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Yémen : La violence baisse au deuxième jour de la trêve

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Des habitants de Sanaa profitent des 48 heures de trêve pour aller au marché, le 19 novembre 2016 au Yémen
Des habitants de Sanaa profitent des 48 heures de trêve pour aller au marché, le 19 novembre 2016 au Yémen La violence a baissé dimanche au Yémen au deuxième jour d’une trêve renouvelable de 48 heures, initiée par la coalition arabe dirigée par l’Arabie saoudite qui soutient militairement les autorités gouvernementales de ce pays contre des rebelles. La capitale Sanaa, aux mains des rebelles Houthis, n’a connu aucun raid aérien de la coalition arabe depuis le début de la trêve samedi à 09H00 GMT, selon un correspondant de l’AFP. Le seul incident notoire a été l’interception dimanche à l’aube de trois missiles tirés par les Houthis en direction de positions des forces gouvernementales à Marib, à l’est de Sanaa. «Les projectiles ont été détruits en l’air et n’ont fait aucune victime», a déclaré à l’AFP un responsable militaire gouvernemental. Après de violents combats samedi dans le secteur de Taëz (sud-ouest), la troisième ville du Yémen était calme dimanche, a indiqué une source militaire ne faisant état que «d’échanges limités de coups de feu». Des dizaines de personnes, dont des civils, ont été tués cette semaine à Taëz et ses environs, où les forces loyalistes tentent de reprendre de nombreux quartiers aux rebelles. Le porte-parole de la coalition arabe a accusé dimanche les rebelles d’avoir violé à 180 reprises la trêve dans les dix heures qui ont suivi son entrée en vigueur.
Sur la chaîne qatarie Al-Jazeera, le général saoudien Ahmed Assiri a précisé que 150 de ces violations se sont produites en territoire yéménite et 30 à la frontière entre le Yémen et l’Arabie saoudite. Il a aussi déploré le fait que les combats à Taëz empêchent l’acheminement d’aide alimentaire à une population civile éprouvée. Le conflit au Yémen a fait plus de 7.000 morts et près de 37.000 blessés, selon l’ONU, depuis l’intervention en mars 2015 de la coalition arabe pour contrer la progression des rebelles Houthis, qui occupent toujours de vastes régions du pays dont la capitale. Ces derniers appartiennent à l’importante minorité zaïdite, une branche du chiisme, et la coalition arabe les accuse de liens avec l’Iran chiite, le grand rival de l’Arabie saoudite sunnite sur la scène régionale.

«Situation catastrophique»
Dans un communiqué, le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) a jugé que «le nouveau cessez-le-feu représentait un espoir pour (améliorer) la situation catastrophique des enfants» yéménites. Selon l’Unicef, un millier d’enfants ont trouvé la mort depuis le début du conflit et des millions d’autres risquent la mort car ils n’ont pas accès aux soins les plus élémentaires. Pas moins de 1,5 million d’enfants yéménites souffrent de malnutrition sévère, d’après l’organe onusien.
Le même espoir avait été exprimé samedi par Jens Laerke, porte-parole du bureau de coordination des Affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), qui a estimé que le respect de la trêve pourrait donner aux ONG «l’opportunité» de répondre aux besoins des populations dans des zones isolées ou difficiles d’accès. Proposé en début de semaine par le secrétaire d’Etat américain John Kerry, le principe d’une nouvelle trêve avait été accepté par les rebelles mais rejeté, dans un premier temps, par le gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi, qui avait estimé ne pas avoir été associé à son élaboration. Mais M. Hadi a fini par accepter un cessez-le-feu à la suite de pressions internationales, selon des sources politiques yéménites, et la coalition arabe l’a annoncé samedi matin. Six tentatives de trêve ont toutefois échoué jusqu’ici au Yémen. La précédente, annoncée sous l’impulsion de Washington, de Londres et de l’ONU pour le 20 octobre, avait volé en éclat dès son entrée en vigueur. Le derniers pourparlers de paix interyéménites s’étaient tenus à Koweït pendant trois mois sous l’égide de l’ONU et avaient été suspendus en août sans résultat. Le camp Hadi exige le retrait des rebelles des territoires conquis depuis 2014 et la restitution des armes lourdes qu’ils ont saisies. Les Houthis, eux, demandent un arrêt des raids aériens de la coalition arabe et la formation d’un gouvernement d’union nationale.

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