La numérisation bat son plein chez nous. Le président Tebboune ne cesse de mettre la pression sur le gouvernement pour accélérer la cadence. Sans répit. La dernière fois c’était avant-hier, dans son message lors de l’ouverture des travaux de la rencontre à l’école nationale d’administration sous le thème : « le Médiateur de la République, un acquis au service du citoyen ».
Il faut que l’Algérie soit aux avant-postes de la révolution numérique qui est en cours dans le monde. L’insistance du Chef de l’État n’a d’autre explication que la dignité et le bien être du citoyen. Mais pas seulement puisque cela permettra également d’établir des statistiques fiables et en temps réel. Restons sur les bénéfices qu’en tirera le citoyen.
Prenons l’exemple de l’administration publique. Au fil du temps, les services qu’offre l’administration aux citoyens étaient et sont toujours, encore, entachés par des dépassements, des sautes d’humeur des agents chargés de l’accueil des administrés, des abus de fonction à multiples facettes (clientélisme, corruption…), manipulations politico-économiques (planifications, élections…), enfin toutes les tares de l’administration « papiers » dont souffrent et le pays et un grand nombre de citoyens. Qui n’a pas connu ces éreintantes et humiliantes longues files d’attentes devant les guichets des services publics ? Véritables foyers de passe-droits dispensés par certains agents de l’administration en faveur de leurs proches et amis. Véritables moyens de corruption aussi. Ce tout petit exemple qui consiste à monnayer une place plus rapprochée. L’ensemble crée une atmosphère irrespirable pour les citoyens présents où l’injustice le dispute à l’indignité, à l’exaspération et à la colère. Le président Tebboune compte effacer tous ces points noirs et rendre au citoyen sa dignité, son temps et sa bonne humeur. Parallèlement, il sait qu’il rendra toute sa crédibilité à l’administration publique, ce qui rapprochera les administrés de l’État et supprimera la méfiance et le doute qui impactaient, jusque-là, l’organisation et les décisions de l’administration.
Parmi les grands chantiers accomplis par la numérisation, citons l’état civil, la justice, la sécurité sociale, les documents officiels telle passeport et la carte d’identité nationale ainsi que le permis de conduire en attendant la carte grise.
C’est une nouvelle vie qu’offre la numérisation. Sauf qu’elle laissera sur le bord de la route les « analphabètes » de l’informatique. On les trouve parmi les personnes d’un certain âge qui ont passé une bonne partie de leur vie avant l’arrivée de l’ordinateur. Ceux-là solliciteront leurs petits-enfants véritables voltigeurs du clavier, ou les « cybercafés » qu’on avait cru voués à la disparition avec la généralisation des Smartphones et l’Internet domestique, se refont une santé et se préparent à accueillir ces « analphabètes ». Ils offrent déjà certains services comme les rendez-vous avec les ambassades pour les visas. La numérisation augmentera la panoplie de leurs services.
Il ne faut surtout pas croire que les agents de l’administration voient d’un bon œil cette numérisation. De là à affirmer qu’ils freinent la cadence … Retarder l’échéance peut-être mais en aucun cas la supprimer. Le train de la vie en Algérie sans tracas ni faux problème est en marche et rien ne l’arrêtera.
Où les gouvernés vivront, comme les suisses, en harmonie avec les gouvernants. Où l’unité et la cohésion nationale seront le ciment indestructible. Où les Algériens utiliseront leur temps à la création, à l’innovation et à la productivité. Vertus de la numérisation !
Zouhir Mebarki
Zoume600@gmail.com
