie institutionnelle et politique et, de l’autre, l’ouverture, sans délai indu, du vaste chantier, politiquement hautement prioritaire, de conception et de conduite de réformes profondes dans les domaines politique, institutionnel, économique et social, avec la participation la plus large possible et la plus représentative de la société algérienne, y compris la juste part devant revenir aux femmes et aux jeunes (…)», explique le message du Président.
Ainsi, comme engagements déjà pris dans sa lettre-programme électorale du 10 février dernier, le président Bouteflika rappelle ses promesses à travers sept points :
1- «Il n’y aura pas de cinquième mandat»
«Il n’y aura pas de cinquième mandat et il n’en a jamais été question pour moi, mon état de santé et mon âge ne m’assignant comme ultime devoir envers le peuple algérien que la contribution à l’assise des fondations d’une nouvelle République en tant que cadre du nouveau système algérien que nous appelons de tous nos vœux.
Cette nouvelle République et ce nouveau système seront entre les mains des nouvelles générations d’Algériennes et d’Algériens qui seront tout naturellement les principaux acteurs et bénéficiaires de la vie publique et du développement durable dans l’Algérie de demain.»
2- La présidentielle 2019 reportée ultérieurement
«Il n’y aura pas d’élection présidentielle le 18 avril prochain. Il s’agit ainsi de satisfaire une demande pressante que vous avez été nombreux à m’adresser dans votre souci de lever tout malentendu quant à l’opportunité et à l’irréversibilité de la transmission générationnelle à laquelle je me suis engagé. Il s’agit aussi de faire prévaloir la noble finalité des dispositifs juridiques qui réside dans une saine régulation de la vie institutionnelle et dans l’harmonie des interactions socio-politiques, sur une observation rigide d’échéances pré-établies.
Le report de l’élection présidentielle qui a été réclamé vient donc pour apaiser les appréhensions qui ont été manifestées afin d’ouvrir la voie à la généralisation de la sérénité, de la quiétude et de la sécurité publique, dans l’objectif d’entreprendre ensemble les actions d’importance historique qui permettront de préparer le plus rapidement possible l’avènement d’une nouvelle ère en Algérie.»
3 – Des changements «importants» au sein du Gouvernement
«Dans la perspective d’une mobilisation accrue des pouvoirs publics et du rehaussement de l’efficacité de l’action de l’Etat dans tous les domaines, j’ai décidé de procéder tout prochainement à des changements importants au sein du Gouvernement. Ces changements constitueront une réponse adéquate aux attentes dont vous m’avez saisi, ainsi qu’une illustration de ma réceptivité à l’exigence de reddition de comptes et d’évaluation rigoureuse dans l’exercice des responsabilités à tous les niveaux et dans tous les secteurs.»
4 – Une Conférence nationale inclusive et indépendante
«La Conférence nationale inclusive et indépendante sera une enceinte dotée de tous les pouvoirs nécessaires à la discussion, l’élaboration et l’adoption de tous types de réformes devant constituer le socle du nouveau système que porte le lancement du processus de transformation de notre Etat-nation, que j’estime être ma mission ultime en parachèvement de l’œuvre dont Dieu Tout-Puissant m’a accordé la capacité et pour laquelle le peuple algérien m’a donné l’opportunité.
Cette conférence sera équitablement représentative de la société algérienne comme des sensibilités qui la parcourent. Elle organisera librement ses travaux, sous la direction d’une instance présidentielle plurielle, avec à sa tête un président qui sera une personnalité nationale indépendante, consensuelle et expérimentée. La conférence doit s’efforcer de compléter son mandat avant la fin de l’année 2019.
Le projet de Constitution qui émanera da la Conférence sera soumis à un référendum populaire. La Conférence nationale indépendante fixera souverainement la date de l’élection présidentielle à laquelle je ne serai en aucun cas candidat.»
