Au moins 20 personnes, dont des civils, ont été tuées mardi dans de nouveaux combats entre rebelles chiites et leurs adversaires dans le sud du Yémen, alors qu’un raid aérien a visé une base militaire à Sanaa, selon des sources militaires et médicales. A Aden, deuxième ville du Yémen, de violents affrontements de rue se sont soldés par la mort de neuf rebelles, selon des sources proches de ces miliciens. En outre, onze civils et combattants favorables au président en exil Abd Rabbo Mansour Hadi ont péri dans ces combats, a indiqué à l’AFP le responsable du secteur de la santé à Aden, Al-Khader Lassouar. Les rebelles chiites Houthis, soutenus par l’Iran, ont pris la capitale Sanaa en septembre 2014 avant de lancer une offensive vers le sud, poussant le président Hadi à fuir Aden, où il s’était réfugié, pour s’exiler en mars en Arabie saoudite. Les rebelles et leurs alliés, des unités de l’armée restées fidèles à l’ex-président Ali Abdallah Saleh, se sont emparés depuis lundi de la maison familiale de M. Hadi, ainsi que des consulats de Russie et d’Allemagne à Aden, a indiqué à l’AFP un responsable provincial. A Sanaa, l’aviation de la coalition arabe dirigée par Ryad, qui a lancé le 26 mars des raids contre les rebelles, a bombardé une base militaire où étaient garés des véhicules de transport légers, tenue par la rébellion, a rapporté un correspondant de l’AFP. La base est liée à la Garde républicaine, un corps de l’élite de l’armée fidèle à M. Saleh. Des avions de combat de la coalition ont aussi visé des positions rebelles dans les provinces de Mareb (est de Sanaa), de Hodeida (ouest du Yémen) et de Taëz (sud-ouest), selon des témoins. Au sol, les rebelles chiites ont été engagés dans de violents combats avec des tribus sunnites et des combattants pro-Hadi à Sarwah, dans la province de Mareb, et à Taëz, selon des sources militaires. L’aviation de la coalition poursuit ses bombardements malgré l’annonce le 21 avril par Ryad de la fin de sa campagne aérienne intensive et le début d’une nouvelle phase, baptisée Redonner l’espoir. Le porte-parole des forces armées alliées aux rebelles a reproché à l’Arabie Saoudite d’avoir engagé sa campagne dans une nouvelle phase, au lieu de l’arrêter. Le général de brigade Sharaf Luqman a également accusé Ryad de commettre des crimes de guerre et des massacres parmi les Yéménites, dans un communiqué publié par l’agence officielle Saba, contrôlée par les Houthis. Il a affirmé que l’opération militaire de la coalition avait tué 200 personnes du côté des rebelles et de leurs alliés, dont 112 soldats, 43 policiers et 45 miliciens chiites.
Il a également fait état de 536 blessés, dont 368 soldats, 89 policiers et 79 miliciens. Les violences au Yémen ont causé la mort de 1.080 personnes et 4.352 autres ont été blessées, selon un bilan publié le 23 avril par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).