À l’occasion de la Journée mondiale contre les violences faites aux femmes, le directeur général de l’Institut national de santé publique (Insp), le professeur Abderezzak Bouamra, a annoncé le lancement l’année prochaine d’une enquête nationale sur les violences faites aux femmes.
Cette initiative vise à identifier les divers facteurs contribuant à ce comportement. Bouamra a déclaré que « l’Insp va initier, en 2024, une enquête nationale, la 2ème du genre après celle de 2003, en vue d’identifier les facteurs menant à ce genre de comportements et mettre en place les mesures adéquates pour lutter contre ce phénomène ». Il a souligné l’importance de mener une nouvelle enquête après 20 ans pour mieux comprendre et traiter ce problème. Ces déclarations ont été faites en marge d’une Journée de sensibilisation sur « le rôle de la prévention pour la lutte contre la violence faite aux femmes », organisée à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, célébrée le 25 novembre de chaque année. Pour soutenir les victimes de violences, une application mobile nommée « Dhayen » a été développée dans le cadre de la campagne éponyme. Elle vise à « aider les femmes à se protéger des violences en mettant à leur disposition des outils pratiques et accessibles ». Téléchargeable gratuitement sur l’App Store et le Play Store, cette application est décrite par le collectif d’associations comme un « allié précieux dans la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles, où qu’elles se produisent ».
La campagne « Dhayen, Yakfi, Stop » pour soutenir les victimes
Dans le cadre de la campagne nationale de lutte contre les violences faites aux femmes, intitulée «Dhayen, Yakfi, Stop», portée par un collectif d’associations, plus de 300 femmes et filles ont bénéficié d’un accompagnement social, médical et de réinsertion professionnelle. L’association Femmes algériennes revendiquant leurs droits (FARD), à l’origine du projet « Avec Elle.s/M’3ah’a.ouna», a fait un bilan de l’initiative. Le projet a été mis en œuvre dans la wilaya d’Oran de décembre 2021 à juin 2023 et a eu pour objectifs de contribuer activement à la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles, ainsi que d’accompagner les victimes de violences. Les deux principaux objectifs du projet étaient d’améliorer l’accompagnement des femmes et des filles victimes de violences en facilitant leur accès à leurs droits et en fournissant des services de soutien psychologique, et d’accompagner les femmes dans leur processus d’autonomisation par le biais de la réinsertion socioprofessionnelle. Le modus operandi du projet se traduit par la mise en place de diverses activités visant à faciliter les circuits d’accompagnement et de prise en charge médicale et sociale, à proposer des services de soutien psychologique, à permettre l’accès à un dispositif d’accompagnement vers la réinsertion professionnelle, et à encourager la collaboration des intervenantes pour faciliter les circuits de réinsertion et d’accès aux droits des femmes et des filles victimes de violences. D’après diverses infographies publiées, la diversité des tranches d’âge des victimes engagées dans le projet est notable. De moins de 16 ans à plus de 63 ans, la tranche d’âge la plus représentée est celle des 36-45 ans, totalisant 39%, suivie par celle des 26-35 ans avec 23%. Les jeunes de 16 à 25 ans constituent environ 12%. L’assistance apportée à ces victimes de violences est assurée par un ensemble d’acteurs et de praticiens, garantissant ainsi un encadrement et une orientation optimaux, en plus d’une prise en charge physique et psychologique simultanée. Les résultats globaux présentés par FARD témoignent de l’engagement de tous les partenaires impliqués dans ce projet. Selon l’association FARD, le projet « Avec Elle.s/M’3ah’a.ouna » constitue une réponse proactive et ciblée aux violences faites aux femmes et aux filles en Algérie, contribuant indéniablement à la construction d’une société plus égalitaire et résiliente.
M. Seghilani