En plus de la pénurie de l’oxygène à laquelle les malades du Covid-19 font face depuis le début de la troisième vague de la Covid-19, des médicaments manquent dans les pharmacies à l’instar du fluidifiant sanguin Lovenox et de son générique Varenox, produit en Algérie.
En effet, les médicaments en question rentrant dans le traitement de la Covid-19 et devant être prescrits par les médecins afin qu’ils soient distribués dans les pharmacies, sauf qu’en cette période et notamment ces derniers jours nous avons observé une rareté dans ces deux fluidifiants sanguins, un constat fait lors d’une tournée à plusieurs pharmacies de la capitale, à Bab EL-Oued, Alger centre, 1er Mai, où les pharmacies ont confirmé l’indisponibilité de ces deux produits, en ignorant la date du prochain approvisionnement.
Récemment le président du Syndicat national algérien des pharmaciens d’officines (SNAPO), le Dr Messaoud Belambri a confirmé la pression sur ce médicament, affirmant qu’actuellement, il y a un énorme manque. « Pour ce qui est du Lovenox 0,4, ce dernier est disponible de manière pas très régulière, mais nous arrivons à nous débrouiller. Le grand manque concerne actuellement le Lovenox 0,6 et le 0,8 » précise-t-il. En ajoutant qu’« il y a des gens qui les stockent chez eux, alors qu’ils ne sont pas malades. C’est un comportement irresponsable. De cette façon, nous allons priver les vrais malades de leurs traitements. Nos concitoyens, qui vont tomber malades, vont avoir des difficultés à trouver leurs médicaments ». Averti-t-il en outre de l’automédication et ses conséquences. Dans ce cadre la Fédération algérienne du médicament (FAM) a appelé jeudi les pharmaciens d’officines à ne délivrer aucun médicament anti-Covid-19 sans prescription médicale préalable.
Dans son communiqué, la FAM a souligné que cette mesure fait partie d’une série de recommandations émises par cette fédération qui rassemble l’Union nationale des opérateurs pharmaceutiques (UNOP), l’association des distributeurs pharmaceutiques d’Algérie (ADPHA) et le Syndicat national des pharmaciens d’officines (SNAPO), et ce, suite à la rencontre tenue mercredi avec le ministre de l’Industrie pharmaceutique. Ces recommandations visent à faire part de la nécessité « en urgence de rétablir la confiance et la sérénité à tous les échelons de la chaîne pharmaceutique ». Les grossistes-répartiteurs ont été, ainsi, invités à mettre « sans restriction aucune », l’intégralité de leur stock de médicaments anti-Covid-19 à la disposition du réseau des officines pharmaceutiques, tout en assurant une couverture géographique « la plus équitable possible » entre l’ensemble des communes et wilayas du pays, a précisé la fédération.
De leur côté, les producteurs ont sollicité, à travers ce communiqué, le concours des autorités et autres services publics (banques, douanes..) afin de leur faciliter les procédures d’acheminement de tous les intrants entrant dans la production des produits pharmaceutiques. La FAM a relié, en outre, l’appel de ses membres-adhérents lancé à l’adresse des pouvoirs publics compétents à la « nécessité » de doter, rapidement, tous les personnels de production et de distribution des médicaments d’une autorisation de circulation permanente, leur permettant d’exercer leurs tâches durant les horaires de confinement.
Par ailleurs, le Dr Noureddine Mettioui, membre du comité scientifique de suivi de la pandémie a révélé que la pénurie du médicament lovenox prendra fin à partir de la semaine prochaine. Précisant lors de son passage hier à la radio d’Aïn Témouchent que quatre laboratoires le produisent actuellement, après que ce médicament au même titre que l’oxygène se soit fait rare sur le territoire national.
La pénurie d’oxygène persiste
Le manque d’oxygène médical dans les établissements hospitaliers pour traiter les patients atteints de la Covid-19 persiste, dont les besoins sont très importants, selon les médecins sur le terrain le protocole relatif à l’oxygénothérapie est tout à fait perturbé vu l’insuffisance des quantités d’oxygène avec un débit très faible. Du coup cette situation a créé un élan de solidarité chez les citoyens qui se sont rassemblés pour venir à l’aide des malades, des quêtes de collecte de fonds ont été lancées partout à travers le pays et par la communauté à l’étranger pour l’acquisition de générateurs d’oxygène pour les établissements hospitaliers et autres structures de prise en charge de patients covid-19. Mercredi en réunion du HCS, le Président Tebboune a ordonné l’accélération des procédures pour poursuivre l’acquisition de nouveaux concentrateurs d’oxygène. Sachant que 3 000 concentrateurs sont arrivés mercredi. En plus d’un lot similaire qui sera également réceptionné vendredi (hier).
Le président Tebboune a également soulevé le problème lié au manque cruel en oxygène médical constaté dans plusieurs hôpitaux. Annonçant lors de sa présidence de la réunion périodique du HCS, la mise en place de stations de production d’oxygène à l’intérieur des hôpitaux, et ce, pour répondre au plus vite à la forte demande sur cette substance vitale. Par ailleurs, le président a ordonné une accélération du processus de vaccination, notamment pour les wilayas les plus touchées. Cette opération devrait être accompagnée par une campagne de sensibilisation menée par les citoyens, la société civile et les autorités concernées.
15 millions de vaccins réceptionnés d’ici septembre
Quant aux vaccins, le Dr Fawzi Derrar a avancé hier les dates de la réception les prochains lots « après les discussions avec le partenaire chinois, il a été décidé de l’accélération de l’opération de réception des doses de vaccin Sinovac. Le dernier délai pour la réception de 15 millions de doses a été fixé pour septembre », a-t-il précisé à la Radio nationale. Durant ce mois-ci, nous allons réceptionner neuf millions de doses de vaccin anti-covid, dont 6 millions dans les prochains jours, nous aurons donc près de 20 millions de doses en sus des autres vaccins », a ajouté le directeur de l’institut pasteur.
S. Oub.