À la surprise générale, les prix de plusieurs fruits et légumes ont connu une forte hausse sur les marchés de détail. Cet état de fait viendra contredire, 24 heures à peine, les déclarations rassurantes du ministre du Commerce quant à la stabilité des prix. Cette hausse sur les prix des produits frais est observée depuis dimanche, à Alger du moins, à quelques jours seulement qui nous séparent du mois de Ramadhan. Dès lors une question taraude l’esprit. Ce constat est-il un prélude à une mercuriale infernale durant cette période de frénésie? Invité hier au Forum du Courrier d’Algérie, le président de l’APOCE, Mustapha Zebdi, a fait le point de la situation et affirme avoir eu vent de cette hausse des prix sur les étals. D’emblée, Zebdi a dénoncé la hausse des prix de plusieurs produits de base à la veille de ce mois sacré, en déplorant un constat qui vient à contre sens, pour ainsi dire, des assurances et des grand efforts déployés par le ministère du Commerce, à plus forte raison que ce défenseur des droits des consommateurs évoque une hausse qui «a plus que doublé». Il en veut pour exemple le prix de la tomate, qui est passé d’une moyenne de 60 DA à 140 DA le kilo. L’augmentation a été aussi importante pour le Frik, qui a frôlé les 400 DA, la pomme de terre est passée de 40 à 70 DA/kilo, la viande blanche qui est passée de 350 à près de 450 DA/kilo etc. Les prix de nombreux fruits secs utilisés dans la préparation des mets sont aussi repartis à la hausse. Pour les fruits, notre interlocuteur a cité la banane proposée à 360 DA le kilo, et les dattes qui sont cédées à 600 DA/kilo. Donc, le président de l’APOCE n’a fait qu’apporter de l’eau au moulin à un une hausse ressentie déjà par les ménages algériens.
Cependant, Mustapha Zebdi s’est voulu rassurant à l’endroit des citoyens. Il estime que «le compte à rebours de la baisse des prix a commencé», a-t-il dit en prévoyant une envolée des prix qui «ne dépassera pas les 4 premiers jours du mois sacré.»
Face à cette situation, Zebdi, fin connaisseur des rouages du commerce, donne son analyse. «Les consommateurs ne trouvent certainement pas de réponses face à cette question. Cependant, les commerçants ont toujours eu des réponses!», a-t-il fait observer. À ce propos, «les produits maraîchers se font rares au marché de gros et sont vendus chers, d’où le prix de revient qui est en hausse», a-t-il expliqué la raison.
Car, «il faut faire la différence entre les marchés informels de survie et les marchés informels prédateurs aux citoyens!», a-t-il insinué allusion aux petits marchands ambulants qui pratiquent des prix abordables et sur lesquels se rabattent les citoyens.
Mohamed Amrouni