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Une autre saison placée sous le signe de tous les dangers / Football algérien : un ballon qui ne tourne pas aussi rond, rebondit mal et … désunit tant

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à l’origine de bien des peurs ou le cuir par qui tout devient possible. Dans le pire on le craint. En «footballeux» (ça se dit ?)-pessimistes, on ne peut que s’attendre aux scénarios catastrophes (ce n’est pas de l’exagération ?), la liste des débordements signalés un peu partout dans nos si vieillots stades n’invitant décidément plus ou rarement à la fête, s’allongeant dramatiquement pour faire de nos compétitions parmi les plus heurtées du continent. Cela va, sans dire, sans les scandales à répétition et n’émouvant plus personne, qui les discréditent par ricochet. Désolants comme décors, on ne se le fait pas dire. Ça sent le roussi à chaque étape où il faudra prier pour que ça ne dégénère pas. Attention, dangers. Et quels dangers !
Ambiance confuse
La sonnette d’alarme, est ce n’est pas nouveau, est à … nouveau tirée. Elle casse carrément à voir les déchaînements de violences inouïes qui jalonnent cette première partie de championnats (à tous les niveaux et toutes catégories d’âges confondues), entraînant bien des peurs, toujours vives, quant à la sécurité des biens et des personnes. Menacent, plus gravement encore, estiment certains analystes, la stabilité et donc la sécurité du pays. On exagère ? Possible, mais il serait suicidaire de ne pas s’arrêter sur ces images de débordements violents enregistrés à pratiquement chaque fin de rencontres, nos parties de foot virant désormais, quelle que soit leur issue et sur fonds d’accusations de corruption et d’argent sale, à des guéguerres n’épargnant personne. A l’arrivée desquelles on ne compte plus les blessés (il y a eu déjà mort d’homme) et les destructions dans et aux abords d’enceintes virant aux coupe-gorges. Sombre tableau et des craintes plus que justifiées au moment où une réunion du Bureau Fédéral de la Faf, qui prend les allures d’une petite A.G extraordinaire, est prévue pour aujourd’hui, mercredi 05 décembre. Anodin ou presque. Normal dirions-nous. Ce qui l’est moins, c’est que le président de la très controversée instance en charge d’une discipline au centre de débats toujours difficiles à trancher, en plus des menaces certaines qu’elle fait peser sur le quotidien d’un citoyen déjà écrasé par les nombreux problèmes sociaux auxquels il fait face et dans l’obligation d’intégrer la donne d’une violence rampante, réunira autour de sa table, en plus du président de la Lfp (on lui reproche entre autres, une gestion des compétitions catastrophique et de passer lamentablement à côté de ses missions, Abdelkrim Medouar, qui ne semble pas réunir tous les suffrages autour de sa manière -frappée de suspicion et ce n’est pas peu dire- de présider aux affaires, à bien décoder les tirs de barrages qu’il essuie de toutes parts, l’intégralité des 32 présidents de clubs constituant ce qu’on appelle pompeusement (un concept à revoir, on ne cessera jamais de le répéter) les Ligues 1 et 2 professionnelles. De quoi parlera-t-on ? Sûrement pas (ou pas seulement) que de la seule manche retour où il ne faudra pas se rater encore une fois, après les scandales et les ratés monumentaux d’une phase «aller» qui n’aura pas laissé tellement de bons souvenirs.

Une tension qui s’accroît
Entre révélations fracassantes, d’accusations en tout genre remettant sans cesse sur le tapis cette lancinante question de la combine (elles n’ont pas fait les choux gras de la scène internationale, pour rien, même si, du côté des décideurs on temporise en attendant des preuves qui ne viendront peut-être jamais, tout le monde sera beau, tout le monde sera content et montrera patte blanche en se permettant, sans risque de poursuites judicaires, de tirer sur tout le monde) où le linge sale d’une bien drôle de compétition, se lave en public et de violences en nette progression, le si «honorifique » titre de champion d’automne remporté (fort logiquement d’ailleurs) par une USM Alger dans l’obligation de montrer des arguments autrement plus convaincants pour espérer maintenir la cadence et aller se poser sur le trône national à l’arrivée d’une édition 2018-2019 ressemblant, à s’y méprendre, à ses devancières. Tant avec ses peurs et ses débordements antisportifs, le jeu malsain des coulisses devant, comme à la parade, s’imposer (on n’y peut presque rien, les «traditions» ont la peau dure) en acteur principal voir décisif, tant pour le podium que pour la lutte (toujours féroce celle-là et rarement acceptée) pour le maintien, la pression montant crescendo au fur et à mesure (avec la précision de taille que les choses «sérieuses» ont commencé, cette saison, beaucoup plus tôt, pratiquement au coup d’envoi en septembre) que l’on se rapproche des verdicts du mois de mai et d’un tomber de rideau de tous les risques, que par ces petits «détails», pesant tellement lourd dans la balance, ou «interférences» (des parties invisibles s’invitant à la «fête» et mettant leur grain de sel) venant de tous les côtés et avec lesquels il faudra compter. Sous le feu des critiques (aussi acerbes que très souvent justifiées), le couple Faf-Lfp, qui n’en finit pas de tourner en rond et voit de plus en plus sa marge de manœuvre rétrécir comme une peau de chagrin, ne bénéficie pas, ce n’est un secret pour personne, de circonstances atténuantes si l’on analyse de près les premiers bilans virant au négatif. Un tandem constamment dans le rouge et n’en finissant pas avec les conflits, la montée au créneau du président de la JS Kabylie, Mellal qui, s’il a rué sur les brancards en ne se donnant aucune limite dans la défense des intérêts du prestigieux sigle qu’il dirige depuis la retraite du fantasque Hannachi, semble avoir mis le doigt là où çà fait mal. Là où il fallait en acculant dans ses derniers retranchements un Medouar dos au mur et collectionnant les bourdes.

