Une année après le lancement de «Jeunesse sans drogues» par l’association oranaise de lutte contre la toxicomanie «ALT» pour l’accompagnement et l’insertion socioprofessionnelle de jeunes toxicomanes, la concrétisation de ce projet se «heurte à plusieurs obstacles administratifs et sociaux», a indiqué la présidente de l’association. «Le tableau n’est tout de même pas tout noir», a toutefois indiqué Hassana Dahane, signalant que 25 jeunes ont suivi un accompagnement psychologique et un encadrement pour démarrer de petits projets dans le cadre des dispositifs d’aide à l’emploi, l’ANGEM, notamment. Basé sur l’accompagnement social personnalisé des jeunes toxico-dépendants, le projet a été initié dans le cadre du programme NASIJ (Nouvelles actions solidaires pour l’insertion des jeunes exclus), initié dans le cadre Programme d’appui jeunesse emploi (PAJE), a précisé Mme Dahane. «La lenteur des démarches administratives auprès des dispositifs d’aide à la création d’emploi est l’un des plus grands obstacles. Certains jeunes finissent par ne plus y croire et abandonnent, à force d’attendre sans voir leurs projets se concrétiser», a-t-elle déclaré. Sur 52 jeunes toxicomanes avec lesquels le projet a commencé, 25 seulement sont allés jusqu’au bout des démarches pour une insertion professionnelle. Parmi les 25, sept ont été recrutés dans un centre d’enfouissement technique, deux ont créé des entreprises dans le cadre de l’ANSEJ et un a été financé par ses propres parents pour créer un commerce, alors que les autres attendent voir leurs crédits ANGEM débloqués, a-t-elle fait savoir. «Le problème c’est que nous venons d’apprendre que ces jeunes doivent verser un apport personnel de 150 000 dinars pour lancer leurs projets et la majorité sont sans le sou et cela peut anéantir les efforts déployés depuis une année pour insérer ces jeunes, d’autant plus qu’ils attendent beaucoup de l’association et des projets», a-t-elle souligné. «Si l’EPIC CET Oran a été prête à donner main forte à ce projet en recrutant ces jeunes, d’autres administrations n’ont pas eu autant d’ouverture, estimant trop risqué d’accueillir des toxicomanes parmi leurs équipes», a-t-elle ajouté. Entre la lenteur des démarches administratives, l’intolérance de certaines institutions envers cette catégorie et la fragilité psychologique des jeunes toxicomanes, l’insertion professionnelle s’avère être un challenge, face auquel l’association ne compte toutefois pas baisser les bras, a souligné la même responsable.