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Transport aérien : à l’assaut de l’Afrique ?

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50 % des parts de marché dans le domaine du transport aérien sont détenues par des compagnies africaines, et à un degré moindre par des opérateurs européens. En effet, une vingtaine de sociétés de pays du continent noir desservent l’Algérie. Cet état de fait engendre un manque à gagner à l’économie nationale en général, et plus précisément au secteur aérien, notamment sur le marché de l’aviation civile international.
L’Algérie qui a été maintes fois sollicitée par l’Union européenne pour l’ouverture de son espace aérien à leurs compagnies, a refusé d’intégrer le circuit normatif international de l’aviation civile, communément appelé Open Sky, pour la simple raison que cela «ne va pas avec les intérêts du pays, du moins dans la conjoncture actuelle», a indiqué, hier au forum El-Moudjahid, le ministre des Transports, Amar Ghoul, qui a précisé que cette question «n’est pas sur l’agenda du gouvernement».
De ce fait, plusieurs compagnies de ces pays se retrouvent bloquées par le fait que l’Algérie restent réticentes à l’idée d’ouvrir son ciel, hormis quelques unes d’entres elles, qui ont obtenu autorisation pour investir ce domaine, après s’être conformées à la législation algérienne, qui stipule que «les entreprises étrangères ne peuvent exercer en Algérie d’activité à titre onéreux qu’en vertu d’accords ou de conventions conclus entre l’Algérie et l’État d’immatriculation ou en vertu d’une autorisation accordée par l’autorité chargée de l’aviation civile», selon le projet de loi adopté par le Conseil des ministres en fin décembre 2013. S’agit-il d’une stratégie mise en place par l’Algérie afin de permettre aux compagnies nationales d’avoir une certaine emprise sur le secteur ? Cette interrogation est confortée par l’avis du premier responsable des Transports, qui reste formel à ce sujet. «L’Algérie a un grand retard à rattraper, il faudra que les compagnies nationales investissent le marché international, notamment africain et se mettre en concurrence avec les opérateurs aériens, afin d’augmenter leurs parts de marché», a-t-il indiqué avant d’expliquer que la politique de son secteur vise à consolider ces compagnies, en vue d’augmenter leurs capacités d’activité. En effet, la mise en œuvre est enclenchée depuis le début de l’année dernière, et le dossier final comprenant un rapport détaillé établi, après le lancement d’un audit touchant outre les compagnies Air Algérie et Tassili Airlines, toutes les activités de l’espace aérien.
Ce rapport est entre les mains du gouvernement, a indiqué le ministre. Pour étayer ses dires, il a fait savoir que sur le plan logistique, dores et déjà, un (1) aéronef est acquis, sur un nombre total prévus de 16, à acquérir au cours de l’année 2015, dont le programme porte sur le renforcement de la flotte aérienne nationale. Selon le ministre, le gouvernement va se pencher incessamment sur ce dossier, et il devra par la suite prendre des décisions importantes, qui porteraient sur l’amélioration de ce secteur sur les plans infrastructurel, structurel et organisationnel, afin a-t-il précisé, qu’il soit rentable à l’économie nationale. Ainsi, pour ce responsable qui avait déclaré auparavant, lui-même, n’avoir pas été satisfait de la qualité du service offert par Air Algérie, compte apporter sa touche à même d’instaurer une culture commerciale adaptée aux normes de transport aérien, mondialement connue.
Non seulement, puisqu’au titre du troisième chapitre de cette « mi-réforme », pour ainsi dire, Ghoul a indiqué que même la sûreté et la sécurité du transport aérien sont concernées. Ainsi, a-t-il argumenté pour rassurer quant au «bien fondé» de son projet, en faisant allusion notamment aux nombreux incidents enregistrés dernièrement par Air Algérie, qui ont fait couler beaucoup d’encre et mis cette compagnie au centre d’une polémique. Pour donner du crédit à ses propos, Ghoul a indiqué que la nouvelle aérogare d’Alger, lancée pour rappel en octobre 2014, est de nature à constituer une plateforme d’envergure mondiale, qui devra en plus de celle de Tamanrasset, accueillir des dessertes venant des pays africains. Poursuivant dans sa lancée, le ministre a fait savoir que dans le cadre du contrôle aérien, 5 tours de contrôle sont en réalisation à Oran, Constantine, Alger, Tamanrasset et Ghardaïa, en plus de la modernisation des équipements de l’ENNA (Établissement national de la navigation aérienne). Sur le plan législatif, le ministre a dit avoir modifié les textes de loi qui régissent l’activité.
Pour illustrer ses dires, il a laissé entendre que grâce à cette politique, Tassili Airlines s’est hissée à la deuxième position en matière de transport aérien, compte tenu des dessertes domestiques et extérieures effectuées. Ainsi, 21 nouvelles lignes sont ouvertes par cette compagnie.
Farid Guellil

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