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75% DE LA PRODUCTION DES MATÉRIAUX DE CONSTRUCTION EN BAISSE ET 175 000 OUVRIERS RISQUENT DE SE RETROUVER AU CHÔMAGE : Les professionnels du bâtiment dans le rouge

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Largement dépendants des subventions de l’État, les professionnels du bâtiment subissent de plein fouet la chute des revenus du baril de pétrole qui a fait fondre les réserves financières du pays. En effet, selon un communiqué émanant de l’Association générale des entrepreneurs algériens (AGEA), la production en matériaux de construction a baissé de 70 à 80%.

Une situation qui risque de se répercuter négativement sur 36 500 entreprises qui sont en voie de fermeture, ce qui mettra au chômage plus de 175 000 ouvriers, a précisé l’AGEA. Au moment où les statistiques officielles font état d’une hausse de la production de ciment, l’AGEA vient de démentir implicitement ces derniers en évoquant la stagnation de ce marché.
«L’Assemblée générale, qui se tiendra le 7 septembre prochain, se focalisera sur la situation socio- économique actuelle du pays. Une situation caractérisée par l’incertitude qui règne sur tous les secteurs d’activité y compris le secteur du bâtiment», a précisé le communiqué de l’AGEA avant de noter que « 36 500 entreprises dans le secteur s’acheminent inévitablement vers la fermeture  et l’arrêt total de leurs activités, ce qui revient à envoyer au chômage pas moins de 175 000 ouvriers, à la veille de la rentrée sociale ».
Il est à rappeler que l’AGEA a, lors de sa dernière assemblée tenue le 10 avril 2019, fait des propositions qui ont été transmises aux hautes autorités du pays, portant essentiellement sur un appel au dialogue sur les questions économiques, sans résultat tangible. «Ces propositions n’ont eu aucun écho tout du moins à notre niveau» lit-on dans ce communiqué.
L’AGEA reste, malgré ce silence, plus que jamais ouverte au dialogue aussi bien avec les pouvoirs publics, qu’avec la nouvelle instance qui est le panel de dialogue et de médiation. «Ces appels au dialogue sont toujours valables et plus que jamais d’actualité».
Les rédacteurs du communiqué tiennent à préciser que leur association «est agréée et conforme aux lois de la République et ne dépend d’aucune autre association patronale quelle que soit son statut».
Aussi, l’AGEA  a affirmé sa disposition au dialogue, tout en refusant de voir des personnes isolées et «qui ne représentent qu’elles-mêmes», désignées comme étant interlocuteur dans ce dialogue. «Étant une organisation nationale et respectable, elle ne discutera et se mettra à table qu’avec des entités ou des organisations respectables; étant convaincue que seul un dialogue et une médiation sérieux, responsables et continus, pourront sauver l’économie de notre pays et à travers elle, notre Algérie », a précisé le communiqué.
Pour rappel, dans un courrier datant du 10 juin dernier, l’AGEA avait interpellé le Premier ministre, Noureddine Bedoui, en alertant quant à la «fermeture de 3 200 entreprises et d’une perte de 265 000 emplois depuis décembre 2018».
Pour expliquer la situation, l’AGEA avait évoqué, «les énormes impayés des entreprises, l’absence de plans de charges en raison de la stagnation de la situation économique du pays, le harcèlement des entreprises par les différentes caisses malgré leurs impayés et le silence total des pouvoirs publics quant à nos appels au dialogue». Autrement, à l’époque, l’AGEA n’a pas abordé la question de la baisse de la production des matériaux de construction.
Plus loin, il convient de rappeler que l’AGEA avait menacé en 2017 de geler tous les projets de logements en raison des redevances non-payées par l’État. Le Premier ministre de l’époque, Abdelmadjid Tebboune, avait décidé de débloquer 60 milliards de DA au profit des maitres d’œuvres pour permettre la réalisation des projets.
À noter que les entreprises étatiques sont elles aussi concernées par cette crise. En effet, de nombreux travailleurs de Cosider TP M 38 de Constantine, chargés de la réalisation de l’extension et du volet construction d’ouvrage d’art du tramway, avait organisé le 18 août une grève illimitée.
Ces tensions qui se multiplient dans le secteur du BTPH mettent en péril ces projets, ainsi que toute l’économie nationale. C’est, d’ailleurs, l’une des raisons qui font retarder la réception des projets.
Lamia Boufassa

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