Depuis de nombreuses années, la femme algérienne joue un rôle fondamental dans tous les domaines. grâce a sa subtilité elle est actuellement omniprésente dans le gouvernement, prenant l’exemple de la ministre de l’éducation, Nouria Benghebrit, et la ministre de la Solidarité, de la Famille et de la Condition de la femme, Ghania Eddalia.
De plus, et sans aucun doute, la femme algérienne a constitué aussi un élément vital durant la guerre de Libération nationale. Malgré ça, elle subi quotidiennement des actes de violence, 7061 est le nombre des femmes violentées durant les 9 premiers mois de cette année.
Ce nombre a été déclaré par une commissaire de police, chef du bureau national de protection des catégories vulnérables : Mme khouas yasmine lors d’un forum de la Sûreté nationale, a l’occasion de la célébration de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes (Le 25 novembre). A l’instar de plusieurs pays, l’Algérie a mis en place de nombreuses initiatives afin de faire reculer ce fléau, mais elles restent, selon les spécialistes, insuffisantes, nous sommes face à de multiples interrogations qui demeurent sans réponse claire et précise.
Quelles sont les raisons de ce phénomène ? Pourquoi les volontés du gouvernement algérien restent insuffisantes ? Comment lutter contre ce phénomène ?
Pour répondre à ces interrogations, on s’est rapproché du réseau Wassila. Il s’agit d’un centre d’écoute au profit des femmes et des enfants victimes de violence.
Selon l’une de ses membres, ce phénomène est lié au système patriarcal qui, consacrant la domination masculine, octroie aux hommes le droit de violence sur les femmes. Elle souligne qu’ en Algérie et grâce à la médiatisation des exactions dans les années 1990, notamment la visibilité des enlèvements d’innombrables femmes réduites, dans les maquis, à l’esclavage domestique et sexuel, rendait impossible le silence sur les autres violences, plus précisément : familiales. Elles sont donc sorties de l’ombre et de nombreuses initiatives ont été mises en place, mais elles restent, selon elle, insuffisantes, pour les raisons suivantes :l’absence de suivi, le manque de concertation entre les différents acteurs de l’aide, institutionnels et sociaux. De plus, elle pense que le fait de balloter la femme, qui désire obtenir réparation; d’institution en institution, d’un tribunal à un autre, d’audience en audience, est aussi une autre forme de violence .
A la fin, elle nous propose un traitement et une prévention différents qui, selon elle, doivent être coordonnés ,inscrits dans une politique d’aide aux victimes visant, par exemple, à l’élaboration et l’application de protocoles nationaux, de prises en charge spécifiques des victimes (le viol entre autres),elle rajoute aussi qu’ il est temps que la victimologie sorte de l’improvisation, de la dispersion et d’un suivi à court terme et qu’elles sortent aussi du champ exclusif de l’action humanitaire. Elle propose l’organisation d’un tel accompagnement sur le terrain, par le biais d’échanges d’expériences et d’une séance altière de débat impliquant les principaux secteurs concernés, afin d’apporter des réponses concrètes aux besoins des femmes victimes. Alors, la victime sera peut-être reconnue dans une première étape pour son droit à la sécurité, puis pourra sortir de ce statut en mobilisant ses ressources personnelles et sa capacité de riposte, dans une deuxième étape .
Donc, si vous subissez des violences verbales ou physiques : pensez à briser le silence et à pousser la porte du commissariat, n’ayez pas peur du regard de la société et ayez les reins solides pour dénoncer ces actes.
Nadira Benteboula