Pas du tout. Quand on voit un médecin, stéthoscope en bandoulière, déambuler dans les couloirs de l’hôpital, quand ce n’est pas à l’extérieur, arborant une blouse pas très nette, on se dit que c’est dommage ! C’est dommage quand un professionnel de la santé ne présente pas une hygiène corporelle exemplaire. S’il savait tout ce que sa tenue vestimentaire et son hygiène peuvent renvoyer comme image sur les malades ? S’il savait que la considération que lui doit son malade en dépend ? Une exemplarité dans la tenue du médecin revêt un double intérêt : pour le médecin qui verra son travail facilité par une bonne coopération du malade, tandis que ce dernier « gagne » la moitié du protocole guérison liée- comme reconnue scientifiquement- à l’assurance que lui inspire le médecin. Au final, cet exemple illustre très bien la différence entre l’enseignement reçu par le médecin et l’éducation qu’il doit recevoir. On peut continuer avec d’autres exemples dans d’autres professions. Restons dans l’expression du président Tebboune et prenons l’exemple de l’instituteur qui néglige sa tenue corporelle ou qui ne fait pas attention à son comportement devant ses élèves, il peut être certain que son influence sur ces derniers sera nulle ou au pire sera négative sur des enfants en quête naturellement de référents. A l’inverse qui ne se souvient pas, une fois adulte, de tel ou tel exemple pris en classe primaire sur l’enseignant ? Nous gardons tous en mémoire ce que nous a transmis, directement par son cours ou indirectement par son comportement, notre maître. Une fois ce constat fait, il faut y ajouter un autre : celui de la défaillance de certains parents sur l’éducation de leurs enfants. Reste plus que l’enseignant et l’école pour remplir ce vide et transmettre une bonne éducation aux écoliers. En un mot comme en mille, l’enseignement c’est la transmission du savoir tandis que l’éducation c’est la transmission du bien- être et du vivre ensemble. Avec des valeurs morales. De convivialité. De respect et de solidarité. Tout un patrimoine qui échappe à la science et qui ne doit sa pérennité qu’à la transmission intergénérationnelle. Maintenons, nous allons vous dévoiler d’où nous est venue l’idée du sujet de cette chronique. Il a été question de cette différence au Conseil des ministres du 18 février dernier. C’est le président Tebboune qui en est l’auteur. Voilà précisément ce qu’il a dit : « l’enseignant est un éducateur avant d’être un fonctionnaire ». C’était après avoir écouté « l’exposé sur les statuts et le régime indemnitaire des corps spécifiques de l’éducation nationale ». Ensuite il « a ordonné le report de l’exposé et l’approfondissement de l’étude, afin d’en améliorer le contenu, en tenant compte du fait que l’enseignant est un éducateur avant d’être un fonctionnaire. – Définir les priorités, selon une vision moderne, qui met la formation qualitative des générations futures au cœur des préoccupations. – Le président de la République a, en outre, instruit à l’effet d’examiner davantage d’offres et de propositions qui servent le secteur de l’Éducation, loin de tous calculs n’ayant aucun trait au domaine éducatif ». De cette exigence présidentielle transparait la vision à moyen et long terme du chef de l’État sur l’état de notre société dotée des vertus et bonnes règles d’une vie en communauté. Condition sine qua non du développement global réussi de toute grande Nation !
Zouhir Mebarki
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