Entre l’Algérie et la Chine c’est toujours la lune de miel, soigneusement entretenue par les deux pays. Les relations historiques, et le partenariat économique dans divers domaines entre Pékin et Alger n’ont jamais fléchi. Bien au contraire ! Ils ont tendance à se consolider et à se développer chaque jour que Dieu fait.
Pour garder encore cet élan et propulser davantage cette coopération et ses liens, déjà bien enracinés, le président de la République populaire de Chine, Xi Jinping, a invité, depuis Ryadh, la capitale saoudienne, à l’occasion du sommet sino-arabe, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à se rendre en Chine « en vue de poursuivre le renforcement du partenariat stratégique entre les deux pays ». Cette invitation a été faite lors de sa rencontre, en marge du sommet de coopération sino-arabe, avec le Premier ministre, Aïmène Benabderrahmane, representant du chef de l’État à ce sommet multilatéral de coopération. Au cours de cette rencontre bilatérale, le président de la deuxième puissance mondiale a chargé le PM algérien de transmettre, « ses salutations sincères au Président, ainsi que ses félicitations pour la réussite du Sommet arabe et d’avoir présidé avec brio le Conseil de la Ligue arabe au niveau du Sommet », outre « sa volonté de le rencontrer en Chine, en vue de poursuivre le renforcement du partenariat stratégique entre les deux pays ». Le président chinois qui affiche ainsi « sa volonté » de rencontrer Tebboune à Pékin est synonyme d’une invitation dont il ne reste, pour ainsi dire, que l’officialisation. Il s’est, par ailleurs, félicité du niveau atteint par la coopération bilatérale dans le cadre du partenariat stratégique algéro-chinois », signé par les deux parties en 2014″. Et le président chinois, fraichement reconduit à son poste, pour un nouveau mandat, ne compte pas s’arrêter en si bon chemin de la coopération avec l’Algérie et il le fait bien savoir.
Il a, en effet, exprimé « la pleine volonté de son pays d’approfondir et de diversifier ce partenariat pour y inclure de nouveaux domaines, outre l’importante coopération existante dans les secteurs des infrastructures, de l’énergie, des mines, de l’exploitation minière et d’autres formes de coopération fructueuse auxquelles les deux parties sont attachées.
Sur le terrain, les exemples sur la solide et dynamique coopération entre les deux pays ne manquent pas. Le dernier en date, début décembre, lorsque les deux pays avaient procédé à la signature d’un « Plan exécutif pour la concrétisation conjointe de l’initiative de la Ceinture et de la Route » et du « Plan triennal de coopération dans des domaines clés 2022-2024 ». Le tout dans le cadre de la consolidation du partenariat stratégique global en cours entre l’Algérie et la Chine.
Pékin, Moscou et l’Algérie parmi les Brics
S’agissant du Plan triennal de coopération dans des domaines clés 2022-2024, il s’agit d’un autre mécanisme pratique parmi d’autres à même de développer la coopération dans les principaux domaines économiques prioritaires dans la politique de développement des deux parties. Le 8 novembre dernier, les deux parties, avaient signé le 2e Plan quinquennal de coopération stratégique globale 2022-2026. L’objectif : impulser un nouveau souffle au partenariat bilatéral, renforcer le développement économique et social durable entre Alger et Pékin. Il convient aussi de relever que les deux parties partagent la même vision concernant la réforme de l’ONU, notamment le Conseil de sécurité pour le mettre hors de portée de l’hégémonie des grandes puissances occidentales.
Le pays du grand leader Mao Tse-toung, soutient également l’élection d’un pays africain en qualité de membre permanent de ce conseil, outre la convergence sur la question palestinienne et bien d’autres questions encore. Il ne faut pas perdre de vue, également, que cette invitation, si elle arrive à se concrétiser intervient après une autre, adressée, cette fois-ci, par le président russe, Vladimir Poutine, au président Tebboune pour visiter Moscou. La Chine et la Russie, faut-il le rappeler, sont des membres influents au sein du puissant groupe des BRICS redouté par les Occidentaux et auquel l’Algérie aspire s’y intégrer. La visite du chef de l’État algérien à Moscou pourrait intervenir début janvier tout comme la réunion des membres des BRICS. Lors de cette réunion de haut niveau, la demande formulée par l’Algérie pour rejoindre ce bloc formé avec l’Inde, le Brésil, et l’Afrique du Sud devrait être tranchée. Ce groupe est convoité par plusieurs autres pays.
Contrairement aux autres pays notamment occidentaux qui ne se soucient guère des intérêts des pays avec qui ils traitent, le pays le plus peuplé de la planète, a sa propre conception du monde. Sa façon de concevoir le monde repose plutôt sur l’ouverture, le respect mutuel et pour des échanges économiques ou autres, profitables pour toutes les parties. La Chine croit en des valeurs universelles et humaines basées sur des échanges mutuels et bénéfiques entre les États. Pékin, de par sa « philosophie » envers ses vis-à-vis, entretient d’excellentes relations avec plusieurs pays à travers le monde, notamment avec ceux du continent africain et du monde arabe. Sa politique, notamment économique, est fondée en grande partie sur le principe du gagnant-gagnant, et mutuellement profitable. Ce grand pays asiatique qui, dans un passé pas lointain, était appelé le « géant endormi », est devenu, aujourd’hui, et au bout de quelques années, par la volonté politique de ses dirigeants, le pire cauchemar des Occidentaux sur tous les plans.
Brahim Oubellil