Mal à la tête
Première conséquence (ce n’était pas trop tôt et beaucoup ont applaudi), les deux plus «gradés» de ce ballon fuyant qui donne le tournis à tout le monde, sortent de leur autisme et se disent prêts au dialogue. En commençant par reconnaître ce qu’ils appellent des erreurs d’«appréciation» et donc disposés à écouter l’autre. Sous la grosse pression d’un seul homme (Mellal toujours), qui n’épargne personne en choisissant la confrontation directe (qui a ses effets), on se rappelle qu’il fallait (ouf, fin et enfin) remplir de sacrés vides. Deux revendications (on a mis du temps du côté de Dely-Brahim et du Hamma, exactement après un peu plus de cinq longs mois à jouer des prolongations inutiles et sujettes à caution) qui se matérialisent avec la signature de cette fameuse convention (délégation de gestion du championnat des deux Ligues professionnelles) Faf-Lfp qui a fait couler beaucoup d’encre, mettant ainsi «hors la loi» l’instance que dirige Medouar depuis juin dernier, lui qui succédait, au plus fort de grosses polémiques, au président sortant Mahfoud Kerbadj, obligés, lui et l’ensemble de son bureau de rendre le tablier après pourtant de bons et loyaux services. Fin également d’une grosse attente avec (il n’est jamais trop tard pour bien faire) l’installation d’un secrétaire général en la personne de l’administrateur à la commission des finances de cette même instance, Omar Aourir, sur les compétences avérées duquel Medouar compte énormément pour «recoller les morceaux et repartir sur de nouvelles bases.» Problèmes réglés et retour au calme? Rien n’est moins sûr lorsqu’on connaît les us et coutumes en cours dans une discipline (une sorte d’enfant terrible du mouvement sportif national, grand budgétivore devant l’Eternel et ne rapportant rien tant en termes de résultats techniques à l’international que de retombées financières) ouverte constamment sur les glissements dangereux. Avec son lot de mauvaises nouvelles même si, provisoirement on peut l’imaginer, la hache de guerre entre les différents partenaires d’une sacrée tragi-comédie est en passe d’être momentanément remisée aux placards, avant d’être déterrée à la moindre étincelle que les éternels «contestataires», pas souvent dénués d’arrières pensées et portés sur l’intérêt personnel, se feront un malin plaisir à déterrer en investissant des colonnes de presse loin d’être impartiales, voire complaisantes pour les raisons que l’on sait (une question de tirage et de ventes) pour prendre à témoin des rues qu’on sait prêtes à en découdre. On allume la mèche et on repart pour de nouvelles «guéguerres» dont on connaît à l’avance le gagnant. Pardon, les seuls perdants.

