L’Accord d’association algéro-européen en vigueur depuis 20 ans maintenant a provoqué une véritable saignée à l’économie nationale. Sans exagérer, ce partenariat n’avait de sens que le nom. Ce sont les chiffres qui le disent. Le bilan de la première décade de cette association était le suivant : l’Algérie exportait pour seulement 1 dollars contre 10 dollars importés. En termes de valeur, les partenaires du Nord nous ont vendu pour l’équivalent de 195 milliards de dollars contre l’achat de seulement 12,3 milliards. Que des responsables politiques français viennent, en 2025, pérorer, dans une tentative désespérée de nous mettre la pression, que l’UE « doit arrêter d’aider l’Algérie », nous les renvoyons à l’argumentaire solide de l’Agence de presse nationale (De quelle aide au développement parle-t-on ?) pour qu’ils sachent, une bonne fois pour toute, que l’Europe et encore moins la France, ne font rien pour nos beaux yeux ! Pour reprendre notre sujet, vous voyez bien qu’à la lumière des chiffres établis, l’écart des échanges entre l’Algérie et l’UE est abyssal. Pour preuve, et jusqu’à quelques années en arrière, la balance commerciale avait souvent accusé un déficit. Et pourquoi donc nos anciens dirigeants ont laissé les choses trainer malgré les dégâts occasionnés à notre économie ? Il faut rappeler qu’à l’époque de la « rente pétrolière », ceux qui s’en mettaient plein les poches travaillaient contre les intérêts de leur pays. Après 2019, c’est une autre Algérie, celle avec laquelle les Européens se doivent de traiter différemment. « Autre temps, autre mœurs », les choses ont changé, beaucoup même. D’ailleurs, l’annonce faite, octobre 2024, par le président Abdelmadjid Tebboune sur la révision de cet accord courtant de l’année d’après, a fait bondir les lobbies de l’exportation qui voient en le marché algérien un bric-à-brac à toutes sortes de gadgets européens. Qu’ils sachent que l’économie de bazar est morte avec la mort de l’ère de la gabegie. Après une série de coups de bluff, Bruxelles s’est rétractée pour dire qu’elle voudrait, quand même, engager « un dialogue constructif avec l’Algérie ». Par ailleurs, le chef de la diplomatie nationale, Ahmed Attaf, avait si bien décrit la situation ; que l’Algérie ne va plus continuer à trainer cet accord comme « un boulet attaché au pied de son économie ». Aujourd’hui, on veut un accord respectueux du principe gagnant-gagnant. Pour ce faire, il y a lieu d’éplucher le texte clause par clause à l’effet de dégager ce qui va, pour l’un comme pour l’autre partenaire, et ce qui ne va pas. Les négociations risquent d’être longues et serrées. Tant mieux, car l’Algérie défendra ses intérêts jusqu’au bout !
Farid Guellil