Une des cinq questions clés qui ont fait l’objet d’un atelier technique lors de la récente rencontre Gouvernement-walis, était l’entrepreneuriat local à asseoir dans un territoire qui se veut attractif et prometteur à l’investissement. Ainsi, les travaux de cet atelier ont débouché sur le transfert de compétence du niveau central vers la wilaya concernant la gestion des investissements. C’est-à-dire, le traitement des demandes portant investissement local échoit aux walis. Quoique la nouvelle prérogative accordée se limite à tout projet n’excédant pas les 10 millions de dinars, elle représente beaucoup et représente un acquis pour bon nombre d’investisseurs. C’est ce que pense Mohamed Sayoud, expert et consultant dans le domaine des investissements industriels, interrogé hier à l’effet de connaître son avis sur la question. « C’est une bonne décision mais il faut surtout la suivre à la lettre. C’est-à-dire l’appliquer sur le terrain pour faciliter et encourager davantage l’investissement local. C’est plus que nécessaire car l’Algérie est à la traine dans ce domaine», estime notre interlocuteur comme pour inciter les autorités, le gouvernement en particulier, à aller encore plus de l’avant pour rattraper le retard accusé par le pays. En d’autres termes, imposer le rythme nécessaire à la démarche consistant à asseoir une véritable industrie productive affranchie de l’économie de la rente. Également dans le même cadre, les walis et les walis délégués ont hérité de l’approbation des décisions portant concession du foncier industriel au profit des investisseurs. Un autre problème de moins auquel fait référence Sayoud, qui émet toutefois des remarques quant à la viabilisation des zones industrielles, dont un programme national de 50 ZI est en cours de réalisation. «Pour accompagner l’investisseur sur le terrain il faut créer des zones industrielles clé en main. C’est-à-dire construire des hangars de diverses surfaces et les louer aux investisseurs à des prix raisonnables», plaide celui qui défend une stratégie d’ouverture de nouveaux créneaux d’investissement, parmi ceux peu investis ou inexistants en Algérie. Pour cet expert algéro-allemand, on n’a même pas besoin de creuser les méninges ou d’inventer des solutions qui existent déjà et qui ont pris cours dans plusieurs pays qui ont réussi à mettre en place des pôles d’investissements diversifiés. Sayoud en veut pour exemple, «Les Turcs, les Chinois, les Allemands, les Italiens… etc., qui ont adopté ces solutions immédiates et pratiques. Pour réussir notre diversification économique il faut, par exemple, construire 100 hangars de 1 000 m2 comme le font les Chinois. Ces derniers n’ont besoin que de 10 mois de délais pour terminer un projet pareil. Cette démarche donnera un coup de pousse à notre économie industrielle. Elle ne pourrait décoller que de cette façon. Sinon, l’Algérie ne pourra jamais avancer dans encore 30 ans», a encore suggéré, tout en mettant en garde, notre interlocuteur.
Farid Guellil
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