5 – La Présidentielle aura lieu après la Conférence nationale
«L’élection présidentielle qui aura lieu dans le prolongement de la conférence nationale inclusive et indépendante sera organisée sous l’autorité exclusive d’une commission électorale nationale indépendante dont le mandat, la composition et le mode de fonctionnement seront codifiés dans un texte législatif spécifique qui s’inspirera des expériences et des pratiques les mieux établies à l’échelle internationale. La création d’une commission électorale nationale indépendante est décidée pour répondre à une revendication largement soutenue par les formations politiques algériennes ainsi qu’à une recommandation constante des missions d’observation électorale des Organisations internationales et régionales invitées et reçues par l’Algérie lors des consultations électorales nationales précédentes.»
6- Un Gouvernement de compétences nationales
«Dans le but de contribuer de manière optimale à la tenue de l’élection présidentielle dans des conditions incontestables de liberté, de régularité et de transparence, il sera formé un Gouvernement de compétences nationales bénéficiant du soutien des composantes de la Conférence nationale. Ce Gouvernement assumera la supervision des missions de l’administration publique et des services de sécurité et apportera sa pleine collaboration à la commission électorale nationale indépendante.
Pour sa part, le Conseil constitutionnel assumera, en toute indépendance, les pouvoirs que lui confèrent la Constitution et la loi en matière d’élections présidentielles.»
7 – Veiller à la poursuite du fonctionnement des institutions
«Je m’engage solennellement devant Dieu le Tout-Puissant et devant le peuple algérien à ne ménager aucun effort pour que les Institutions, structures, démembrements de l’Etat et collectivités locales se mobilisent pour concourir à la pleine réussite de ce plan de travail. Je m’engage également à veiller à ce que toutes les Institutions constitutionnelles de la République poursuivent scrupuleusement l’accomplissement de leurs missions respectives et exercent leurs pouvoirs respectifs au service exclusif du peuple algérien et de la République. Je m’engage enfin, si Dieu m’accorde vie et assistance, à remettre les charges et les prérogatives de Président de la République au successeur que le peuple algérien aura librement élu.»
Farid G. /APS
À LA FAVEUR DE LA SIGNATURE D’UN DÉCRET PRÉSIDENTIEL
Création du poste de vice-Premier ministre
Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a signé lundi deux décrets présidentiels, dont un portant création de poste de vice-Premier ministre, indique un communiqué de la Présidence de la République.
Le premier décret présidentiel « rapportant les dispositions des décrets présidentiels No 19-08 du 17 janvier 2019, portant convocation du corps électoral en vue de l’élection du président de la République ». Le second décret présidentiel porte sur la création de la fonction de vice-Premier ministre.
APS
LE PRÉSIDENT NOMME BEDOUI EN REMPLACEMENT D’OUYAHIA
Lamamra vice-Premier ministre
Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a reçu, hier à Alger, MM. Noureddine Bedoui et Ramtane Lamamra. Lors de cette audience, le chef de l’ÉEtat a procédé à la nomination de M. Bedoui au poste de Premier ministre en remplacement de M. Ahmed Ouyahia. M. Bouteflika a également nommé, à la même occasion, M. Lamamra au poste de vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères. Le président Bouteflika a chargé M. Bedoui de former le nouveau gouvernement.
Dissolution de la HIISE
Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a signé hier un décret présidentiel mettant fin aux fonctions du président de la Haute Instance indépendante de surveillance des élections (HIISE), Abdelouahab Derbal, et des membres désignés de cette Instance, indique un communiqué de la Présidence de la République.
APS
SITUATION SÉCURITAIRE AUX FRONTIÈRES
Le président Bouteflika reçoit Gaïd Salah
Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a reçu, hier à Alger, le vice-ministre de la Défense nationale, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP), le général de corps d’Armée, Ahmed Gaïd Salah.
Lors de cette audience, M. Gaïd Salah a présenté un rapport sur la situation sécuritaire au niveau national notamment au niveau des frontières.
APS