75% des méthodes de transport et de stockage des produits liquides de large consommation dans les bouteilles en plastique ne répondent pas aux normes de conformité. Une grave menace sur la santé du consommateur, selon l’Association de protection et d’orientation du consommateur Apoce, qui a lancé le coup d’envoi d’une campagne de sensibilisation sous le slogan «ne m’empoisonne pas» ! à la veille de la saison estivale et des grandes chaleurs, l’Apoce a tiré hier la sonnette d’alarme depuis le forum du quotidien El Moudjahid concernant des pratiques qui mettent en danger la santé du consommateur mais qui restent «malheureusement» impunies malgré l’existence des textes de lois. Ces pratiques sont nombreuses et sont classées selon l’intensité de leur menace. C’est le cas de la problématique de non-respect des normes de transport et de stockage de bouteilles en plastique contenant des boissons gazeuses et de l’eau minérale. Le président de l’Association de protection et d’orientation du consommateur, Mustapha Zebdi, en a longuement parlé, en effet, à l’occasion du lancement d’une campagne de sensibilisation à travers le territoire national pour éclairer les citoyens notamment, les habitants du Sud sur le danger qu’ils risquent en consommant ces boissons. Le conférencier a fait savoir, à cet effet, que 75% de méthodes de transport se font dans des conditions qui ne répondent pas aux normes. Les boissons sont directement exposées au soleil depuis l’usine jusqu’au détaillant, explique Zebdi. Cela provoque, poursuit-il, la décomposition des particules de ces produits sous l’effet de la chaleur. Une fois consommées, et à force ces boissons ont un effet mortel sur le citoyen, prévient-il. Concernant le comportement des épiciers et des détaillants, Zebdi, marque qu’il y a une certaine prise de conscience chez ces vendeurs contrairement au réseau de distribution. Selon une étude réalisée par l’Apoce, seul un (1) épicier sur cinq (5) ne respecterait pas les normes. Mustapha Zebdi a révélé, à ce titre, que la campagne de sensibilisation que mènera l’association sera plus sévère et dénonciatrice. Il dira, dans ce sens, que contrairement aux années précédentes l’Apoce divulguera même les marques de production. Un concours de la meilleure photo et de la meilleure vidéo sera également organisé. Cela permettra selon le même intervenant de faire comprendre aux gens que ce qui se passe n’est pas normal et qu’il faut changer cela très vite. «Le consommateur doit être impliqué dans l’opération de lutte contre ces pratiques», note l’hôte du forum qui souligne l’augmentation du nombre de personnes atteintes par différents types de cancer et de maladies à cause des intoxications chimiques. Toujours en ce qui concerne les boissons gazeuses, le président de l’Apoce signale qu’une demande a été soumise aux producteurs de diminuer le dosage de sucre prévenant que le taux de sucre dans ces boissons serait très élevé. Zebdi, évoque, par ailleurs, l’existence de vide juridique qui fait que le non-respect des normes de distribution et de stockage de ces produits soit devenu chose banale qui reste impuni par la loi. De son côté, un représentant de la Gendarmerie nationale a reconnu également le manque juridique existant dans ce domaine. Il a estimé toutefois que la lutte contre toute atteinte à la santé publique nécessite la participation de plusieurs intervenants y compris celle de la Gendarmerie nationale qui est mobilisée sur le terrain. Même son de cloche chez un présentant de la direction de la Sûreté nationale qui assure que la DGSN est déployée sur le terrain pour assurer la sécurité du citoyen. Il estime cependant que le rôle du consommateur est majeur puisque c’est à lui de provoquer le changement à travers le changement de mode de consommation en faisant d’avantage attention.
Ania Nait Chalal