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Venezuela : Suspension du processus de référendum anti-Maduro

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Si près de 400 000 signatures pour l’organisation d’une consultation ont été recueillies, les tribunaux ont évoqué des « fraudes » dans le décompte.
Moment de répit pour Nicolás Maduro. Les autorités électorales vénézuéliennes ont reporté sine die la collecte des signatures nécessaires pour organiser un référendum sur le départ du très impopulaire président. La justice, elle, a interdit à huit dirigeants de l’opposition de quitter le pays. Le Conseil national électoral (CNE) « respecte les mesures ordonnées par les tribunaux et l’ordre a été donné de reporter le processus de collecte (des signatures), prévu la semaine prochaine, jusqu’à ce que de nouvelles instructions soient délivrées par la justice », a-t-il annoncé jeudi soir. La mesure a été suivie de près par une autre décision de justice affectant l’opposition. Henrique Capriles, ancien candidat à la présidentielle, a publié sur Twitter un document qui lui interdit, ainsi qu’au secrétaire exécutif de la Table pour l’unité démocratique (MUD), Jesus Torrealba, et à six autres opposants, de quitter le pays. « On nous impose une interdiction de sortie du territoire ! Ils perdent leur temps une fois de plus ! » écrit Henrique Capriles dans un message joint à une photo du texte.

Près de 400 000 signatures validées
L’opposition de centre droit regroupée autour de la MUD, majoritaire au Parlement, devait, les 26, 27 et 28 octobre, réussir à regrouper 4 millions de signatures, soit 20 % de l’électorat, pour que soit organisé un référendum révocatoire contre le chef de l’État socialiste. Mais des tribunaux locaux dans plusieurs États fédérés ont annulé une première collecte de paraphes représentant 1 % de l’électorat réalisée en juin, qui est l’une des conditions pour passer à la seconde étape, la collecte de signatures de 20 % de l’électorat. D’après le CNE, les tribunaux ont évoqué des « fraudes », notamment dans le décompte des signatures. Ces annulations ont « pour conséquence la suspension, jusqu’à nouvel ordre, du processus de collecte de 20 % » de l’électorat, explique encore le CNE. Fin juin, au moins 200 000 signataires (soit 1 % de l’électorat) devaient se rendre dans l’un des 128 points de validation habilités par le CNE et y apposer leurs empreintes digitales afin de valider leur soutien au référendum. Après plus d’un mois d’audit, l’organisme avait donné son feu vert à la première étape : 399 412 signatures avaient été validées, soit le double du minimum demandé. Le CNE avait prévenu que si le seuil de 1 % n’était pas atteint dans un des 24 États du Venezuela, l’ensemble du processus serait invalidé. Cette nouvelle règle a été fortement contestée à Nicolás Maduro par l’opposition qui accuse les autorités électorales de jouer le jeu du président. L’annulation de la collecte du mois de juin a donc mis en péril l’ensemble du processus.

Maduro dans les profondeurs de l’impopularité
Quelques heures après l’annonce des autorités électorales, la MUD a annoncé qu’elle ferait part vendredi des « alternatives » qu’elle envisage pour continuer son « combat » contre le chef de l’État, élu en 2013 après la mort de son prédécesseur Hugo Chávez. L’opposition « étudie » sa réponse et tente de trouver un « consensus avec tous les secteurs », a expliqué Jesus Torrealba, sur Twitter, promettant une réponse « implacable et sereine ». Le gouvernement, a-t-il encore assuré, « ne pourra pas reporter le changement que le pays réclame ».
Pour la MUD, Maduro est responsable de la crise économique dans ce pays pétrolier asphyxié par la chute des cours du brut, dont il est fortement dépendant. Le pays sud-américain a sombré aussi dans une profonde crise politique, avec des affrontements incessants entre gouvernement et opposition. L’impopularité du président vénézuélien, dont le mandat expire en 2019, atteint des niveaux record. D’après un sondage de l’institut Datanalisis, 76,5 % des Vénézuéliens désapprouvent son action et 62,3 % d’entre eux se disent prêts à voter pour sa révocation. Les Vénézuéliens sont confrontés à des files d’attente interminables dans des magasins de plus en plus vides, à une inflation estimée à 720 % cette année par le FMI et à une criminalité parmi les plus élevées au monde.

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