Il semble bien que le FLN new look est bien partie pour se ré-amarrer à son orthodoxie qui avait, par le passé, fait sa force. Des sources proches de Belkhadem confirment, au Courrier d’Algérie, que l’ancien chef du gouvernement et homme fort du parti, reçoit beaucoup de figures de la vielle garde du parti. Belkhadem reçoit chez lui, rarement au siège du parti. à ce niveau de la réflexion politique, les appartés sont plus rentables que les conciliabules en groupe. Il faut faire court et rapide.
Belkhadem a promis la rappel des caciques du parti avec qui il s’entendait bien avant sa mise à l’écart il y a quatre ans, d’autant plus que Ould Abbès s’était mis toute la « vieille garde » sur le dos. à quelques jours de la fin de l’année 2018, le FLN veut sortir grandi, ou en tout cas, plus soudé après une année ould-abbassiène chaotique, émaillée par des exclusions, des prises de positions politiques non-conventionnelles, des mises à l’écart et le no man show vaudevillesque du désormais ancien secrétaire général. De toute évidence, le retour de Belkhadem est joint à une mission bien spécifique. Il a été, outre chef du parti, chef du gouvernement, homme de la réconciliation nationale, le président l’ayant affublé souvent, avant 2006, de missions plénipotentiaires aussi bien en Algérie qu’à l’étranger.
Quelques jours seulement après la mise à l’écart attendu d’Ould Abbès, Belkhadem a été reçu par le coordinateur du parti, Mouad Bouchareb. Un retour politique en force à la lisière de 2019, année cruciale pendant laquelle le président de la république, dans tous les cas de figure, aura besoin de ses cartes maîtresses, notamment au sein de l’appareil du FLN, puissante machine électorale à nulle autre pareille. Il va sans dire que le come-back a forcément été approuvé par Bouteflika et son entourage. Il est pratiquement de l’ordre de l’invraisemblable que Mouad Bouchareb pût, de son propre chef, inviter Belkhadem à une consultation de cette importance et à cette date précise.
Abdelaziz Belkhadem dit aussi vouloir « lutter contre les corrompus et les intrus du FLN », parce que « le FLN n’est pas une société par action. Il n’est ni à louer, ni à vendre ». Reste à savoir qui aura les commandes du FLN. Il semble bien que le jeune et inexpérimenté Bouchareb n’est là que d’une manière tout à fait provisoire, et que le relais sera de toute évidence passé à quelqu’un qui serait capable de réunir, régler et réglementer les rangs fort dispersés du parti. Sur ce plan-là, Belkhadem se pose en garant de l’orthodoxie du FLN.
I.M. Amine