12e, 22e et 40e. Belkalem, puis Ghilas puis Slimani se relaient pour donner forme à un succès et plus de relief à une 1ère mi-temps algérienne des plus encourageantes durant lesquelles on a pu voir à l’œuvre un intéressant Ryad Mahrez qui a sorti le grand jeu pour donner raison au staff technique de lui faire confiance en l’alignant d’entrée de jeu. Comme on a pu revoir, avec délectation, dans ses œuvres un certain Brahimi qui nous enchantera avec ses prouesses techniques largement au dessus de la moyenne internationale et donc abouties. Une moitié de match qui a vu les Fennecs, encore loin néanmoins de la forme olympique et pas tout à fait au point tactiquement (des automatismes étant encore à régler) jouer à leur avantage en maîtrisant les débats à leur guise malgré quelques problèmes de cohésion et des erreurs défensives à corriger au plus vite, notamment en défense centrale (l’absence du capitaine Bougherra s’est fait beaucoup sentir et déstabilisé quelque peu l’arrière garde autour d’un Zemmamouche gagnant en confiance et plus que jamais près du poste de N°1 et désormais plus qu’une simple doublure à un poste où la concurrence fait rage) où la paire du jour, Halliche- Belkalem, a fait preuve de lourdeur et d’un manque flagrant de cohésion, imposant bien des questions quant à sa complémentarité et sa capacité à trouver ses marques avant le grand test officiel face à la Belgique et son attaque de feu.
46e. Moment d’égarement dans l’entrejeu algérien avec une petite balle dont profitera l’Arménie, qu’on n’a pas trop vu avant la pause citrons et trop souvent débordée par les déboulés du tandem Mahrez- Brahimi et le travail de sape du duo de buteurs Slimani-Ghilas, pour niveler la marque et donner du piment à une rencontre semblant se diriger droit vers un ennuyeux cavalier seul des Algériens. Une petite minute à peine après la reprise et revoilà les camarades de Mesbah, dans de très bonnes dispositions, à nouveau dans leurs petits souliers. Qui perdent leurs repères, se mettent à jouer à l’envers en cédant à la précipitation. En jouant sans aucun schéma tactique clair. Versent dans un jeu individuel stérile dont ne sauront heureusement pas profiter leurs adversaires qui, s’ils ont donné dans l’ensemble la réplique attendue en mettant en lumière quelques tares et imposé de nouvelles interrogations que charriait déjà le groupe avant son départ pour le cadre enchanteur de Genève, repasseront s’agissant de vrai test. Une équipe à deux visages et bien sûr un entraîneur (on peut penser que c’est le seul bénéficiaire de cette victoire qui lui permet de faire taire momentanément ses détracteurs et ils sont nombreux, même après cette rencontre positive à plus d’un titre en dépit des manques recensés, à redire- c’est en partie vrai- que le onze type, qui évolue sans style propre, tarde à se préciser et inquiète donc) qui aura une autre occasion, maintenant que la possibilité d’un 3e test avant le Mondial n’est plus d’actualité, de rectifier le tir devant une sélection de Roumanie qu’on espère voir livrer une meilleure opposition et ce, dans l’intérêt de l’équipe.
Des questions, beaucoup plus qu’avant l’Arménie malgré un succès qui fait du bien au moral et donne de la confiance. Qui plus est avec trois réalisations à la clef, ce qui, dans le cas de notre sélection, s’inscrit (c’est une bonne note) dans la continuité, les Soudani, Feghouli, entrés sur le tard (bien après l’annonce de la dernière demie heure de jeu), comme d’ailleurs Bentaleb, Taider ou Ghoulam gardés inexplicablement sur le banc et autres, nous ayant, au contraire de ce qui se faisait avant l’arrivée de V.H, habitués à marquer au moins un but par sortie. Une bonne note qu’on noie (pas à dessein) dans un ensemble d’imperfections que le Bosnien et ses adjoints ont dû relever dans leur cahier de notes et se préparent à rectifier.
Comme ce retard mis à opérer les changements et de dessiner (peut-être face aux Roumains, si le driver ne se montre pas obligé de cacher encore son jeu et de toujours brouiller plus les cartes), à quelques éléments près, les contours de ce onze type qu’on n’a pas eu encore le plaisir de voir descendre sur le terrain, les Fennecs ayant à chaque fois évolué avec un effectif différent et largement remanié. En trois années de règne, coach Vahid l’a en tout cas rarement aligné (même avec la succession des sorties officielles, éliminatoires CAN, puis phase finale de CAN en Afsud et qualifications au Mondial) si tant est il a pu le composer en raison de considérations objectives liées au temps de jeu de beaucoup de capés et leur situation en club. Point donc de répétition générale mais une simple revue d’effectifs dénotant, entre autres, que le coach se pose encore des questions.
Ne tient pas encore (dans un coin de la tête peut-être ?) ce fameux onze. L’alignera-t-il justement contre la Roumanie ? On verra bien, même si l’essentiel est dans ce match contre les «Diables Rouges» le 17 juin où il faudra être prêt au combat. Où il faudra être costaud et bien se battre. Pour tenir la route et ne pas se montrer ridicule. De la patience donc et de la sérénité.
Azouaou Aghiles