Soucieuse de diversifier son économie pour sortir de la dépendance aux hydrocarbures, l’Algérie a décidé d’exploiter toutes les richesses dont regorge son sous-sol. À commencer par les gisements des mines. Le dossier a quitté les tiroirs depuis plusieurs mois maintenant. On pense notamment à la mine de fer de Gara Djebilet, à Tindouf, et à celle de phosphate de Bled El Hadba dans la wilaya de Tébessa. Une fois opérationnels, les deux sites miniers du sud-ouest et du nord-est du pays sont capables de propulser l’Algérie à la position de leader à l’échelle du continent. Ce n’est pas un simple slogan. Ces mégas-projets commencent réellement à sortir de terre. Pour ce faire, les hautes autorités du pays ont mis les moyens qu’il faut. Au Conseil des ministres, par exemple, le président de la République, continue à mettre la pression, coup sur coup, à l’effet de livrer ses projets dans les délais impartis. Ce n’est pas par démagogie qu’il relance le Gouvernement auquel il a été enjoint de veiller scrupuleusement sur le respect des délais. L’ambition de placer l’Algérie comme puissance économique à partir de 2027 n’autorise aucune perte de temps. Le proverbe populaire selon lequel « Koul otla fiha khir » (Ce qui est différé n’est pas perdu) ne passe pas ! Ainsi, en l’annonçant le 19 mai dernier, devant les étudiants, à Alger, le Président a la pleine conscience que le défi fixé à l’horizon ne permet pas la procrastination. L’objectif d’atteindre un chiffre de 400 milliards de dollars de PIB est en jeu. On le sait, le dossier relatif aux mégas-projets de Tindouf et Tébessa est mené suivant un plan d’action bien étudié et sur lequel le chef de l’État veille en personne. Pour preuve, sa visite, en novembre 2023, sur le chantier de Gara-Djebilet pour la pose de la première pierre concernant deux projets : L’usine de traitement du minerai de fer et la voie ferrée Béchar-Tindouf-Gara Djebilet. Disposant de réserves estimées à 3 milliards de tonnes de minerai de fer, cette mine commencera à en produire 2 millions de tonnes et ambitionne d’atteindre quelque 50 millions d’ici 2040. C’est sans compter sur les autres installations, ainsi qu’une ville minière devant abriter quelque 5000 habitants. Au nord-est du pays, le projet de phosphate de Bled El-Hadba à Tébessa n’est pas moins important. Les réserves de cette mine dépasse 2,8 milliards de tonnes de phosphate brut. Ce projet permettra d’augmenter les capacités nationales à 10 millions tonnes par an pour des rentrées en devise de plus de 6 milliards USD par an. L’utilité sur le plan financier est telle que ces deux projets, ajoutés aux mines aurifères de Tamanrasset, sont capables d’engranger 10 milliards de dollars à l’export. Avis de l’économiste, Karim Brouri, qui s’était confié à nos confrères d’El – Moudjahid. De quoi porter en haut le niveau du PIB aux côtés d’autres secteurs florissants, tels que l’agriculture et l’industrie du médicament. Le défi vaut la peine d’être relevé. L’émergence de notre économie en dépend.
Farid Guellil