La Déléguée nationale à la promotion et la protection de l’enfance, auprès de l’Organe national de la protection et de la promotion de l’enfance (ONPPE), Meriem Chorfi, a fait savoir que son organisme a reçu, «de janvier dernier jusqu’à jeudi passé, 22 144 cas d’atteinte aux droits de l’enfant», en marge de son intervention au Forum d’El-Moudjahid. Des statistiques alarmantes alerte l’ONPPE, qu’il a pu établir via 1244 appels d’alertes au numéro vert gratuit 11/11.
Nombreux demeurent encore les enfants victimes de violences, qu’elles soient physiques, psychologiques ou sexuelles, au vu uniquement de ceux qui ont été recensés, durant la période précitée, via les appels au numéro vert 11/11, alors que dans beaucoup d’autres cas, le silence, la passivité et surtout la non assistance aux personnes en danger persistent, contribuant ainsi directement ou indirectement à faire subir des supplices à de nombreux autres enfants qui échappent au recensement de l’Organe de Mme Meriem Chorfi, et à d’autres organes et associations en charge de l’enfant algérien. Plus précise dans son intervention, Meriem Chorfi a indiqué que parmi les 22 144 enfants violentés, 1271 garçons et 873 petites filles, nombreux parmi eux sont ceux et celles ayant été contraints de se livrer à la mendicité, alors que d’autres «ont subi des abus sexuels hélas dans le milieu familial, outre ceux et celles qui ont été jetés dans la vie des adultes» a-t-elle précisé. Poursuivant, l’ex-juge des mineurs, d’un ton rassurant, a affirmé que «les signalements enregistrés» par ses services, ont été traités «au cas par cas» procédure assurée, a-t-elle fait savoir, «en étroite collaboration avec les personnels en charge de ce genre d’affaires», citant les ministères de la Solidarité et de la Justice. La situation de violation des droits de l’enfant a connu une détérioration alarmante, ont averti les présents, au Forum d’El-Moudjahid, dont la responsable de l’ONPPE, qui, déplorant «la hausse du nombre d’actes de violence commis contre les enfants en 2019», a tiré la sonnette d’alarme, en lançant un appel. «Je saisis cette occasion pour rappeler à l’ensemble des citoyens la dangérosité du phénomène de violence faite à l’encontre des enfants», et je les invite, a-t-elle poursuivi, «à témoigner en cas de suspicion d’un acte ou d’inquiétude sur le comportement d’adultes à l’égard des enfants » et à signaler toute situation de la sorte au numéro vert 11/11». Il y a lieu de noter que dans cette progression inquiétante de violations des enfants, garçons et filles, selon les statistiques de l’organe de Meriem Chorfi, est très loin de la réalité amère dans laquelle sont plongés, pour des raisons multiples, d’autres enfants, dont la précarité des conditions de leur vie. Vulnérables, ces gosses et adolescents échappant aux yeux des associations et des organes en charge de ces questions et subissent davantage les conséquences du poids du silence, sur leurs cas, des autorités comme de la société, pour ne citer que les enfants qui vagabondent à longueur de journée, ne passant pas inaperçus, sauf pour ceux qui voient en eux une proie facile, pour leur forfaits. Des enfants qui ne peuvent crier leur douleur, lancer des SOS ou se prémunir des dangers qui les guettent, car le fardeau de l’abandon, des tabous et de leur vulnérabilité, les dépassent.
Mohamed Amrouni