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14e MARDI DE MOBILISATION : Les étudiants de pair avec le mouvement citoyen

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Hier encore, comme chaque mardi, et avec la même détermination depuis le 26 février dernier, les étudiants et enseignants ont marché massivement et pacifiquement à travers des actions simultanées menées à travers le pays. Il s’agit de la 14e mobilisation estudiantine de suite. À Alger, la marche a drainé des milliers d’étudiants qui ont battu le pavé des boulevards et rues importantes de la capitale. La procession humaine s’est ébranlée de la Fac centrale en prenant la direction de la Place des Martyrs.

L’action de protestation pacifique de la famille estudiantine se veut un soutien «aux revendications populaires légitimes pour un changement radical du système politique en place et l’édification d’un État de droit.» Autres revendications, les étudiants ont exprimé lors des marches organisées à travers le pays  leur «rejet de la présidentielle du 4 juillet prochain», exigeant «une transition démocratique sans les 3B (Bensalah, Bedoui et bouchareb).»
Une grande foule composée des étudiants et enseignants des établissements universitaires d’Alger et ses environs a été enregistrée. Toutefois, la police déployée massivement est intervenue, pour empêcher les étudiants d’aller jusqu’au bout de leur marche pacifique, à savoir de la Fac Centrale… jusqu’à la Place des Martyres.

En route pour se réapproprier les «espaces publics»
Tout a commencé à 10 h, près de la Fac Centrale, le  lieu de rencontre des étudiants, annoncé auparavant sur les réseaux sociaux. La marche s’est ébranlée par la suite vers le nouvel itinéraire, en direction de la Place des Martyres.
Les étudiants ont commencé par entonner l’hymne national Qassaman et des chants patriotiques, cela avant de clamer «la khawf la ro3b, echari3 milk echa3b» (vous ne nous faites pas peur, la rue appartient au peuple, NDLR).»
Un slogan qui se veut une promesse d’aller jusqu’au bout de leur action pacifique. Mais au fur et à mesure que le cortège avance, nous avons appris que la Grande-Poste était déjà quadrillée. Quand la marée humaine arrivé au jardin jouxtant l’esplanade de la Grande-Poste, les manifestants s’aperçoivent que la rues Asselah Hocine, et le Boulevard Zighoud Youcef étaient interdits d’accès.
En effet, une armada de policiers antiémeute et des véhicules blindés, ont coupé les routes précitées, comme ce fut le cas dans presque chaque coin des rues et boulevards du centrer d’Alger.
Dès lors, les étudiants décident d’éviter le face-à-face avec les policiers, et le cortège a pris le chemin du port d’Alger pour contourner le cordon sécuritaire et atteindre la Place des Martyrs. Après avoir évité l’affrontement, les étudiants, notons-le, ont tenu à saluer «les policiers » restés debout, surpris et étonnés.
Dans ce sillage il y a lieu de noter que les étudiants ont porté en tête du cortège une grande banderole dans laquelle on pouvait lire « Il est interdit de nous interdire de nous rassembler.»
Des pancartes ont été également brandies par les étudiants pour dénoncer la répression policière à l’instar de « stop students repression» (arrêtez de réprimer les étudiants :NDLR).»

Un dispositif sécuritaire impressionnant !
Le dispositif de sécurité déployé depuis les premières heures de la matinée de la journée d’hier était imposant.
Ainsi, alors que les étudiants avançaient vers le port d’Alger, ils se sont retrouvés soudain encerclés. Car la police leurs a bloqué la route, juste à proximité de la gare d’Alger. Mais, les tentatives des policiers d’empêcher les étudiants de regagner la Place des Martyres a fait réagir plusieurs citoyens.

Interpellation de plusieurs citoyens venus appuyer les étudiants
Hélas, plusieurs entre eux ont été interpellés par la police, alors qu’ils scandaient à l’adresse de l’impressionnant dispositif sécuritaire en face, «Silmiya Silmiya, (pacifique pacifique :NDLR)» et insistaient pour soutenir l’actions pacifique des étudiants jusqu’à la Place des Martyres.
Conscients qu’ils ne pouvaient plus avancer, les étudiants ont décidé de rebrousser chemin. Ils ont dû se replier pour rejoindre le point de départ du rassemblement dans la matinée, soit la Fac Centrale, avant de se disperser dans le calme. Il y a lieu de noter enfin qu’ « au niveau du jardin Sofia une octogénaire a lancé à l’adresse des policiers : « honte à vous ce sont nos enfants. Ils étaient là parmi nous durant les vendredis à se réapproprier dans la joie les espaces publics. »
Mohamed Amrouni

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