Attention, danger(s)
En enfant terrible d’un sport algérien sur le déclin et à la recherche d’un nouveau souffle, ce «jeu à onze» charriant bien des passions chauvines et aiguisant tant de convoitises donne, c’est certain (les bilans réguliers établis par les différents services de sécurité en attestent et rendent compte de situations parfois difficilement maîtrisables avec des chiffres donnant froid dans le dos) du fil à retordre à un peu tout le monde. N’épargne personne par ses dérives. Tout récemment encore, le ministère de l’Intérieur, conscient de la tournure (grave, on dira et on n’a pas peur des mots, les peurs étant ailleurs, par exemple dans la multiplication des actes de violence liés à cette discipline et les tares constatées dans sa gestion de tous les jours, ouvrant ainsi la voie à des levées de boucliers sur fonds d’invectives, perçus comme autant d’invites à la casse) des évènements, se fera ainsi fort d’appeler les «têtes pensantes» activant dans ce cercle si réduit (une sorte de secte agissant ou sévissant dans une parfaite opacité, sans aucune règle d’éthique pour cause d’impunité) à reprendre le chemin (les durs chemins, et au pluriel) de la raison au détour d’une réunion en son siège où il s’agissait de «se pencher sur les voies et moyens idoines, en prévision de la phase retour, à même de combattre ce fléau de violences dans les stades.» Louable initiative après les nombreux ratés dont ont accouché la Faf et son pendant la Lfp embourbés dans des bras de fer inutiles avec certains clubs en raison de fautes graves dans la programmation dans un championnat où le moindre couac se paie comptant et jette un peu d’huile sur le feu. En présentant des rapports complets établis par les services de la Dgsn sur la phase «aller» et les nombreux dépassements constatés lors de certaines rencontres à hauts risques (le match CA Bordj Bou-Arreridj- MC Alger constituera un des sommets en la matière avec des images qui choqueront toute l’Algérie, sans oublier cette vidéo qui aura fait le tour du Web et montrant un policier tabassant violemment un supporter mouloudéen au stade du 5-Juillet), le ministère de l’Intérieur, tout en se montrant désolé par ces chiffres glaçants (les stats restant toujours froides même si l’on constate amèrement qu’un peu tout le monde a du mal à garder la tête froide) exhorte le tandem Zetchi- Medouar à ne pas verser dans la «précipitation» lors de la prise de certaines décisions à l’effet de prévenir toute réaction violente, la situation étant, on ne l’apprend à personne, assez pourrie comme ça.

A-ven-tu-risme
En réunissant autour de lui la Lfp et les 32 présidents de clubs composant les deux Ligues «pros» aujourd’hui, Zetchi n’a donc pas, dans la foulée des décisions prises de signer la convention Faf- Lfp qui vient mettre fin à une longue période d’illégalité de l’équipe de Medouar et lui permet de diriger les affaires dans une certaine «aisance», à laquelle il faudra ajouter l’arrivée d’une compétence avérée dans le domaine à la tête du secrétariat général de cette même Ligue, donne des signes concrets que les choses vont changer. Comment, avec quels moyens et quelle marge de manœuvre? On ne le sait pas encore. Un signal fort peut-être (on l’espère en tout cas) que le successeur de Raouraoua, après de longs mois de temporisation, a toutes les cartes en mains pour passer aux choses sérieuses. Comme par exemple de traduire dans les faits les projets initiés, mener à bien la foultitude de chantiers dont il hérite à l’occasion d’un mandat assurément pas de tout repos. Pour preuve, cette initiative historique (une première dans les annales du football algérien depuis l’indépendance du pays) suite aux dérapages constatés ces dernières saisons (particulièrement heurtées) de convoquer en séance extraordinaire les maîtres de lieux jugés finalement peu enclins au spectacle pour leur présenter des bilans chiffrés qui ont le mérite de ne pas mentir et laissent pantois une opinion sous le choc en constatant les dégâts, la situation de notre football, déjà mal en point, allant se dégradant. Tous les indicateurs étant au rouge. Une sorte de rappel à l’ordre que les pouvoirs publics adressent, bien malgré eux, à ce drôle de personnel dirigeant le «sport-roi» et dictant sa loi avec des pratiques d’un autre âge. Où l’irresponsabilité et l’aventurisme font craindre le pire. Avec des menaces réels sur l’ordre public, les observateurs étant unanimes à reconnaître (les violents affrontements qui ont éclaté à Bab El Oued à la fin de la rencontre USMA-CSC et impliquant néanmoins des supporters du MCA venus pour solder des comptes avec leurs homologues constantinois, et crier leur désapprobation après les heurts du «5Juillet» avec comme acteurs principaux un agent de l’ordre public et un fan «rouge et vert», sonnent comme autant d’avertissements à prendre au sérieux) que nos stades, pour la plupart déjà peu accueillants par leur caractère hideux car n’offrant pas la plus élémentaire des conditions de confort et encore moins de garanties de sécurité, s’écartent de leur fonction première et se transforment en parfaits exutoires (une simple confirmation au passage) où les jeunes viennent exprimer leur mal-être (rien de ce qu’on ne savait déjà, à défaut de canaux de dialogue, d’autant plus que l’écrasante majorité des partis politiques sont en faillite morale et donnent le mauvais exemple) et, plus gravement, en lieux de «combats» entre certaines galeries chauffées à blanc par des déclarations incendiaires. Résultats des courses, des analystes franchissent aisément le Rubicon en estimant, sans sourciller, que le football, par ses travers et les scandales qui le traversent, a du mal à grandir. Un éternel mineur menaçant carrément la sécurité du pays. Vrai ou faux ? Ce qui est sûr c’est que le débat est déjà vieux de quelques saisons. Avec leurs lots incessants de menaces. De blessés. Et de morts, car il y en a eu. Qui a dit dangers ? On sonne l’alarme…
Azouaou Aghilas

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