La pré-domiciliation bancaire électronique rendue obligatoire depuis le 15 mars dernier a contribué selon le vice-président de la Confédération des industriels algériens (CIPA) au blocage des secteurs industriels à l’import et à l’export.
«Il y a un blocage depuis 15 jours et tous les secteurs industriels qui soient à l’import ou à l’export sont bloqués par rapport à cette pré-domiciliation », a-t-il déclaré hier sur les ondes de la Radio nationale chaîne III. En effet, pour l’intervenant, cette initiative a mis des freins à la production nationale, d’autant plus, ajoute-t-il qu’elle a été mise en place sans en informer les opérateurs qui n’étaient pas prêts. Dans le même contexte, l’invité de la rédaction estime que bien que ce système soit « magnifique » il n’est malheureusement pas assez huilé pour libérer l’initiative de la production. De plus, a-t-il noté, les banques ne sont pas prêtes et manquent d’outils pour recevoir des demandes de pré-domiciliation. «Il y a certaines banques qui n’ont même pas internet dans leur agences», souligne-t-il. Dans ce sens, Ziani a soulevé que les banques devraient s’adapter au contexte économique actuel qui nécessite une réactivité. « Aujourd’hui on a besoin de remettre en marche toute l’industrie algérienne à travers l’accompagnement des banques dans l’investissement, qu’il faut impérativement moderniser », dira-t-il encore.
En ce qui concerne la mise en marche de la pré-domiciliation, le même intervenant signale que la CIPA aurait aimé être une partie prenante dans la prise de cette décision pour faciliter le travail à toutes les parties. Ayant saisi le ministère du Commerce sur cette démarche, Ziani Abdelouahab, rappelle que la CIPA n’avait pas demandé à ce qu’il y ait une pré-domiciliation, mais qu’il fallait plutôt faire la distinction entre les matières premières et les produits finis par n’importe quel moyen. Évoquant, par ailleurs, la tripartite prévue pour le mois de juin prochain ou il sera abordé plusieurs questions d’ordre économique y compris le nouveau model économique annoncé par le Premier ministre dont l’objectif est de booster une économie productive hors hydrocarbures, le vice-président de la Cipa a estimé que pour se faire réellement il faudrait mettre en place un pacte entre les industriels et le gouvernement. «Ce pacte que nous devons faire ensemble devra refléter le modele économique libre qui libérera aussi les initiatives pour la productivité algérienne », soutient-il dans ce cadre. Pour booster la production, Il a été proposé au gouvernement de se dissocier de tout ce qui est production et gestion de biens et de service et céder la part aux Algériens qui veulent produire. Pour lui, l’État doit revenir à sa mission de régulateur à travers les lois, les accompagnements et les banques et non pas producteur et concourant. « Il faudrait libérer toutes ces initiatives et laisser la place au producteur algérien qu’il soit (public ou privé) », soutient-il encore.
Parlant de la valeur du dinar qui persiste dans sa dégringolade par rapport à la monnaie étrangère, Ziani estime que la situation fait «peur». Selon lui, il est nécessaire aujourd’hui de faire remonter la valeur de notre monnaie pour qu’on puisse être fort à l’intérieur puisque la perte se répercute malheureusement sur le consommateur, conclut-il.
Ania Nait Chalal