Plusieurs semaines après le début de la troisième vague de la Covid-19, l’Algérie enregistre toujours des nombres élevés des contaminations à cause de la rapidité de la propagation du mutant Delta qui infecte même les enfants, et cause le décès des jeunes et des personnes âgées.
Dans les hôpitaux, les places sont toutes prises, le personnel est fatigué et l’oxygène manque, la majorité des patients sont renvoyés à défaut de lits d’hospitalisation. «Il n’y a plus de places pour recevoir plus de malades », revient comme commentaires. Cet état de fait a poussé les autorités publiques à aménager des infrastructures hôtelières, à l’exemple du complexe de Mazafran, comme première étape pour accueillir les patients de cinq hôpitaux de la Capitale afin de diminuer la pression sur ses derniers. En revanche le problème c’est que la variant Delta a même touché les enfants, malheureusement rien qu’à l’hôpital de Douéra on a compté au mois de juillet 100 cas, et selon le nutritionniste en pédiatrie et spécialiste dans la nutrition des enfants, le docteur Abdelmadjid Laouamri, 99% des enfants touchés par la Covid-19 présentent des symptômes bénins sous la forme d’un rhume. Déclarant qu’«en mars 2020, des études internationales menées à l’Académie américaine ont confirmé que le taux d’infection par le coronavirus chez les enfants ne dépasse pas les 2%, et en décembre de la même année, le pourcentage est passé à 15% selon les mêmes études, précisant que les données enregistrées montrent que les pourcentages ont été faits lors des 1re et 2e vagues». Précisant que «les données préliminaires montrent que la souche «Delta» est plus contagieuse que les autres variants, qu’elle présente un risque plus élevé d’hospitalisation et de réinfection et qu’elle génère un tableau de symptômes légèrement différent (plus de maux de tête et moins de toux, par exemple).
Du coup, cette situation a créé un élan de solidarité chez les citoyens qui se sont rassemblés pour venir à l’aide des malades au moment où les autorités étaient incapables de fournir un concentrateur d’oxygène pour redonner la vie à un patient. Cependant les quêtes de collecte de fonds ont été lancées partout à travers le pays et par la communauté à l’étranger pour l’acquisition de générateurs d’oxygène pour les établissements hospitaliers et autres structures de prise en charge de patients covid-19. Des bénévoles, artistes, médecins, sportifs, des militants de mouvements associatifs, des hommes d’affaires et patrons d’entreprises locales et nationales se sont joints à l’élan de solidarité. Or, la grande pénurie d’oxygène médical dans les établissements sanitaires causée par la rupture des stocks et la mauvaise gestion a donné naissance à la spéculation, où les profiteur des détresses des autres vendaient, et louaient des concentrateurs ou une bouteille d’oxygène à des prix exorbitants. Alors qu’une bouteille d’oxygène de 16 litres coûtait avant pas plus de 40 000 dinars, elle serait actuellement proposée à 70 000 da par certains. Idem pour les prix des concentrateurs d’oxygène qui sont passés de 60 000 dinars à 180 000 dinars et des fois plus. Tandis que sa location est proposée à hauteur de 20 000 da par mois, et 6000da par jour. Apres cela, l’État a ensuite annoncé l’importation de ces appareils, le ministre de l’industrie pharmaceutique avait autorisé l’importation de concentrateurs d’oxygène pour les particuliers sans autorisation de dédouanement. De son côté, le Pr Benbouzid ministre de la Santé a fait état de centaines de concentrateurs d’oxygène acquis par le secteur et distribués sur l’ensemble du territoire national, annonçant la réception d’un lot de 3000 autres appareils les 7 et 10 août courant.
Par ailleurs, et afin d’éviter d’autres complications les jours et les mois à venir et dans le cadre de l’anticipation, des mécanismes pour lancer la vaccination en vue de casser la chaîne de contamination à long terme ont été mis en place, comme la multiplication des points de vaccination, les appels lancés par les professionnels pour convaincre les citoyens de façon à renforcer la barrière de protection contre une éventuelle 3e vague, insistant tout de même à respecter à la lettre les gestes barrières. Parmi ces spécialistes, figure le Pr Kamel Sanhadji président de l’Agence nationale de la sécurité sanitaire, qui a déploré un « retard » dans la vaccination qui aurait selon lui, l’hécatombe que vit actuellement le pays, notamment le nombre de morts. « Il faut vacciner au minimum 400.000 personnes par jour pour arriver à une immunité collective d’ici le mois d’octobre et surtout anticiper la 4ème vague », suggère-t-il en admettant que « la capacité actuelle de nos hôpitaux ne permet pas de faire face à la pression exercée par la pandémie ».
Il est à rappeler que l’Algérie, selon les prévisions des autorités, produira à partir de septembre les deux vaccins Sinovac et Sputnik. Selon les déclarations du ministre de la Santé « les doses actuellement en stock suffisent pour couvrir la demande en attendant la réception ce jour même ou demain de plus de 8 millions de doses (Astra Zeneca, Sinovac, Sputnik) au titre du quota du mois d’août, en sus d’un autre lot de 5 millions de doses devant être réceptionné durant le mois de septembre prochain ».
Sarah Oubraham